Durant trois jours, j’étais à Rennes pour trier et ranger une partie de mes archives royalistes constituées de collections, souvent et malheureusement incomplètes, de journaux et de revues, mais aussi de tracts, d’affiches et de textes manuscrits, en particulier de brouillons d’articles ou de communiqués de presse. En triant tous ces papiers, beaucoup de souvenirs remontaient à la surface : les années de lycée et celles d’université, les « coups » réalisés avec quelques militants, les nuits de collage ou de bombage, les réunions à la Maison du Champ de Mars, les ventes quasi-quotidiennes de la presse monarchiste dans les rues de Rennes, les discussions animées dans les cafés ou les prises de parole lors des AG à l’université de Rennes-2, etc.
La Monarchie est-elle plus proche aujourd’hui que dans les années 1980-1990 ? Je n’ai pas de réponse formelle à cette question mais je constate qu’elle est restée, et cela est sans doute plus marqué en cette année électorale 2007, une forte nécessité : la Monarchie nous économiserait cette lutte présidentielle et ces surenchères des candidats qui, par là même, dévalorisent la fonction de l’Autorité suprême et semblent la réduire à une simple « agence d’assistance », voire un « bureau des réclamations », chaque groupe de pression soumettant désormais sa « charte » ou son « pacte », aussi honorable puisse-t-il être parfois, à des candidats qui s’empressent de l’approuver officiellement et devant caméras pour récolter quelques précieuses voix
Lorsque la magistrature suprême de l’Etat est ainsi mise aux enchères, quelle crédibilité et quelle légitimité véritable peut avoir l’Etat lui-même ?
L’intérêt, et il n’est pas mince, de la transmission dynastique est de « libérer l’Etat » de ces querelles pour le « trône » en le confiant, non à un homme seul, mais à une famille qui incarne, au-delà de sa vie propre, l’Histoire même de la formation du pays et sa continuité, sans nier ce qui a été, y compris les « douleurs » nationales et les espérances idéalistes ou idéologiques : le Roi n’a pas à « épurer » les dossiers de l’Histoire, il en est l’archiviste scrupuleux, ce qui n’empêche pas la critique ou l’assentiment. Le Roi n’a pas à dénoncer la République ou la Révolution, il a à « être le trait d’union » entre les générations, entre les histoires parfois concurrentes et les personnes du temps présent, dans leurs diversités, voire adversités. La dimension arbitrale de la Monarchie est la plus importante car elle est la raison d’être de ce régime qui se doit de concilier, sans se renier, les uns et les autres dans le cadre de l’ensemble national français.
Ainsi, tandis que la République soustrait les énergies en les montant les unes contre les autres, la Monarchie peut, si elle le souhaite, les utiliser toutes, au-delà des étiquettes de partis : la véritable « union nationale » qu’évoque François Bayrou ne réside pas dans une République qui se veut « une et indivisible » mais oublie le principe de subsidiarité et celui de la véritable unité qui n’est pas l’uniformité (telle que l’a pratiqué le jacobinisme ou la IIIe République à travers sa politique scolaire
), elle réside dans la Monarchie fédérative des peuples et des personnes de France.
A sa façon et a contrario, la campagne présidentielle rappelle les bienfaits possibles de la Monarchie : il serait dommage de ne pas utiliser cette opportunité pour avancer l’argumentation monarchique
eh oui que de souvenirs en effet... moi, je me rappelle d'un accueil chaleureux réservé à la fac de droit à Michel Noir, (alors au fait de sa gloire éphémère de conscience morale), venu y parler de questions "sociétales" et de la pseudo-quête organisé au profit du conférencier nécessiteux par quelques militants "amidaef" dûment dirigés par un célèbre blogueur...
Sur le fond, la cause de la monarchie a-t-elle avancé depuis... pas sûr du tout. La cause nationale un peu plus (même si on peut en discuter) et n'oublions pas (relecture de Maurras) que la première n'est là que pour servir la deuxième.
Rédigé par : yffic | 19 mars 2007 à 18:17