La situation politique italienne rappelle, à travers la démission de Romano Prodi après un vote défavorable du Sénat, la situation qui prévalait sous la IIIe et la IVe Républiques en France : c’était le Parlement, et en particulier l’Assemblée nationale, qui ne cessait de faire et défaire les gouvernements tandis que le pouvoir exécutif était réduit à l’impuissance. Le bienfait de la République instituée par le général de Gaulle, s’il en est un (et je pense qu’il y en a plus d’un, cela dit sans renier mon royalisme
), a été d’en finir avec ce système de la République parlementaire qui empêchait l’Etat d’être autre chose que la proie des coalitions partisanes et des combinaisons politiciennes au détriment de l’intérêt, de la crédibilité et de l’efficacité de ce même Etat.
Or, à relire Arnaud Montebourg, passé de l’agitation médiatique à la représentation ségoliste, la VIe République qu’il nous annonce et appelle de ses vux ressemble fort à l’actuelle République italienne, en particulier dans l’esprit : cela n’est guère rassurant et encore moins viable. En effet, si rendre le Pouvoir au Parlement consiste à faire du gouvernement l’otage perpétuel des parlementaires et, du Président un simple pantin (qu’il souhaitait, avant de rejoindre l’équipe de madame Royal, faire élire par le Parlement, comme d’Adolphe Thiers à René Coty, redevenu célèbre grâce à
« OSS 117 »
) tout juste bon à « inaugurer les floralies », il n’est pas certain que la France y ait beaucoup à gagner !
Evitons de reproduire les erreurs du passé : en un temps où la politique retrouve un intérêt certain près des électeurs comme le montrent les bons scores d’audience des actuelles émissions, voire des « shows », autour de l’élection présidentielle (et sans doute est-ce une conséquence de la campagne référendaire de 2005 qui a redonné le goût du débat et a montré que le suffrage avait un vrai poids, y compris dans le refus
) ; en un temps où les cartes sont rebattues et où il y a un vrai suspense, avec rebondissements sondagiers et peut-être surprises électorales à la clé ; en un temps où les débats semblent plus ouverts (ce qui reste quand même à vérifier
) ; il serait dommage de « confisquer » les paroles et les pouvoirs des citoyens au bénéfice d’une simple « démocratie représentative » incarnée par des députés, féodaux nouveaux adoubés par quelques suzerains de parti.
Qu’on me comprenne bien : je ne suis pas hostile à une représentation nationale et parlementaire, et il me semble l’avoir souligné à travers la note précédente sur « Ce que pourrait être la Monarchie », mais je ne suis pas favorable à un régime, République ou Monarchie, où le Parlement serait le maître absolu du jeu politique et institutionnel, au risque de paralyser l’exécutif et ses possibilités d’action, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de notre territoire.
Pour que la France ne retombe pas dans les travers que connaît aujourd’hui notre voisin italien, il me semble utile de renforcer l’Etat, en particulier à travers l’indépendance de sa magistrature suprême, ce qu’autorise la Monarchie. L’élection, même appréciée de nos concitoyens, n’est sans doute pas le meilleur moyen de garantir cette indépendance et la continuité qui sont pourtant les conditions d’une politique « durable » face aux enjeux de la mondialisation. A moins (et pourquoi pas ?), de réserver ce mode de désignation pour le Chef du Gouvernement tandis que le Chef de l’Etat, lui, serait garant, de par sa position au-dessus des partis, position assurée par la transmission héréditaire, du bon fonctionnement des institutions et de leur pérennité, y compris en cas de crise politique ou parlementaire, sans pour autant prendre position dans les débats entre partis.
sympa, mais j'ai pas tout lu (c'est un peu chiant) par contre tu devrais mettre quelques photos...
Mathias de Rennes.
Rédigé par : mathias | 25 février 2007 à 12:31