Le congrès de l’UMP a officiellement investi Nicolas Sarkozy comme « son » candidat : en fait, celui-ci est déjà en campagne depuis
2002, et cette attitude n’a pas été pour rien dans l’impression de cacophonie au sommet depuis la réélection de Jacques Chirac. Mais, dans une République qui, par principe, abandonne le pouvoir à celui qui sait conquérir l’opinion publique ou, au moins, sa majorité des suffrages exprimés, est-ce vraiment surprenant ? L’intrigue n’est-elle pas, en définitive, le moteur des démocraties électorales ? On peut le regretter, mais c’est un fait, tout autant lié à la nature des hommes qu’à celles des institutions qui reposent sur le seul mode de l’élection.
Le général de Gaulle a cherché à « sauver l’Etat », à le préserver des manuvres et des manipulations, et l’élection au suffrage universel direct du Chef de l’Etat lui semblait un moyen efficace de contourner les appareils partisans et de distinguer celui qui aurait le plus grand « charisme d’Etat », reconnu par le peuple souverain. Mais Charles de Gaulle avait une légitimité qui ne lui venait pas, d’abord, du suffrage mais bien plutôt de sa place dans l’Histoire, de ce 18 juin 1940 où il avait appelé une France envahie, défaite et humiliée par l’Allemagne, à ce grand sursaut de la liberté nationale, « la plus précieuse des libertés humaines » selon Maurras, son ancien inspirateur des années 30. C’est en prenant le contre-pied de l’opinion publique française d’alors, qui s’était réfugiée dans les bras d’un vieux maréchal paternaliste et républicain, qu’il avait sauvé l’honneur avant de reprendre, ou plutôt de poursuivre, le combat indépendantiste. De Gaulle n’avait que mépris pour les « politichiens » comme il les appelait (héritage de sa formation monarchiste et militaire
), mais il savait qu’après lui, les petits jeux partisans reprendraient, au moins dans les assemblées. Au moins pensait-il avoir garanti le faîte de l’Etat de ces « intrigues indignes », puisque l’élection présidentielle se devait, selon lui, d’être « la rencontre d’un homme et d’un peuple ». Mais sa mise en ballotage en décembre 1965 lui fit perdre ses illusions sur ce point-là
Les présidentielles suivantes ont, depuis, confirmé que la magistrature suprême de l’Etat elle-même n’était pas à l’abri des appétits et que le « peuple souverain » ne coïncidait pas exactement avec l’intérêt national et celui de l’Etat
Le général de Gaulle était monarchiste, au moins de cur, et ses rapports avec le comte de Paris ont montré qu’il a, un bref instant, pensé à rétablir la Monarchie en France. Cela ne s’est pas fait, et il me semble qu’au regard de la présente campagne présidentielle, parfois passionnante dans les débats, souvent affligeante dans les images et les postures (sans parler des candidats eux-mêmes
), la « question royale » mérite d’être à nouveau posée.
En effet, la transmission héréditaire de la magistrature suprême de l’Etat, sans empêcher le bon fonctionnement et la liberté des élections législatives, régionales, municipales ou autres, aurait le mérite de délivrer l’Etat, en son sommet, des convoitises et de ces querelles qui le paralysent régulièrement, donnant l’impression, désagréable, d’une inutile fin de règne. Un roi qui n’aurait pas de « clientèle » à flatter serait mieux à même d’écouter chacun et d’être l’arbitre, au-delà des partis et des intérêts particuliers, dont le pays a besoin : cela n’enlève rien à la « difficulté politique » mais permet, en certaines situations délicates, de pacifier, autant que faire se peut, la scène politique nationale. Ce n’est pas négligeable, à l’heure des grands défis de la globalisation qui concernent aussi notre pays
Hello
Je n'ai pas ton email avec moi et je suis a Atlanta en ce moment. Les Sudistes ici se plaignent de ne pas avoir de texte de Maurras a disposition en Anglais.Sais-tu ou je pourrais trouver des traductions ? Existe-t-il des textes sur internet ?
God bless
GG
Rédigé par : Gwen | 16 janvier 2007 à 14:30
Merci !
Rédigé par : Gwen a Dixie | 24 janvier 2007 à 15:04