Je suis toujours sensible à ce qui peut toucher ma ville natale dont j’ai bien du mal à me passer (la nostalgie ou le mal du pays, sans doute
). Ces derniers jours c’est l’incendie criminel d’un immeuble situé rue d’Orléans qui m’a profondément ému et encoléré tout à la fois : la mort de trois jeunes (deux étudiantes fraîchement arrivées à Rennes pour leurs études et un jeune pompier) et la destruction totale d’un lieu de vie qui abritait une soixantaine de personnes, destruction qui a provoqué aussi une trentaine de blessés (dont un bébé d’un mois), sont une tragédie terrible, d’autant plus terrible que c’est la bêtise qui en est à l’origine. Des jeunes, « fortement alcoolisés » comme l’on dit dans la novlangue actuelle du « politiquement correct », c’est-à-dire totalement saouls, ont allumé un feu de cartons dans l’entrée de l’immeuble dans lequel ils s’étaient introduits, « pour se réchauffer » selon leurs dires, provoquant l’embrasement de tout le bâtiment. La connerie à l’état pur, et que n’excuse pas l’ivresse. D’ailleurs, il semble que l’incendiaire n’en était pas à la première bêtise et qu’il avait quelque « réputation » en ce domaine
Une polémique s’est développée les jours suivants sur les désordres qui surviennent depuis quelques années dans les rues de Rennes, une fois la nuit tombée, et le maire Edmond Hervé a été pris à partie par des riverains lui reprochant d’avoir laissé la situation se dégrader. Il faut bien avouer que, certains soirs, il est difficile de dormir tranquille : hurlements, bagarres, bris de bouteilles
sont monnaie courante et j’ai pu le vérifier cette été lors des quatre semaines que j’ai passées rue Jules Simon, à quelques centaines de mètres de la rue d’Orléans. Il m’est d’ailleurs arrivé d’élever la voix pour calmer quelques excités, parfois bien vainement
J’ai été frappé par la hargne et la morgue de quelques uns de ces braillards pour qui vouloir dormir la nuit semble être la marque d’un état d’esprit « bourgeois » (sic !) comme l’un me l’a crié au visage lors d’une altercation récente.
Que faire face à cet état de fait ? Renforcer les patrouilles de police ? Sans être totalement satisfaisante ou, en tout cas, pas suffisante (certains excités en prennent argument pour légitimer leur agitation
), c’est une mesure qui aurait le mérite de pouvoir rapidement se rendre compte d’un « problème » ou de réagir à un début d’incident ou d’incendie, ou, mieux, de les dissuader, ce qui me semble le plus important. Autant je suis opposé à une « big brotherisation » de la société, autant je trouve légitime la présence humaine de policiers ou de médiateurs (là où c’est possible) pour éviter des violences et des drames inutiles.
Certains voudront voir dans ma proposition un penchant à « l’autoritarisme » ou à une « société policière » : en fait, je suis plutôt pour une société policée où dignité et respect se conjuguent pour permettre à chacun de vivre en bonne entente autant que faire se peut. Mais il faut bien avouer que, plus que de simples mesures « techniques », c’est d’une véritable « réforme morale et spirituelle » que notre société aurait besoin, rompant ainsi avec l’individualisme et l’égoïsme qui ont tendance, de plus en plus, à ensauvager les comportements de nos contemporains. Une réforme, une véritable « révolution » même, pour faire reculer la bêtise, parfois meurtrière
Sans doute celle-ci ne disparaîtra-t-elle jamais tout à fait (et il n’y a pas vraiment d’âge d’or en ce domaine) car elle fait partie de l’humanité (de la nature humaine, si l’on préfère) elle-même, tout comme la cruauté mais aussi, à l’inverse, la bonté : mais, la faire reculer, c’est quand même possible, et ce serait déjà un bien qu’il ne nous faut pas méconnaître. Pour éviter de nouvelles « rue d’Orléans »
La connerie de certains n'a pas de limites. Tout comme pour le bus incendié l'année dernière à Marseille.
Comme vous le faites remarquer, dès que l'on s'avise de faire des remontrances, la réponse est soit "Respect bouffon!", "Ta gu.. bourgeois!" ou bien "Raciste!" selon les énergumènes auxquels on est confrontés.
Ce n'est pas avoir un penchant pour un état policier que de vouloir enfin la Loi respectée par l'ensemble de la population: il doit bien y avoir un article qui traite du trouble de l'ordre public. Alors, que les juges l'utilise quand par bonheur on arrive à serrer ces individus!
Les "vacances encadrées" en Guyane des hooligans d'Outre-Manche ont,semble-t-il, calmé les velléités de ceux ci, pourquoi ne pas en faire profiter nos "trublions"?
Rédigé par : Aldo | 25 septembre 2007 à 21:55
Réussir à caser "Orléans" dans un blog monarchiste à propos d'un fait divers, c'est fort... Pardon, c'est de mauvais goût (quoique "nous ne sommes pas des gens moraux" disait...).
Plus sérieusement JP :
- les amis que tu as gardé à Rennes ont du te dire que cela devait arriver, vu le nombre de poubelles retrouvées incendiées tous les jeudis soirs dans les cours des beaux immeubles du centre
- tes appels à la "réforme intellectuelle et morale" me font penser à cette phrase que je persiste à trouver lumineuse : "Maurras combattait un régime politique, J. Maritain une civilisation" (sous-entendu voila la vraie raison de leur rupture en 1926).
Elève Chauvin, vous avez 4 heures pour expliquer, dans une optique résolument monarchiste, s'il convient de commencer par réformer les institutions ou la société. Vous bénéficierez d'un point supplémentaire si vous arrivez à identifier l'auteur de la citation ci-dessus (un indice : il n'est pas dépourvu de tout lien avec la fac de droit de Rennes).
Bon courage.
Rédigé par : Yffic | 25 septembre 2007 à 22:33