Pour la cinquième année consécutive se tient du 1er au 7 avril la Semaine du développement durable, qui a pour objectif de sensibiliser nos compatriotes au respect de l’environnement et à la maîtrise de la croissance, objectif résumé il y a 20 ans par le rapport Brundtland : « un développement qui réponde aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». C’est effectivement une nécessité au regard des enjeux environnementaux et, même, vitaux. D’ailleurs, il n’est pas anodin que les Californiens investissent tant dans ce qu’ils nomment la « green tech » (technologie verte), tout comme les Australiens qui, pourtant, ont toujours refusé de ratifier le protocole de Kyoto sur les gaz à effet de serre.
Voici, d’ailleurs, pour montrer la nécessité d’une réaction rapide en ce domaine quelques éléments rappelés par l’hebdomadaire « Marianne » dans sa dernière édition, sous le titre « Les chiffres qui fâchent » :
« Transport oblige, la production d’un fruit local consomme de 10 à 20 fois moins de pétrole que celle d’un fruit qui vient de l’étranger. » : il est urgent de changer notre comportement et de revenir, non à l’âge de pierre, mais à une certaine raison de la consommation alimentaire, en adaptant autant que faire se peut nos repas aux fruits et légumes de saison. Cela passe aussi par le soutien à une « agriculture de proximité » (sans oublier la relocalisation de certaines productions de légumes aujourd’hui délocalisées dans des pays du Sud par les multinationales agroalimentaires) et qui fasse primer la qualité sur la quantité sans, néanmoins, négliger de produire suffisamment pour nos compatriotes et les pays voisins qui n’ont pas les mêmes avantages climatiques et agricoles.
«Un Français produit en moyenne 365 kg de déchets par an.
Quatre-vingt-huit pour cent du poids total de nos poubelles n’est pas recyclé » :il y a encore bien des efforts à faire pour promouvoir le recyclage comme, par exemple, l’installation de récupérateurs de papier dans les salles de profs, petite mesure simple mais qui permettrait, rien qu’au lycée Hoche et au regard de la consommation des enseignants comme des élèves, de récupérer plusieurs dizaines de kilos chaque semaine. Mais il me semble qu’il s’agit aussi de promouvoir la « sobriété » dans la consommation, ce qui n’est pas l’austérité mais l’utilisation intelligente et respectueuse des ressources que nous donne, souvent après transformation par les industries, la nature. Sans doute faudrait-il aussi réhabiliter le raccommodage , alternative à l’achat systématique de remplacement aujourd’hui promu par les grandes entreprises et les grandes surfaces.
Mais au-delà de ces quelques remarques et propositions simples (liste qui n’est évidemment pas exhaustive ), il est urgent de réfléchir au sens même de notre société, voire de notre civilisation : sans doute faut-il remettre en cause le principe de la « société de consommation » qui considère qu’il faut toujours consommer plus pour produire et permettre la croissance. Là encore, il ne s’agit pas de revenir à l’âge des cavernes mais d’utiliser mieux les potentialités que nous offre la nature et que les énergies humaines peuvent mettre en valeur sans en menacer l’environnement et les équilibres subtils et vitaux.
Cette « Semaine du développement durable » ne doit pas être un coup d’épée dans l’eau mais doit inciter les citoyens comme les institutions politiques à prendre leurs responsabilités et à assumer leurs devoirs, le principal de ceux-ci étant de garantir l’avenir aux générations futures.
Là encore, la France pourrait donner l’exemple, mais nos politiques si occupés à « plaire au plus grand nombre » pour être au « sommet » oseront-ils, ne disposant que de quelques années avant la prochaine élection, engager la grande politique de l’Environnement que nos descendants, avant même leur naissance au monde, nous réclament ?
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