Le début de la semaine a été rude et j’ai consacré tout mon temps disponible à la préparation des contrôles d’histoire de Seconde (étude de documents sur « Croisade et croisés en terre sainte ») et de Première S (étude de documents sur « République ou Monarchie, le débat institutionnel en France, de 1871 à 1879 ») ainsi que la préparation d’un cours sur la situation en Europe et dans le monde à la veille de 1914, achevée tard le mardi soir : et dire que certains pensent que les profs ne travaillent pas !
Ce n’est que mercredi soir que j’ai enfin pu me pencher avec attention sur le programme ségolénien et ses fameuses cent propositions qui me font penser aux « 110 propositions » de 1981
En fait, ce programme ne me semble pas devoir grand-chose aux fameux débats de la démocratie participative, au nombre de 5.000, car il reprend ce que madame Royal a déjà avancé depuis près d’un an et ce que contient, en gros, le programme du Parti socialiste : les « cahiers de doléances » de 1789 n’ont-ils pas connu le même sort après le 9 juillet 1789 qui, avec la mise en place de l’Assemblée nationale constituante, a enterré toute idée et possibilité de « mandat impératif » ?
D’ailleurs, ce programme, par nature, n’a pas vocation à être autre chose qu’une plateforme de propositions destinée à attirer un public électoral et poser quelques jalons, pas tous crédibles mais souvent rassurants pour qui veut bien y croire, et il serait bien naïf de penser qu’il sera rigoureusement appliqué si la candidate socialiste accède à la magistrature suprême, ne serait-ce que parce qu’un certain nombre de décisions échappe désormais à la souveraîneté française au profit des instances de l’Union européenne
Rappelons-nous la promesse chiraquienne de ramener la TVA pour la restauration à 5,5 %, promesse qui n’a jamais pu devenir réalité car c’est l’Union européenne qui, à l’unanimité de ses membres, a le privilège de décider (ou non
, ce qui n’a cessé d’être le cas depuis 2002) de cette baisse. La même cause produira les mêmes effets, et les rédacteurs des programmes électoraux se moquent du monde quand ils font semblant de vouloir s’émanciper du carcan réglementaire de l’UE : gageons que, l’élection faite, les instances européennes rappelleront la France à ses « obligations » et que le Chef de l’Etat, quel qu’il soit, n’osera s’opposer à l’oukase bruxelloise
N’est pas de Gaulle qui veut !
En attendant, cela n’empêche pas de lire les programmes et d’en repérer les aspects les plus intéressants pour notre pays et ses habitants, présents et à venir, mais aussi d’en signaler les faiblesses et les contradictions.
Une prochaine note évoquera mes réflexions sur quelques points du programme ségolénien, en particulier sur la décentralisation et la question des institutions. Etre royaliste, ce n’est pas dénoncer sans raison, mais critiquer utilement pour fonder une politique à la fois imaginative et responsable.
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