La Cinquième République apparaît bien malade aujourd’hui, et la faute en revient aux hommes qui l’ont desservi en se servant, mais aussi à des institutions auxquelles il manque, visiblement désormais, une magistrature suprême. C’est une impression que je retrouve en lisant l’article (« Journal du dimanche », 1er octobre) de Jean Peyrelevade, ancien président du Crédit Lyonnais, qui reste amer du « lâchage » de M. Chirac dans l’affaire Executive Life. Ses propos ne sont pas tendres à l’égard de notre République actuelle : « Qu’est-ce que l’Etat aujourd’hui ? Un palais vide. Le président de la République impose des décisions qu’il n’assume pas publiquement puisqu’il reste masqué derrière le Premier ministre. Celui-ci n’est que le responsable apparent d’actions qu’il ne maîtrise pas. Enfin, en dix ans de Crédit Lyonnais, j’ai connu sept ministres des Finances. Lequel va se lever pour dire : « Je suis le responsable du dossier Executive Life » ?
Il est temps que l’Etat se réforme et que l’exigence de responsabilité y soit réaffirmée. En commençant par le sommet ».
Mais comment des « hommes de passage », qui n’ont de légitimité que celle des jeux électoraux et de leur ambition d’arriver au « plus haut », pourraient-ils se sentir, se vouloir responsables quand ils n’ont à redouter, au pire des cas, qu’un désaveu électoral ?
L’intérêt d’une Monarchie « fédérale et active » est d’incarner, à travers la magistrature suprême de l’Etat, la responsabilité au-delà des alternances, l’arbitrage et l’indépendance qui en est la condition fondamentale, mais aussi la possibilité d’une nouvelle distribution des pouvoirs dans le pays, par l’application intelligente et motivée du principe de subsidiarité : cela assure que les responsabilités, à tous les niveaux, aussi différents soient-ils, sont clairement énoncées et assumées, sans risque de confusion et de dilution.
Peyrelevade a raison : il faut commencer « par le sommet ». La fameuse « révolution par le haut », que Maurras évoquait il y a un siècle, ne peut être que la Monarchie « à la française », au mode de transmission héréditaire et à « haute responsabilité politique », celle-là même qui permet la responsabilisation de chacun des organes politiques de la nation, sur le plan fédéral comme provincial et communal.
Le problème de la révolution par "le haut" est qu'il faut en convaincre "le bas", car le peuple sera forcément convoqué un jour ou l'autre à l'adoubement.
D'où la démarche incontournable d'acclimatation populaire d'une offre politique apparemment incongrue.
Rédigé par : catoneo | 05 octobre 2006 à 15:55
La carence de legimité des dirigeants politiques du systeme actuelle est un probléme de notre société, mais qu'elle serait la légitimité d'un pouvoir suprême transmis de maniere héréditaire ?
Rédigé par : Allan Kaval | 05 octobre 2006 à 22:17
(Toute mes excuses pour cette affreuse faute d'orthographe...)
Rédigé par : Allan Kaval | 05 octobre 2006 à 22:18
La légitimité de la nature, ou de l'éducation? Quelle légitimité a un homme de gouverner une nation? Quel temps fera-t-il demain?
Ou plutot, quel temps fait-il aujourd'hui?
Peut-être vaut il mieux essayer de s'occuper un peu du monde tel qu'il est, non?... Les pays du Nord tel que la france devraient peut-être s'accomoder de leur système et aller un peu aider les autres...
La réelle faiblesse de la monarchie consiste en ce qu'elle s'oppose au mécanisme de la fin de l'histoire, qui est à peu près inconsciemment acquis dans la mentalité collective.
Rédigé par : Hugo V. | 05 octobre 2006 à 22:30