Puisque la commission Attali vient de faire de multiples propositions, y compris sur l’enseignement (il me faudra y revenir) et que la commission Rocard rend son rapport lundi prochain, en voici quelques unes qu’ils n’ont pas faites et que je défends depuis déjà quelques années, même si, malheureusement, elle n’est plus appliquée au lycée Hoche, faute d’un nombre suffisant d’élèves candidats.
Depuis quelques années existent des classes « atelier Patrimoine » qui permettent à des classes de Quatrième ou de Seconde des activités tournant autour du Patrimoine, en particulier des lieux d’installation ou de proximité des établissements concernés. Ces classes sont en général recherchées par les parents qui y voient, en fait, une sorte de « classe privilégiée », ce qui n’est pourtant pas leur vocation première.
Il semblerait intéressant de confirmer et de multiplier ces classes dans le paysage scolaire pour diverses raisons :
-d’abord pour des raisons de mise en valeur d’un patrimoine français, national ou régional, voire communal, parfois négligé par les élèves, trop souvent « absents » à la culture française ou à l’Histoire des lieux. Cela ne peut que favoriser l’intégration des jeunes générations à une « dynamique civilisationnelle », en particulier celles issues d’autres espaces culturels et historiques mais destinées à rester et vivre en France.
-ensuite pour le développement de l’autonomie des élèves, qui doivent fournir l’effort de « monter » des projets autour du Patrimoine à partir d’un thème donné : chaque « classe Patrimoine » doit présenter ses travaux de l’année dans une exposition ou un spectacle de fin d’année.
-d’autre part pour permettre l’ouverture des établissements vers l’extérieur. Chaque « classe Patrimoine » doit signer des conventions de partenariat avec la municipalité du lieu d’établissement, mais aussi avec des partenaires qui peuvent être culturels (offices de tourisme, monuments historiques concernés par le thème de l’année, etc.) ou, pourquoi pas, industriels ou commerciaux. C’est là que le « mécénat éducatif » peut s’avérer utile…
Multiplier ces classes, c’est déjà permettre à chaque établissement scolaire d’avoir au moins une « classe Patrimoine », mais c’est aussi l’étendre à tous les niveaux de la Sixième à la Première incluse. Cela implique de simplifier la validation de ces classes par les administrations académiques, et de mettre en place des « incitations » pour les enseignants pour favoriser leur volontariat qui ne doit pas être que du bénévolat…
Le problème de cette politique est, bien sûr, le financement en cette période d’économies budgétaires. D’où l’idée de coupler ces « classes Patrimoine » avec la mise en place d’un véritable « mécénat éducatif », c’est-à-dire la participation d’entreprises (le plus souvent locales, ou succursales locales de grandes entreprises nationales ou multinationales) au financement du projet ou d’éléments du projet de la « classe Patrimoine » (fourniture de matériel, financement de sorties ou de visites en rapport avec l’activité « Patrimoine », participation à une « caisse Patrimoine » dont il faudrait définir les statuts précis, le mode de fonctionnement et le contrôle des sommes engagées, etc.). L’avantage supplémentaire serait de dédramatiser la question des rapports de l’entreprise avec l’Ecole en montrant l’intérêt de liens particuliers sur des sujets qui ne sont pas qu’économiques mais aussi culturels.