Dans le cadre des polémiques entre les fidèles de M. Chirac et ceux de M. Sarkozy, M. Devedjian, appartenant au second camp, a rappelé que "la France n'est pas encore devenue une monarchie absolue", croyant ainsi dénoncer les vélléités du camp chiraquien de faire taire son "adversaire du dedans"... Situation étrange où des membres d'un même mouvement politique passent leur temps à s'entredéchirer par médias interposés: ainsi, l'Etat apparaît-il comme un simple objet de convoitise et non comme l'instance au service de la nation et de ses citoyens.
En voyant ce triste spectacle qui fatigue les électeurs et décourage les énergies françaises, nous pouvons effectivement conforter M. Devedjian: nous ne sommes pas en Monarchie absolue mais bien en "République des clientèles". D'ailleurs, il suffit pour s'en convaincre un peu plus de lire ces quelques lignes écrites par l'historien Jean-Christian Petitfils dans son ouvrage sur Louis XVI, paru au printemps 2005, et où il définit la Monarchie française: "La personne du monarque, dépositaire provisoire d'une autorité souveraine qui le dépassait, ne se confondait pas avec l'Etat. La royauté est une charge, non une propriété dynastique dont il pouvait disposer selon "son bon plaisir". (...). La personne du roi exerçait la potestas absoluta, chère à Jean Bodin, réunissant ce que nous appelons les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. (...) Ce n'est pas pour autant qu'il faille en faire un pouvoir totalitaire ou despotique, ni même, à proprement parler, personnel. "Absolu" ne veut pas dire arbitraire ou sans limite, mais unique, sans lien". Le roi n'était pas lié à une caste, à un groupe de pression ou à un parti: au regard de la situation actuelle, oui vraiment, M. Devedjian a raison: aujourd'hui la France n'est pas une Monarchie...
Sans doute faut-il le regretter...
Certes, les gens confondent souvent monarchie absolue et tyrannie..Ils n'ont pas entendu parlé des Lois Fondamentales du Royaume...du serment du sacre ou de tout ce qui venait encadrer la monarchie française. Je ne suis pas royaliste Monsieur Chauvin, mais j'ai le plus grand respect pour le passé qui a modelé notre pays, la France n'est pas née en 1789...
Cordialement
Rédigé par : Le perdant | 19 juillet 2005 à 23:09
L'escroquerie démocratique française habillée au plan national des voiles vaporeux de la république, oblige au clientélisme. Incontournable pour être élu. Cette perversion qui préxistait au niveau local a pris une ampleur insoupçonnnée avec la création de satrapies régionales - la Septimanie est une carricature à confondre avec quelque vice-royauté exotique hors d'atteinte du courroux royal.
C'est à mourir de rire et de redressements fiscaux !
Mais la captation de l'état par ... le Capital remonterait au 18 Brumaire selon Beau de Loménie.
Les pantins que vous voyez dans des positions grotesques autour de l'arbre aux prébendes ne sont que les fondés de pouvoir d'une nomenklatura puissante et riche, aux ordres.
Ces pouvoirs se confirment ou se récusent. Chirac de Bity n'a plus l'oreille des gens d'en haut. Alors le staff se place, se range en ordre de bataille, vite ! Si desfois les échéances étaient précipitées.
Même Nicolas Hulot (!) le trouve aujourd'hui "moins bien".
Que d'énergie dispensée pour "faire fonctionner" ce régime !
Rédigé par : catoneo | 20 juillet 2005 à 10:58
La mornachie Britannique etant sur le point de tomber, la monarchie belge sans un sous et coutant cher a l'etat, les monarchies Luxembourgeoise, Monegasque et autre Liechtenstein n'etant que de riches familles se vautrant dans leur train-train, j'en veut pour preuve le nombres parfaitement derisoire de Luxembourgeois ayant participe aux obseque de la GD morte recemment, je ne voit pas mon cher ce qu'un type, n'ayant aucun pouvoir, aucune influence, n'ayant pas le droit de s'exprimer, et paye pour nous faire coucou tout les 14 juillet (si cette date est maintenue bien sur) depuis son balcon, pourrait changer a la situation economique actuelle. Car de toute maniere meme si la monarchie etait retablie, laquelle serais-ce, l'Imperiale ou la Royale ? qu'importe tout ceci serait tres amusant pour tout les petits comtes et barronnet resistant dans notre pays (je sais de quoi je parle, bonjour Grand Pere), cela ne changerai qu'une chose :
Au lieu d'elire un president au suffrage universel direct, nous elirions un premier ministre aux legislatives...
..et pendant ce temps la, l'autre, il nous ferait coucou de son balcon...
Rédigé par : baba | 23 juillet 2005 à 06:46
La monarchie britannique n'est sans doute pas le modèle à copier. La tradition monarchique française est à cent lieues du "potichisme" de balcon.
Quant aux descendants de la noblesse, noblesses si diverses, ils ne sont ni attendus ni rejetés pour restaurer une monarchie, et ils ne demandent rien au moment.
Sauf de paraître au balcon des Tuileries ? ((-:)
Rédigé par : catoneo | 23 juillet 2005 à 10:47
J'adhère aux propos de baba. Je ne vois toujours pas de quelle monarchie on parle ici (voir aussi autres notes de ce blog) car il n'y a visiblement aucun exemple en Europe qui puisse servir de modèle.
J'en déduis donc qu'il s'agirait d'une création. Il faut donc expliquer en détail comment une monarchie résoudrait les difficultés institutionnelles, tant elle pourait être tentée d'en manipuler les dispositifs (ou alors elle n'a aucun pouvoir ce qui la rend donc inutile) . Faire vivre la démocratie est un exercice difficile, qui nécessite du courage, ce qui j'en conviens fait défaut chez nos politiques, mais est beaucoup plus respectueux du peuple.
Rédigé par : nougil | 23 juillet 2005 à 12:25
La France est une nation particulière, avec son histoire qui ne ressemble à aucune autre. La monarchie active (et pas seulement décorative) que nous souhaitons, ne doit pas négliger les particularités de notre pays, que cela soit sur le plan politique, culturel ou social. Son rôle est d'empêcher que le pouvoir soit confisqué par les nouveaux féodaux (multinationales, financiers, politiciens, partis, etc.) comme c'est trop souvent le cas aujourd'hui. Son rôle est aussi de veiller à la redistribution des pouvoirs locaux aux citoyens à travers des institutions et des associations adaptées au terrain considéré. Les royalistes ont souvent évoqué ces "nouvelles agoras" dans lesquelles les citoyens exercent des vraies libertés de parole et de décision: la fameuse formule "L'autorité en haut, les libertés à la base" résume cette optique.
D'autre part, je préfère parler, dans le cas français, de "peuples" au pluriel, car "la France s'appelle diversité", comme le soulignait Fernand Braudel.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 23 juillet 2005 à 21:59
Avant tout je voudrais m'excuser pour le "n'ont pas entendu parlé" (j'ai honte). Ensuite, ce que vous proposez ressemble fortement à des états généraux non ?
Rédigé par : Le perdant | 24 juillet 2005 à 02:58
J'aime bien tout ça. Je lisais juste avant la note de boudi sur De Villiers. Ca me plaît l'idée des "nouvelles agoras", j'y ai pensé déjà mais il faut que ça germe dans mon esprit.
nougil : c'est vrai, j'attends moi aussi une explication claire sur le comment du pourquoi d'une monarchie en France, de nos jours. Désolé, je ne suis pas libre cet été pour t'aider à mettre du confort dans ta ferme ;-)
catoneo : j'aime ton language, ça c'est une valeur la langue française, je suis un inquisiteur qui traque les fotes d'orthographe dans les notes, je ne peux pas m'en empêcher. Catholique néo-conservateur, c'est ça ton pseudonyme :DD non, je rigole. J'ai vite regardé ton blog, mais la note sur la décentralisation était trop longue et j'ai décroché.
J.P. Chauvin : je n'ai pas compris ton "L'autorité en haut, les libertés à la base", enfin je veux dire pourquoi cela résume l'idée des nouvelles agoras ?
Tchô !
Rédigé par : Etienne | 24 juillet 2005 à 16:26
"L'autorité en haut", c'est-à-dire un Etat arbitral, souverain et libre des groupes de pression quels qu'ils soient, financiers ou politiciens. Un Etat qui ne s'occupe pas de tout mais qui s'occupe de la diplomatie, de la grande politique intérieure nécessitant le long terme et de symboliser l'unité française au-dessus des particularismes. Un Etat qui garantit les libertés publiques et privées en laissant communautés et citoyens les exercer eux-mêmes.
"Les libertés à la base" doivent trouver des formes d'expression et d'action: chaque province, chaque profession, chaque commune doivent définir elles-mêmes leur organisation, leurs institutions, leurs modes de décision et de communication, l'Etat ne jouant là que son rôle d'impulsion et d'arbitrage. Cela doit permettre une plus grande fluidité de la "parole" et permettre à chacun de "reprendre ses pouvoirs" par une proximité plus visible des institutions et des citoyens, considérées comme des personnes particulières et intégrées à des communautés de lieu, de profession ou de choix.
Il n'est pas impossible de penser aussi aux possibilités qu'offre la Toile dans l'expression des communautés et des citoyens. Le but de tout cela étant de "relier" à nouveau les êtres entre eux au sein de la société, en finir (autant que faire se peut, car il faut éviter de tomber dans la démagogie ou l'utopie) avec l'anomie sociale qui semble caractériser nos sociétés contemporaines.
La monarchie peut jouer un rôle dans cette réactivation du "lien social" puisqu'elle "libère" l'Etat de tâches et de responsabilités (qu'il a jadis confisqué au nom de la centralisation) pour les rendre sous forme de libertés, de pouvoirs et de responsabilités nouvelles aux communautés et aux citoyens. Cela étant, cela ne se fera pas toujours facilement car beaucoup de gens préfèrent être consommateurs qu'acteurs, et certains seront indifférents à ces nouvelles possibilités qui leur seront offertes... La monarchie, n'ayant pas à penser pour eux (car elle n'est pas un régime totalitaire), leur laissera aussi cette "liberté d'indifférence", son rôle étant toujours d'assurer les libertés sans intervenir dans leur usage.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 24 juillet 2005 à 23:40
La formule d'"états généraux" est tout à fait acceptable; néanmoins, il faut trouver une application contemporaine adaptées aux possibilités et aux nécessités d'aujourd'hui. L'idée d'une Assemblée qui mêle représentants des tendances politiques et représentants des activités socio-professionnelles, idée d'ailleurs caressée par De Gaulle, pourrait être avancée.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 24 juillet 2005 à 23:48
Etienne,
Il n'y a pas de "h" dans mon pseudo, ni dans ma tête, hélas sans doute. Je suis agnostique jusqu'à ce que la terreur métaphysique ne me submerge avec l'âge. Mais 13 ans chez les curés, ça marque !
La double note sur la "décentralisation" est un digest d'un texte de Charles Maurras. C'est un brouillon public, une base qui doit être travaillée pour aboutir à une note de synthèse, car tous les aspects de la décentralisation sont là-dedans.
Les libertés en bas, c'est bien ça la nouveauté.
Rédigé par : catoneo | 25 juillet 2005 à 14:28