Depuis quelques mois, les partisans d'une globalisation "ultralibérale", c'est-à-dire d'une libéralisation totale de la circulation et des échanges de biens, de capitaux, de services mais aussi des personnes dans le monde, subissent quelques revers: sans doute, l'échec du référendum français sur la Constitution européenne en est-elle l'une des plus marquantes manifestations de cette année 2005.
Mais deux exemples plus récents encore confirment la perte de crédit des "trop-libéraux" dans les opinions des pays d'Europe: tout d'abord, la "victoire bâclée" (et de justesse) d'Angela Merkel, donnée pourtant largement gagnante en juin dernier (jusqu'à 20 points d'avance dans certains sondages; 1 seul à l'arrivée le 18 septembre...) en Allemagne. En allant trop avant dans la voie du "trop-libéral" quelques semaines avant le scrutin, elle a effrayé une partie de son électorat potentiel qui s'est détournée d'elle le jour de l'élection. Deuxième cas, encore plus récent, puisqu'il remonte à dimanche 23 octobre: la victoire, malgré les sondages favorables aux libéraux jusqu'au dernier jour ("il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué"...), du conservateur catholique Lech Kaczynski en Pologne. Là-encore, le réflexe des électeurs a été un geste de défiance à l'égard des thèses ultralibérales de Donald Tusk (pourtant "chouchou" des médias de l'Union européenne).
Trois points me semblent intéressants à relever: d'abord, le décalage entre sondages et suffrage universel; ensuite, l'érosion régulière et accélérée des positions "trop-libérales" dans les opinions publiques au fil de la campagne électorale, dans le cas allemand comme polonais; dernier point, qui me semble le plus intéressant: le fait que le refus du "trop-libéral" ne s'exprime pas de la même manière selon les traditions politiques nationales, ni selon la même orientation. Ainsi, c'est la gauche social-démocrate qui en profite en Allemagne, tandis que c'est la droite catholique (qui se dit inspirée par le message du pape Jean-Paul II, ce qui reste néanmoins à vérifier dans les faits) qui représente l'opposition au "trop-libéral" en Pologne, au grand dam de certains médias français qui n'y retrouvent pas leurs clivages habituels...
Cela nous rappelle qu'en France, il est aussi possible de ne pas être "trop-libéral" sans être pour autant adepte de la social-démocratie ou du marxisme.
Sans doute est-il temps de relire, entre autres, les textes de René de La Tour du Pin ou de feu le Comte de Paris (mais aussi de Proud'hon) sur la "question sociale": la "mesure" et la justice sont de ce côté-là, sans démagogie et par démophilie intelligente...
sans négliger pour autant St Simon...
Ce qui est interessant, c'est de se dire que finalement, tout ces adjectifs conservateur, libéral, démocrate, etc dépende d'une notion essentiel, le référentiel dans lesquelles ont les compare, mesure, les établit.
Ainsi, peut être que finalement le monde évolue vers un libéralisme universel, et c'est le référentiel qui évolue, non les adjectifs qui le compose. Ainsi, un "libéral" d'il y a 50 ans est peu être un social démocrate actuellement...
Donc pour reprendre le 2nd point que vous relevez, ca se traduirait vers une acceptation du libéralisme, et des règles sociales plus humaines qui s'adaptent en fonction de lui. Donc ca ne s'érode absolument pas... ca se consolide, et s'adapte.
et pour le premier point, les sondages, c'est vrai que ca rssemble de plus en plus a la météo... mais il faut les prendre avec des pincettes... souvent ils sont effectués sur un petit milliers de sondés...
roooh!!! une idée... je vous en reparle demain.
Rédigé par : Clément. | 25 octobre 2005 à 19:15