La réforme des institutions est l’un des grands chantiers entamés par le président et son gouvernement, et c’est un des plus passionnants même s’il peut paraître parfois un peu théorique pour le commun des mortels. Je suis persuadé que ce sont les institutions qui conditionnent l’efficacité d’une politique, qui permettent d’intervenir et d’agir et donnent une légalité nécessaire (mais pas toujours suffisante) aux pratiques de l’Etat.
L’actuel président n’a jamais caché sa préférence pour un régime présidentiel et c’est cette préférence qu’il met en pratique aujourd’hui à travers sa manière de présider, en limitant le rôle de premier ministre à une sorte de vice-présidence à l’américaine. Malgré ses dénégations, Nicolas Sarkozy est en train de changer le sens et la raison mêmes des institutions de la Ve République, selon certains constitutionnalistes, tandis que d’autres soulignent la grande malléabilité de cette Constitution de 1958 et son adaptation suivant les personnalités des présidents de la République.
« Il faut que le Président gouverne », a déclaré M. Sarkozy, tout en souhaitant que celui-ci puisse venir s’exprimer une fois par an devant la représentation nationale, c’est-à-dire devant les députés et les sénateurs : même si M. Sarkozy garde le numéro « 5 » pour cette nouvelle République, n’est-ce pas plutôt la VIe qu’il inaugure, celle que réclamaient (de façon fort différente et diverse
) certains socialistes, le Front National ou les Verts ? Si l’on relit le livre de Jack Lang publié il y a deux ans sur ce thème, les idées d’icelui ne sont guère éloignées, en définitive, de celles de l’actuel président et il est bien ridicule pour les hiérarques du PS de reprocher à leur ancien compagnon de « se faire récupérer », alors qu’il ne fait que, pragmatiquement, chercher à faire progresser et « gagner » ses propositions, ce qui est l’objectif premier des politiques
« Les absents ont toujours tort » dit-on souvent, et cette formule n’est pas entièrement fausse en ce cas précis
Mon regret est qu’il n’y ait pas de monarchistes dans la commission chargée de la réflexion sur les institutions : ils auraient pu évoquer la nécessité d’une indépendance du Politique à l’égard de l’Economique et le moyen institutionnel pour l’inscrire dans l’Etat par la liberté de sa magistrature suprême, liberté « de statut » par la transmission héréditaire, hors du choix électoral. Cette liberté permettrait les autres libertés, en particulier parlementaires, sur le plan national comme provincial, en donnant d’ailleurs plus de pouvoirs concrets aux députés des unes et aux conseillers élus des autres. La vieille formule capétienne « l’autorité au sommet, les libertés à la base » y trouverait là la plus sage et la plus sûre application.
A défaut d’être à cette commission, je serai très attentif à ses travaux et je pense que cela me donnera l’occasion de prochaines notes qui préciseront mes propositions sur la Monarchie royale pour laquelle je milite
vive les vacances
Rédigé par : charles | 17 juillet 2007 à 11:23
« Les absents ont toujours tort » dites-vous, mais pour participer faudrait-il au moins disposer d'un canevas institutionnel cohérent et "workable" comme disent les rosbifs.
Or nous en avons plusieurs, certains même antagonistes, quelquefois assez flous, et aucune préférence exprimée par les princes qui dorment sur le dossier.
Il est présomptueux de croire que les responsables des institutions et les citoyens à leur suite puissent s'intéresser à discuter "constitution" avec des royalistes si ceux-ci se contentent d'idées générales ...
Il est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ... enfin !!
Rédigé par : Catoneo | 19 juillet 2007 à 13:51
Un dossier de propositions est en cours de constitutions pour la direction, n hesitez pas a faire votre propre propsitions concernant le role du 1er ministre, les assemblees, le president. Deposer vos propositions sur : http://apre.over-blog.com/
Rédigé par : Guyonnet Fred | 09 septembre 2007 à 23:30