Le porte-avions Charles-de-Gaulle est revenu mardi 15 mai à Toulon pour une longue période d’immobilisation, dix-huit mois en tout, pour permettre la révision des deux moteurs nucléaires. Cela peut paraître tout à fait normal après six ans d’activité mais cela pose aussi un problème quant à la permanence de notre présence sur les mers au moment même où la situation internationale n’est pas forcément la plus calme
En tout cas, cela relance l’idée qu’un second porte-avion est nécessaire, et qu’il devient même urgent d’en lancer la construction, avec ou sans partenariat avec un autre pays de l’UE comme certains le proposaient.
En évoquant cette nécessité d’un second porte-avions, je sais que certains me rétorqueront qu’il est plus important d’investir dans la Recherche et l’Education que dans l’armement : je me souviens du slogan clamé par les étudiants communistes dans les années 80 (mais aussi dans les décennies précédentes et postérieures
), « Des crayons, pas des canons ». J’ai toujours trouvé cette formule profondément ridicule et même dangereuse car on compare et on oppose ce qui n’est ni comparable ni antagoniste en soi. D’autre part, au regard de l’Histoire, y compris récente, il faudrait se souvenir que la puissance d’un Etat et sa capacité de peser sur les affaires du monde dépendent largement de sa capacité à « frapper » ou à dissuader un éventuel ennemi de le faire. Un Etat qui n’a pas les moyens de se défendre n’a pas de garanties pour sa propre liberté.
La guerre est l’un des pires fléaux qui existent en ce bas monde. Mais c’est une réalité qui est inscrite, et on peut le regretter mais c’est un fait qu’il s’agit de connaître pour en limiter ou, mieux, pour en éviter les effets, au cur de l’Homme encore plus qu’en celui des sociétés. Si les victimes de guerre ont, fort heureusement, été moins nombreuses ces dix dernières années que les décennies précédentes, il n’en reste pas moins que le danger belliciste persiste. D’autre part, l’Histoire nous a souvent démontré qu’elle n’était jamais finie, pour le meilleur comme pour le pire
Aussi, il appartient à l’Etat de « repenser la Défense », de la moderniser et de la rendre plus dissuasive pour écarter tout risque : mieux vaut montrer sa force pour ne pas avoir à s’en servir. Mais, en ce domaine comme en d’autres, tout dépend de la volonté de l’Etat, encore plus peut-être que de ses moyens qui n’en sont que la mise en pratique.
Texte résumant parfaitement la situation actuelle de l'armée francaise. En tant que citoyen profondément patriote, mon plus grand souhait serait de refaire de l'armée nationale une grande armée puissante. Néanmoins on peut tout de meme reflechir quand au cout de l'entreprise de construction d'un second porte avion. En periode de pseudo crise économique, meme si le mot crise ne me semble pas approprié, en période de déficit, ne serait il pas plus urgent de tout faire pour recréer un dynamisme économique porteur de croissance et de richesse?
Rédigé par : L.S | 18 mai 2007 à 22:09
J'approuve grandement votre analyse; de plus, il serait effectivement interessant de développer un projet de construction avec l'Angleterre ou bien l'Allemagne. Car on ne le dit jamais assez: "Qui veut la paix prépare la guerre"...
Rédigé par : Matt | 19 mai 2007 à 13:07
La conclusion est bonne en effet. Il ne semble pas que l'idée d'engloutir des sommes astronomiques dans un tel projet ne ravisse l'opinion... Cela dit, on peut le comprendre.
ça fait drôle quand on pense à ceux qui manipulaient ces mouvements pacifistes.
Rédigé par : Pentagramme | 19 mai 2007 à 15:36
Cette question va mobiliser l'opinion dans quelques mois. Elle est double :
(1) quelle est a valeur stratégique d'un porte-avions de la classe du CDG ?
(2) quelle est la meilleure solution budgétaire ?
Hors du milieu de la Marine Nationale, la pertinence de cette escadre qu'on engage jamais est remise en cause.
Pour la question budgétaire, les experts indépendants (ou honnêtes) estiment que le meilleur choix est de cloner le CDG nucléaire actuel, plutôt que de lancer une coopération européenne dans les turbines à gaz, qui s'est toujours avérée in fine beaucoup plus coûteuse, de part l'inévitable dérive vers l'usine à gaz.
Rédigé par : Catoneo | 19 mai 2007 à 16:15
je passais ici, un peu par hasard, grâce à un lien de Pentagramme...
un deuxième porte-avions, moi, je vote pour, même si je ne suis absolument pas compétente pour juger de la nécessité ou non d'une telle dépense pour la France... c'est juste parce que je suis "fan" du PAN CDG... a bientôt surement (ici ou sur mon blog ?)
Rédigé par : Raph | 19 mai 2007 à 16:23
La fin de mon commentaire concernait le fameux slogan , mais il ne semble pas que mon commentaire soit arrivé sain et sauf.
Rédigé par : Pentagramme | 19 mai 2007 à 18:01