Voici, ci-dessous, le modèle d'une affiche collée il y a quelques mois près de Thoiry: elle reste, me semble-t-il, d'actualité. Pour plus d'informations sur son message politique, n'hésitez pas à lire la précédente note de ce blog, datée du 19 novembre, et intitulée "La Monarchie sociale".
Je suis en train de relire plusieurs ouvrages qui évoquent les idées sociales royalistes: "Le Prolétariat", ouvrage rédigé par le comte de Paris à la fin des années trente; "La Monarchie et l'Ouvrier" de Philippe Levray, publié dans les mêmes années; etc. Je me replonge aussi dans les collections de "La Justice sociale", périodique royaliste édité par les Services du comte de Paris à la même époque, de "Notre Avenir français", publié dans les années soixante-dix/quatre-vingts, etc. Il semble bien qu'il y a toujours eu des royalistes en France pour se pencher sur le problème social, et que leur méfiance à l'égard du règne de l'Argent et du "Marché sans limites" est restée constante: au regard de "l'économie sauvage" d'aujourd'hui, certains de leurs textes n'ont rien perdu de leur actualité...
bah elle est où l'affiche ?
Rédigé par : Lily | 21 novembre 2005 à 16:52
L'affiche est dans la note d'en dessous. Elle est pas mal, d'ailleurs: j'aime bien le message et la fleur de lis.
Rédigé par : Levert | 21 novembre 2005 à 18:39
"Monarchie sociale" : je trouve cet oxymore particulièrement hilarant. Celà prouve qu'on peut être monarchiste et avoir de l'humour... (involontaire, peut-être ?)
Rédigé par : Adam | 22 novembre 2005 à 18:54
Il semble qu'au regard même de l'Histoire la Monarchie n'a pas à rougir de son oeuvre sociale, aussi incomplète fut-elle... Je tiens à rappeler que c'est la Révolution française qui, par les lois d'Allarde et Le Chapelier de 1791, a véritablement crée la "situation prolétarienne", au nom d'une "Liberté du travail" qui était d'abord la "liberté de ceux qui avaient l'argent" sur ceux qui n'en avaient pas... "Le renard libre dans le poulailler libre", voici le résultat de la politique "libérale" des révolutionnaires: quel progrès (sic!)... D'autre part, les Prétendants du XIXe et du XXe siècles ont toujours accordé une grande importance à la question sociale, tout comme les parlementaires royalistes eux-mêmes: la plupart des premières lois sociales votées au XIXe siècle l'ont été à l'initiative des députés royalistes.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 22 novembre 2005 à 20:03
Les gens qui pérorent, ça m'atoujours fait marrer...
Voilà maintenant que les monarques qui se ont succédés en Europe depuis des siècles étaient de grands philanthropes "qui ont toujours accordé une grande importance à la question sociale".
Genre Louis XVIII, Charles X ou Louis Philippe, par exemple ?
S'il y a eu des "députés royalistes", c'est qu'il y a eu une Révolution (vous savez en 1789 ?) pour imposer un Parlement qui ne soit pas fantoche, ne l'oubliez pas.
Il faut croire en tous cas que les sujets de Leurs Majestés n'étaient pas vraiment d'accord avec leurs idées sociales pour les avoir envoyé baladé.
Vox Populi, Vox Dei !
Rédigé par : Adam | 23 novembre 2005 à 00:23
Comment votre roi serait-il choisi au départ ?
La monarchie redeviendrait-elle ensuite héréditaire ?
Le Baron est impatient de connaître vos réponses.
Rédigé par : Baron de la Mollardière | 23 novembre 2005 à 01:12
Certains s'étonnent de l'idée d'une royauté démocratique et sociale, leur ignorance a pour seule excuse celle de leurs professeurs d'histoire. Qui parle encore des Etats Généraux du XIVe au XVIe siècle et de leur action de conseil législatif, qui se souvient que les privilèges supprimés par la révolution protégeaient aussi les peuples et que les députés de la "contre révolution irréconciliable" comme Albert de Mun proposaient avant tout le monde les lois sociales dont nous jouissons aujourd'hui
Rédigé par : l'homme dans la lune | 23 novembre 2005 à 01:28
"Les privilèges protégeaient les peuples !"
Le Baron en rit encore.
Rédigé par : Baron de la Mollardière | 23 novembre 2005 à 09:52
En France, les études sur les corporations et les problèmes sociaux avant 1789 sont encore trop peu fréquentes, et c'est dommage. Loin de moi l'idée de tomber dans le piège des anachronismes, mais à bien y regarder la situation des travailleurs, je parle sur le plan de la réglementation corporative et sociale (en particulier la protection des métiers et de leurs travailleurs), on constate combien elle était parfois très avancée et, au regard de la condition prolétarienne créée par les lois libérales de 1791, beaucoup plus équitable et protectrice des ouvriers.
Quant à la Révolution, Marx signalait qu'elle était avant tout "bourgeoise" et il n'est pas inutile de signaler que la première mesure que votèrent les députés de la Constituante fut d'interdire le "mandat impératif": manière de ne rien devoir aux paysans qui les avaient élus pour tout autre chose que ce qu'ils firent... Drôle de conception du respect du peuple et de la "parole donnée"... D'ailleurs, depuis la convocation des EtatsGénéraux et la rédaction des Cahiers de doléances (au fait, que sont-ils devenus après que les députés se soient institués "assemblée nationale"?) en 1789, il n'y a jamais eu le même effort de l'Etat pour entendre toutes les doléances des citoyens, au contraire: la règle, c'est "Vote... et tais-toi".
Moi-même professeur d'Histoire dans le public, fils d'universitaires eux-mêmes historiens, je rappelerai à ceux qui ont "bu le lait de la République" que les manuels d'Histoire, de l'Histoire officielle, ont toujours eu pour rôle de dévaluer ce qui avait été fait avant la période révolutionnaire ou pour oublier les "errements" de celle-ci. Marcel Pagnol, lui-même fils d'instituteur, le soulignait. Un exemple? J'ai été réprimandé par l'Inspection d'Histoire en 1991 pour avoir "osé" évoquer, lors d'un cours de seconde sur la Terreur, le "Génocide vendéen" pratiqué par la République française en 1794, après la défaite des Vendéens: il fallait, m'a-t-on expliqué, enseigner "les valeurs de la République" sans trop parler de ses "erreurs"... Or, l'Histoire n'est pas forcément plaisante pour les Grands Hommes de la République: la phrase terrible de Gambetta sur la question sociale en est la preuve la plus éclatante, et la preuve que la République se sert plus du monde ouvrier qu'elle ne le sert...
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 24 novembre 2005 à 19:35
Cela étant, je ne tiens pas à tomber dans l'erreur qui consisterait à ne voir que le "positif" dans la Monarchie: au cours des siècles, elle a commis de nombreuses erreurs et, même, des fautes. Certains rois ne sont pas vraiment glorieux... Mais elle me semble être le "moins mauvais des régimes", celui qui "rend possible le Bien commun", en tout cas le régime qui ne cherche pas à "créer un Homme nouveau" mais qui prend les hommes tels qu'ils sont, imparfaits et humains... C'est surtout le régime qui, en France, place les personnes avant les seuls profits économiques, et ce n'est pas négligeable...
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 24 novembre 2005 à 19:55
Cela ne répond pas aux questions du Baron quant au choix de notre futur monarque.
De plus, en quoi un retour de la Monarchie s'accompagnerait-il automatiquement d'un retour des corporations ? Et comment ces corporations, constituées au Moyen-Age dans une société fort différente de la nôtre pourraient-elles nous être d'une quelconque utilité aujourd'hui ?
La Monarchie de droit divin telle que l'a connue la France, le bras séculier de l'Eglise, prenait-elle réllement les hommes tels qu'ils étaient, imparfaits et humains ?
La noblesse et le Roi, au XVIIIème siècle, plaçaient-ils réellement l'Homme au dessus du profit ?
Cela étant, le Baron ne tiens pas à tomber dans l'erreur qui consisterait à ne voir que le "positif" dans la démocratie en général et dans la République Française en particulier : au cours des siècle, elles ont commis de nombreuses erreurs et, même, des fautes. Certains dirigeants élus ne sont pas vraiment glorieux... Cependant, il est toujours possible de s'en débarrasser sans passer par une révolution...
Rédigé par : Baron de la Mollardière | 24 novembre 2005 à 22:01
Ventre-saint-gris ! "le Baron ne tient". Maudit soit le copier/coller. Mille excuses, monsieur le professeur !
Rédigé par : Baron de la Mollardière | 24 novembre 2005 à 23:13
- Avant le première guerre mondiale, les gens en Europe disaient que les rois tous cousins protégeaient de la guerre...
Cette guerre mondiale si meutrière a joué contre le principe monarchique...
Rédigé par : | 25 novembre 2005 à 11:09
L'instauration d'une Monarchie nouvelle n'entraînerait pas forcément le "retour des corporations", du moins pas sous la forme ancienne. Sans doute faut-il réfléchir à d'autres formes d'organisation socio-professionnelle, peut-être dans un cadre coopératif et mutuelliste, par exemple.
Quant à la République et à ses alternances, il n'est pas certain que son instabilité chronique et ses alternances, parfois plus "spectaculaires" que réelles, soient toujours fort heureuse: Hubert Védrines, ancien ministre des Affaires étrangères de Jospin, a souligné combien la cohabitation avait gêné la diplomatie française, au point de la décrédibiliser dans certaines parties "délicates", y compris au sein de l'U.E.
Quant au droit divin, je rappelle qu'il ne me semble pas nécessaire aujourd'hui car, au Moyen-âge, il était surtout le moyen de préserver le royaume de France des risques de main-mise de la papauté, le Roi de France recevant, par le sacre de Reims, son pouvoir directement de Dieu, sans passer par l'assentiment de Rome: aujourd'hui, la papauté n'a plus la même ambition de "faire et défaire" les politiques nationales. Le droit divin était plus une arme politique qu'une raison simplement théologique...
Je tiens aussi à faire la distinction entre le Roi et les nobles: en France, le Roi, contrairement aux désirs des nobles (y compris jusqu'à Charles X), n'est pas le "suzerain" mais le "souverain", ce qui n'a rien à voir, et qui libère ainsi l'Etat de sa dépendance à l'égard de ceux-ci car le Roi ne se considère pas comme "le premier des nobles" mais comme "le souverain de tous les Français". Ce qui explique la volonté constante des féodaux d'affaiblir l'Etat. Petite remarque: dans l'ordre des idées politiques, ce sont les libéraux actuels qui ont reccueilli l'héritage idéologique des nobles: même mépris à l'égard de l'Etat, même individualisme politique, même volonté de promouvoir "les meilleurs".
Dernier point: à la veille du XXe siècle, on a pu dire que la Reine Victoria était la grand-mère de l'Europe, et c'était vrai: cela n'a pas empêché la guerre de 1914-1918 qui a vu la fin de nombreuses Monarchies, en particulier le démantèlement absurde de l'Autriche-Hongrie, prélude à l'Anschluss survenu 20 ans plus tard.. Or, le XIXe siècle, en valorisant les "Nations" (au sens idéologique: un Peuple, une Nation, un Etat...) ou les "nationalités" ethniques (d'où les nationalitarismes d'Europe) au détriment des nations historiques et dynastiques, a préparé ce drame qu'une fois enclenché, les souverains ou les chefs d'Etat n'ont pu stopper, ou n'ont pas voulu stopper: souvenons-nous que l'empereur Charles de Habsbourg a voulu signer une paix séparée pour mettre fin au conflit en 1917 et que c'est la République française qui s'y est opposée, en grande partie pour des raisons purement idéologiques... Même chose pour le pape Benoît XV qui, dès 1915, a cherché à faire cesser la guerre: là-encore, c'est la République française qui a refusé son intervention en le traitant de "pape boche".
Ce qui est vrai, c'est que la 1ère guerre mondiale a fortement joué contre le principe monarchique, y compris dans la brutalité de ses traités de paix: avant, on "négociait" la paix sans humilier la nation vaincue; en 1919-1920, on a imposé les traités aux vaincus sans négociation et en les "diabolisant": résultat: la 2ème guerre mondiale, fondée sur le ressentiment et la haine (l'idée de "Vengeance" que les nazis mettront en avant, y compris en baptisant de ce terme certaines de leurs armes...), qui sera encore pire que la 1ère (65 millions de morts, dont 6 dans les camps d'extermination).
Je reviendrai sur ces différents points dans quelques prochaines notes.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 25 novembre 2005 à 20:53
Discuter du sexe des anges ou du retour de la monarchie en France, me semble hautement inutile, puisque :
- les anges n'existent pas
- on ne reviendra jamais (dieu et les anges nous en préservent) à la monarchie en France.
On parle même de la supprimer au Royaume Uni...
Rédigé par : Sergio | 25 novembre 2005 à 21:25
La question du Baron est interessante, comment choisiriez vous le souverain si le droit divin ne s' applique plus?
Un aspect philosophique lié à la monarchie me pose problème: de quel droit UN homme s' octroirait le pouvoir et dirigerait un pays? J' espère au moins que la monarchie absolue n' est pas pour vous envisageable! Alors quelle forme de monarchie proposez vous?
Je suis impatient d' entendre vos réponses!
Je vous remercie pour la liberté d' intervention qui est donné sur ce blog et pour l' affichage automatique des messages. Cependant, je vous ferait un léger reproche: les débats sont souvent idéologiques et manquent de propositions concrètes(désolé mais je suis encore trop inexpérimenté pour m' y risquer).Pour en venir à Sergio, et à la nécéssité du concret, je vous laisse une citation d' Einstein:"On a discuté pendant des siècles du sexe des anges, moi, je veux soulever leur robe"
Rédigé par : pentagramme | 25 novembre 2005 à 22:14
Hep, Pentagramme, c'est agreable de voir quelqu'un qui s'interesse, mais ce serait encore plus agréable de le voir lire les notes d'avant... Ca eviterai de retomber toujours sur les mêmes points ;)
Quant au problème du concret... C'est un blog d'idées, non? Mishima aurait répondu que le corps agit selon l'idée et l'idée selon le corps, ce n'est qu'une question d'agir ;)
Rédigé par : Hugo | 26 novembre 2005 à 14:44