Dimanche 3 décembre, palais de la Mutualité : quelques têtes connues, des vieux copains et des plus jeunes, m’accueillent dans ce haut lieu de la politique militante qui en a tant vu, tant entendu depuis des décennies
Michel Fromentoux, directeur de l’Institut d’Action française, m’a invité à prendre la parole au traditionnel banquet de l’AF : j’ai choisi d’évoquer la question environnementale et d’en appeler à la Monarchie, « solution écologiste »
Je ne suis pas Nicolas Hulot, bien sûr, mais mes élèves savent l’importance que j’accorde à ce sujet aujourd’hui très « tendance » mais toujours d’actualité, quelle que soit l’époque : à tel point que le dernier contrôle de géographie que les classes de Seconde ont eu à traiter portait sur le sujet suivant : « Le Nord et le Sud face aux problèmes environnementaux », et que la première séance d’ECJS de l’année a porté sur cette même question et sur les solutions qui pouvaient être envisagées face aux crises environnementales (pollutions marine et atmosphérique, dérèglement climatique, crise de la biodiversité, etc.).
Je retranscris ci-dessous les principaux éléments de mon discours (limité à 5 minutes) qui doit être pris comme tel, c’est-à-dire forcément réducteur, et non comme une réflexion approfondie telle que je peux en faire sur papier ou dans une conférence d’une heure.
« L’environnement est-il le dernier gadget électoral à la mode ? En tout cas, on peut constater l’empressement des politiques autour de Nicolas Hulot, un empressement qui peut préfigurer un étouffement comme savent si bien le faire ces mêmes politiques
Or, l’environnement, c’est beaucoup mieux que cela, c’est la vie même de notre planète, de nos sociétés, de nos proches.
Il est logique que les royalistes se sentent plus que concernés, puisque nous pensons, non seulement en termes de présent ou d’immédiateté, de passé et d’histoire, mais aussi en termes d’avenir, de cet « avenir que tout esprit bien né souhaite à sa patrie » et, au-delà, à nos propres successeurs.
Car nous pensons au-delà de nous-mêmes, soucieux de transmettre aux générations prochaines un patrimoine que nous espérons enrichir d’expériences et de bienfaits
Si l’on en regarde la définition littérale, nous sommes des « traditionalistes politiques » et donc, à ce titre, respectueux de ce qui est nécessaire, et critiques, fortement et forcément critiques, de ce qui nous détruit, même dans le confort et dans la « joie » ludique de la « consommation à outrance ».
Deux formules de Maurras peuvent à merveille résumer notre pensée de la transmission : la première, « Maintenir, c’est créer », c’est-à-dire préserver l’environnement sans en faire un musée (qui est la fossilisation de la vie) pour permettre la vie dans de bonnes conditions des générations futures et leur expression propre, leur épanouissement dans les formes qu’ils contribueront à créer, qu’ils pourront assumer
La seconde, « La vraie tradition est critique », c’est-à-dire remettre en cause les principes de l’actuelle société de consommation qui « consume » ce qui a mis des millions d’années à se faire (pétrole, gaz, etc.), et qui détruit ce qui a mis des siècles à se forger (l’Etat, la nation, les traditions culturelles ou gastronomiques, le savoir-vivre et le mieux-vivre des générations qui se suivent sur notre terre, etc.).
Nous n’avons pas attendu les « Verts » pour savoir et dire qu’il ne fallait pas gaspiller le capital amassé au fil des siècles, qu’il ne fallait pas « enfumer » nos contemporains. Déjà, dans les années 1880, la revue satirique royaliste « Le triboulet » s’inquiétait des ravages de la pollution liée à une industrialisation anarchique et l’écrivain Paul Bourget, au début du XXe siècle, y consacrait des phrases terribles dans son récit d’un voyage en Angleterre. Et Maurras lui-même, dans les années 1950, s’en prenait à l’industrialisation sauvage des bords de l’étang de Berre. Que dirait-il s’il revenait !
Royalistes, nous inscrivons notre combat dans le temps long de l’histoire et du politique. Nous regardons au-delà des élections et des locataires de passage à l’Elysée.
Soyons clairs : aujourd’hui, pour incarner la véritable écologie, ce que l’on appelle parfois le « développement durable » (même si le terme reste ambigu), encore faut-il un « Etat durable », un Etat qui s’inscrive dans la durée, dans le long terme ; un Etat qui s’enracine dans la vie et la suite des générations.
Or, par essence, la Monarchie héréditaire c’est la suite même des générations à la magistrature suprême, c’est l’enracinement dans la longue durée.
Le Roi n’est que le maillon d’une longue chaîne humaine, fils de roi et père de roi : d’ailleurs, n’est-ce pas le plus naturel, le plus respectueux des cycles humains naturels, que cette transmission ininterrompue de père en fils ? Cela impose des devoirs au roi régnant, dont celui de préserver l’héritage, voire de l’améliorer
Il n’est pas indifférent de constater que le seul chef d’Etat, à ce jour, à s’être rendu pour un voyage d’étude sur le réchauffement climatique au Pôle Nord, est un souverain, le prince Albert II de Monaco, et qu’il avait été précédé par un autre prince, en attente de trône, le prince Jean de France, actuel Dauphin.
Quand la démocratie électorale promet le « toujours plus » pour gagner quelques places à brève échéance, qui prendra le risque, en particulier de l’impopularité (fût-elle passagère), pour mettre en place de vraies mesures écologiques dans notre pays, en particulier orientées vers une « société de sobriété » ?
Le Roi, lui, n’a pas à promettre, il doit agir, tenir et maintenir ce qui est et ce qui doit être par delà les élections et les discours, au nom des générations qui viennent.
L’arbre de Saint Louis n’est pas seulement celui de la justice, il est aussi le symbole même de cette vie qu’il s’agit de transmettre.
Bien sûr, le sceptre n’est pas une « baguette magique », mais instaurer la Monarchie en France, c’est donner un signal fort au monde et faire de notre pays un exemple, pourquoi pas un modèle, pour peser sur les décisions environnementales mondiales
Pour que vive la vie, vive le Roi ! »
Henri d'Orléans est passionné d'écologie.
Son Livre Blanc (qui commence à tarder) devrait consacrer un gros chapitre à cette question qui prime toutes autres, reléguées au rayon des vanités.
Rédigé par : Catoneo | 06 décembre 2006 à 11:17
je ne résiste pas, cher M.Chauvin à vous passer cette vidéo assez mignonne de cette chère Ségolène à faire passer!!
charles
Rédigé par : tête à claque(s) | 06 décembre 2006 à 19:29