Madame Royal relance l’idée d’une VIe République, sans doute pour des raisons plus stratégiques que véritablement institutionnelles, reprenant ce thème à François Bayrou qui l’évoque depuis longtemps : petits meurtres entre « amis »
Il est intéressant de constater que le Parti Socialiste avait repoussé cette proposition il y a quelques mois et ceci malgré les efforts d’Arnaud Montebourg, aujourd’hui rangé sous la bannière de Ségolène Royal. En fait, la VIe République apparaît plus comme une facilité de langage que comme une solution réfléchie et viable : d’ailleurs, les partisans de cette VIe restent prudents dans leur calendrier de réforme institutionnelle, en particulier parce qu’ils ont peur d’être eux-mêmes les victimes de cette proposition, les Français s’étant habitués à la Ve République et à ses us et coutumes, à ce mélange de pratique monarchique et de principes républicains que le général de Gaulle avait voulu, en attendant mieux, pour notre pays.
Lorsque madame Royal évoque un référendum sur ce sujet si elle est élue, elle continue de se placer sur le terrain même de cette Ve qu’elle dit vouloir abandonner, c’est-à-dire d’une présidence qui s’appuie sur une forme de « démocratie directe » qui contourne le vote parlementaire et constitue le dialogue privilégié entre le Chef de l’Etat et le « pays réel »
M. Sarkozy est d’ailleurs, sans parler de VIe, beaucoup plus « révolutionnaire » que Mme Royal lorsqu’il semble vouloir abandonner le référendum au profit de la seule légalité parlementaire, par exemple pour faire adopter le Traité Constitutionnel Européen.
De toute façon, quel que soit le numéro de la République, celle-ci reste prisonnière de sa nature et de ses défauts récurrents, en particulier la « mise aux enchères » de l’Etat par l’élection, qu’elle s’applique à l’exécutif ou au législatif, et l’impossibilité de pouvoir inscrire l’action de l’Etat dans le long terme et la continuité, pourtant nécessaires pour mener à bien les grandes politiques diplomatiques, environnementales ou d’aménagement du territoire : toutes politiques que la magistrature suprême de l’Etat se doit d’engager et d’assurer librement, au-delà des intérêts particuliers ou des alternances gouvernementales.
Il y a un mois, dans les murs de l’Assemblée nationale, de ce Palais Bourbon dont le nom ne peut que ravir un royaliste, un colloque évoquait, déjà, ce débat : VIe République ou Monarchie ?
Entre les deux, mon cur ne balance pas car il suit la raison, éminemment politique : « Pour moi, c’est le Roi »
- Je ne sais pas si les Français aspirent à perfectionner le régime actuel (comment dire) la République (ou le Bien commun) avec la monarchie familiale. Mais ce jour arrivera un jour. Ce sera soudain...
Rédigé par : JB | 20 mars 2007 à 23:56
Nous sommes le seul pays au Monde qui a déjà épuisé quatre Républiques et on veut nous en coller une Sixième, c'est dire si la formule ne marche pas!
Rédigé par : Lepante | 24 mars 2007 à 14:09