J’ai commencé cette semaine à mettre de l’ordre dans mes affaires, même si cela risque de prendre quelque temps au regard des cartons de documents, des journaux et des livres qui se sont entassés depuis plus de trois ans dans mon studio pourtant de respectables dimensions… Mais ce dernier ouiquende a été largement occupé à discuter avec mes amis monarchistes, par le biais du téléphone et de la Toile, de l’avenir du royalisme en France et de sa stratégie politique : le fait que je sois un « électron libre du royalisme » me permet de m’exprimer, parfois un peu vivement, mais toujours librement et sans oublier l’objectif institutionnel à atteindre, c’est-à-dire la Monarchie politique. Les débats entre royalistes sont, comme dans tous les mouvements ou mouvances politiques, parfois fort rudes, et les susceptibilités sont soumises à rude épreuve. Mais ils ne sont pas inutiles, à partir du moment où l’on n’oublie pas ses devoirs politiques : ma fidélité à cette Cause royale que j’essaye de servir de mon mieux depuis près de 30 ans reste indéfectible, même si cet engagement politique m’a coûté parfois fort cher…
Il y a des raisons fortes à cette fidélité : je pense qu’il n’est pas possible de se passer d’un cadre communautaire historique tel que la nation française, cadre qui ne doit pas être un carcan mais le « marchepied » vers l’universel ; qu’il est nécessaire de lui assurer une présence forte face aux grands ensembles « impériaux » que sont les Etats-Unis, la Chine ou la Russie ; qu’il faut assurer la continuité de sa politique et de son Etat par la liberté de sa magistrature suprême, assurée par la seule chose qui ne s’achète pas (pas encore, diraient certains pessimistes…) : la naissance. La Famille de France, dont on pourra toujours dire pis que pendre à défaut de vouloir comprendre ses raisons, est cette famille qui, par delà les vicissitudes et les échecs, voire les fautes, est celle qui symbolise l’espérance royale en notre pays et, malgré mon impatience et mes remontrances, la seule que je reconnaisse, au regard de l’histoire et de la légitimité.
Se contenter de cette profession de foi royaliste serait totalement inutile si elle ne s’accompagnait pas d’un engagement quotidien : « Qu’as-tu fait aujourd’hui pour le Roi ? », interrogeait Bernanos. Je crois qu’il n’y a pas un jour, depuis 1980, où j’ai négligé cette formule, y compris lorsque je me suis retrouvé (rarement, d’ailleurs) à l’étranger, à Vienne par exemple, cette capitale du vieil empire des Habsbourg que j’affectionne particulièrement.
Travailler pour le Roi et la France, d’autant plus pour la France que le Roi est aujourd’hui « en réserve », d’autant plus pour le Roi qu’il serait la meilleure incarnation symbolique et politique de la France, c’est aussi vivre en son temps sans oublier ce qui fait son épaisseur ; c’est comprendre le monde et ne pas se contenter de le voir en spectateur ; c’est chercher et proposer ; c’est agir sur tous les terrains qui mettent en cause l’avenir du pays, de l’Etat, mais aussi des personnes et de leurs familles. Qu’on ne s’attende pas de ma part à une quelconque nostalgie politique qui ferait de l’Ancien Régime un « âge d’or » totalement mythique ou à un éternel soupir du genre « c’était mieux avant »… Les regrets sont vains s’ils ne sont que l’excuse de la passivité et de l’abandon. Ce blog, que j’essaye de tenir vaille que vaille depuis plus de deux ans, a ainsi abordé de nombreux sujets, non seulement pour « me plaindre de ce qui ne va pas » mais pour proposer des pistes de réflexion et d’action. J’ai parfois eu la tentation de ne plus l’alimenter, de lui préférer « la discussion au café », tellement plus immédiate, mais cela aurait été l’abandon d’un poste qui peut, je m’en suis rendu compte dès le départ de cette expérience éditoriale, être un (modeste) point de repère pour qui veut connaître quelques opinions monarchistes et les réactions d’un « électron libre du royalisme »… J’espère ainsi (toujours modestement mais sûrement) être utile à la Cause qui est le principe moteur et acteur de ma vie. Pour ne pas mourir royaliste, mais pour, un jour, vivre en Monarchie…
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