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Crise de rentrée, crise de régime ? (1) L'échec du pays légal.

 

Ce mois d’août qui s’achève a, sans doute, scellé le sort de M. Bayrou, et la semaine du 8 septembre pourrait bien être un tournant dans la vie de la Cinquième République, avec toutes les incertitudes et les inquiétudes que la situation présente valorise et maximalise… Entrons-nous en crise de régime ? Il est probable que, en fait, nous y soyons déjà entrés depuis la dissolution ratée (pour le président Macron, en tout cas…) de l’Assemblée nationale !

 

 

 

 

La France est-elle au bord du précipice, comme l’affirme M. Bayrou en sa conférence de presse du lundi 25 août et comme l’affirment les médias affolés par une situation qui paraît à la fois bloquée et incontrôlable ? La dette insoutenable qui menace de priver la nation de son indépendance fonctionnelle et, peut-être, politique ; l’absence de solution politique issue du pays légal, coincé désormais par un tripartisme qui rappelle les mauvais souvenirs de la Quatrième République, et semble signifier que la Cinquième ne fonctionne plus sans que la Sixième prônée par certains ne soit plus prometteuse ni crédible ; la désindustrialisation française que la politique agressive de M. Donald Trump et la soumission européenne de Mme Von der Leyen pourraient bien aggraver encore ; sans oublier une insécurité désormais habituelle sans qu’elle soit forcément acceptable, principalement liée à la conquête de territoires entiers par la drogue, ses trafics comme ses consommations, une situation qui rappelle celle de la Chine au XIXe siècle et son destin alors tragique, devenue la proie des puissances impérialistes de l’époque…

 

Est-ce une surprise ? Non, pas vraiment, et la lecture de la presse d’Action française depuis quelques décennies annonçait cette catastrophe que le pays légal s’évertuait, au gré des élections et de ses gouvernements, à minorer ou même à contester quand il s’agissait pour les uns de revendiquer et pour les autres de justifier leur « réussite » gouvernementale. Bien sûr, une fois président ou premier ministre, le discours pouvait changer dans la bouche des locataires de Mme de Pompadour ou de Matignon, mais rien n’y a vraiment fait : d’année en année, de président en président, de gouvernement en gouvernement, la situation s’aggravait, la dette se creusait, la production française (de l’agriculture à l’industrie, entre autres) s’effritait. La démographie française, qui résista longtemps en une heureuse particularité dans une Europe déjà déclinante depuis des décennies, s’effondre désormais rapidement sans que l’on soit bien sûr qu’un rebond nécessaire et vital soit désormais envisageable pour les années prochaines : comme le triste présage de temps plus difficiles à venir et d’une défiance populaire à l’égard de l’avenir incertain, mais aussi comme le révélateur de l’effondrement d’un système d’accueil des enfants, du berceau à l’Université, qui, du coup, inquiète les parents (ou potentiels parents) et les incite à une certaine réserve procréative.

 

La nouvelle crise politique, voire institutionnelle, que le discours de M. Bayrou et son annonce de la « question de confiance » posée à l’Assemblée nationale le 8 septembre ouvrent sans savoir, à l’heure où nous écrivons, ce qu’il en adviendra, nous incite à la prudence sans négliger la réflexion et l’action, mais sans jamais oublier que, comme Maurras le soulignait (et cela lui a souvent été reproché, certains confondant l’action politique raisonnée et l’activisme aventureux et, en fait, trop politicien pour être vraiment honnête…), « la politique du pire est la pire des politiques ». Cruel dilemme, en fait : doit-on souhaiter la chute d’un gouvernement maladroit et inapproprié aux enjeux du moment, ou préférer, au moins un temps, une stabilité de façade pour éviter une dégradation de la situation économique (et sociale, en conséquence) du pays, sachant qu’elle n’est déjà pas vraiment bonne ni bien orientée ? Sans doute faut-il aller plus loin que cette lecture et ce choix court-termistes pour préparer l’avenir, cet « avenir que tout esprit bien-né souhaite à sa patrie », selon la célèbre formule, et étudier les causes profondes de la crise (voire de la dépression politique…) que traverse la France si l’on veut travailler efficacement à en résoudre les maux et en améliorer les traitements sur et pour le long terme.

 

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(à suivre : les raisons et déraisons du 10 septembre)

 

 

 


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