Les déclarations récentes des différents responsables du Parti Socialiste et de l’entourage, lui aussi socialiste, de la candidate Ségolène Royal, peuvent sembler (et, en définitive, sont) fort contradictoires : alors que le premier secrétaire du PS, accessoirement « compagnon » de madame Royal, annonce la création d’une nouvelle « contribution de solidarité, calculée sur l’ensemble de la richesse produite et pas seulement sur le travail. Une sorte de CSG-retraite versée pour moitié par les salariés et les entreprises », le directeur de campagne de la candidate, Jean-Louis Bianco, dénonce cette même idée qui, selon ses dires, n’est pas inscrite dans le « projet socialiste »
Qui croire ?
Lorsque le premier ministre Michel Rocard créa la CSG au printemps 1991, ce prélèvement obligatoire devait être, évidemment, temporaire : en fait, au fil des ans, la CSG n’a cessé, pour des motifs divers, de « progresser », laissant la désagréable impression qui, pour n’être sans doute qu’une impression, n’en est pas moins marquante et agaçante, que le pouvoir d’achat, lui, ne progressait pas, ou trop peu, en particulier pour les classes moyennes.
Quoiqu’il arrive, la CSG n’est pas près de disparaître, il faut en prendre son parti : ceux qui en annonceraient la diminution ne le feraient qu’en prévoyant un nouveau mécanisme de prélèvement obligatoire, sans doute plus discret mais toujours bien présent
Ce n’est pas l’impôt qui est mauvais en soi, mais sa trop forte pression sur les contribuables (« Trop d’impôt tue l’impôt », dit la sagesse populaire
) ou l’utilisation parfois inappropriée des fonds ainsi recueillis.
Et s’il y avait une Monarchie ? Là encore, ce nouveau régime ne ferait pas forcément de miracles, mais il aurait la nécessité de repenser la question fiscale en s’appuyant toujours sur la motivation de la justice sociale. S’écarter de ce principe fort qui est, à mon sens, une source de la nouvelle légitimité royale, signerait l’échec irrémédiable de la Nouvelle Monarchie. Elle a, en tout cas, un avantage certain : celui d’inscrire (et de le dire dès le début à une Opinion publique souvent impatiente) son action dans la durée transgénérationnelle, de prendre ce « risque de départ », non d’être forcément impopulaire (ce qui lui enlèverait alors tout le bénéfice de l’instauration, moment fort et important pour l’enracinement du nouveau régime dans la société), mais de mettre à plat le système et d’en repenser la distribution des prérogatives fiscales, leur poids et leurs terrains d’application.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.