Ce matin, quelques élèves de la Seconde Patrimoine dont je suis le prof principal m’ont suivi dans la chapelle du lycée, construite sous Louis XV et selon le vu de la reine Marie Leczinska. J’avais obtenu l’autorisation de cette visite pour que le groupe chargé de tourner un petit film de fiction dans le cadre du « Couvent de la Reine au XVIIIe siècle » puisse y prendre quelques vues et quelques scènes : ainsi, en cette chapelle aujourd’hui en piteux état et en attente d’une restauration qui tarde à venir, quatre lycéennes ont chanté le « O Salutaris » sous le regard de la caméra
Cette scène, en d’autres temps banale, prenait ici une dimension particulière, ne serait-ce que par le fait que ce lieu est depuis longtemps fermé au public et aux élèves, et qu’il y a bien longtemps que les seuls chants qui y résonnent sont les roucoulades des pigeons qui y vivent et y meurent
Mais une certaine colère me prend quand je vois l’état de délabrement de cette belle chapelle dont le sol est jonché de gravats, de cadavres et de fientes d’oiseaux, et dont les fresques du plafond s’abîment tandis que les statues s’effritent. Quel gâchis ! Ce qui pourrait être une pièce majeure du patrimoine du lycée et, pourquoi pas, ouverte au regard des Versaillais et des touristes ainsi qu’aux prières des fidèles et aux méditations (y compris « laïques ») des élèves, devient une ruine lépreuse et dangereuse même pour la sécurité de ceux qui travaillent dans l’établissement.
Un article récent de « La Croix » (vendredi 21 avril 2006) évoquait la baisse des crédits alloués à la restauration du patrimoine religieux et monumental français. Or, oublier le patrimoine, au-delà même de l’appauvrissement culturel que cela risque d’entraîner, c’est aussi se priver de revenus futurs, comme le signale Jacques Moulin, président de la Compagnie des architectes en chef des monuments historiques dans ce journal : « Il serait grand temps que l’on reconnaisse le rôle moteur du patrimoine dans le développement touristique du pays. Notre-Dame de Paris accueille autant de visiteurs qu’Eurodisney ». Cette chapelle du lycée Hoche, petit morceau d’histoire dans une ville qui en est pavée en toutes ses rues et places, a retrouvé, quelques minutes de ce matin, les échos de sa vie ancienne : il serait dommage de la laisser à nouveau s’emmurer dans l’oubli et l’indifférence
C'est vrai que la chapelle devrait être restaurée au plus vite avant qu'elle ne s'écroule par elle-même.
P.S : Je compte sur vous pour que le rendu de la scène du confessionnal soit le plus proche possible de la réalité...lol!
Rédigé par : pauline B. | 27 avril 2006 à 18:13