M. Jacques Chirac était, en fin de semaine dernière, en visite dans l'ancien royaume du Siam, aujourd'hui royaume de Thaïlande, un pays jadis épargné par les guerres de l'Indochine mais aujourd'hui inquiet face à la montée d'affrontements interreligieux dans les zones à majorité musulmane.
Le Président français a rencontré le roi Bhumibol Adulyadej (ou Rama IX), "doyen des têtes couronnées dans le monde", comme le signale le journal "La Croix" dans son édition du 16 février dernier.
En effet, ce souverain de 78 ans règne depuis 60 ans et c'est d'ailleurs à l'occasion du 60ème anniversaire de son accession au trône que M. Chirac s'est rendu en Thaïlande.
L'article que "La Croix" a consacré à ce monarque mérite d'être largement cité, ne serait-ce que pour saisir comment un roi, qui ne doit rien à l'affrontement électoral, peut jouer un rôle, souvent discret mais efficace, dans un pays qui, s'il fait peu parler de lui, n'est pas pour autant politiquement inanimé : "En Thaïlande, le roi Bhumibol n'est pas seulement respecté mais vénéré comme un "dieu-roi" intouchable. Avec la religion bouddhiste, il est le pilier sur lequel reposent l'unité et l'harmonie du pays tout entier. Même si la monarchie absolue a été officiellement abolie en 1932, ce monarque constitutionnel s'est toujours tenu au-dessus de la vie politique - très agitée - du pays mais a toujours joué un rôle majeur de stabilisateur dans les situations les plus tendues. Ainsi, lors d'un soulèvement populaire en 1992, il avait arbitré d'une manière spectaculaire en adjurant militaires et manifestants de mettre fin aux violences. Au cours d'une allocution télévisée, le roi avait exhorté les chefs des deux camps, accroupis à ses pieds en signe d'allégeance, à faire la paix. Les troubles avaient aussitôt cessé.
(...) Loin d'être isolé dans ses palais en dépit de son âge, il sillonne les campagnes du pays pour manifester, encourager ou animer les grands projets sociaux, économiques, éducatifs ou religieux. On ne lui attribue pas moins de 2000 projets de développement rural.
Passionné des choses de la terre (bhumibol signifie "force de la terre"), le roi est aussi féru de sciences et de musique. Dans les jardins du palais de Chitralada, il s'occupe de rizières expérimentales et d'une laiterie où il teste de nouvelles méthodes d'agriculture. Sa popularité est au zénith. Des portraits du couple royal figurent dans tous les lieux publics et dans presque tous les foyers du "royaume de Siam", jusque dans les villages les plus reculés".
Ainsi, 60 ans après le début de son règne, le roi reste populaire comme si le temps avait "glissé" sur le monarque. Sans doute faut-il y voir le fait que, si le Pouvoir use, l'Autorité, lorsqu'elle se trouve "naturellement" (par le simple jeu du cycle de la vie et de son renouvellement) au-delà des jeux électoraux, garde son aura et toute son efficacité, sa crédibilité.
Une leçon qu'il conviendrait, à l'heure des grands débats institutionnels qui agitent notre pays, de méditer...
Permettez-moi, Jean-Philippe, de terminer votre dernière phrase à ma façon :
Une leçon qu'il conviendrait, à l'heure actuelle des grands débats institutionnels qui agitent notre pays, de méditer sérieusement, afin d'avoir un vote responsable en 2007 et de voter pour Alliance Royale, si l'on considère, comme Antoine de Saint Exupéry, qu' "être homme, c'est précisément être responsable."
Rédigé par : Dominique | 25 février 2006 à 00:07