La liberté d’expression est une liberté fragile, toujours attaquée pour de « bonnes raisons » par de « braves gens » pleins de « grands principes » : et nos braves censeurs de clamer la main sur le cœur et l’autre poing brandi furieusement vers le ciel « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté », formule du républicain robespierriste Saint-Just qui a légitimé tant de terreurs et de totalitarismes dans une Histoire pas si lointaine, et même parfois étonnamment proche.
Deux événements survenus la semaine passée ont montré l’intolérance d’une certaine gauche, en Italie comme en France : ainsi, le pape Benoît XVI a-t-il renoncé à prononcer le discours qu’il avait été invité à faire à l’université romaine Sapienza, à la suite d’une véritable campagne de haine de l’extrême-gauche soi-disant « laïque » et le professeur Yves-Marie Adeline a-t-il été interdit de cours par Sciences-Po à Poitiers à la suite de la pression de militants sud-américains là encore d’extrême-gauche qui dénonçaient le fait qu’il était… royaliste ! Deux nouvelles pas très rassurantes pour la liberté d’expression mais très révélatrices d’un état d’esprit d’intolérance qui sévit aujourd’hui et qui se manifeste de plus en plus ouvertement, comme s’il n’y avait plus de retenue de la part de ces « nouveaux Vigilants », véritables chantres d’un « Ordre moral laïque et républicain » qui rappelle les pires heures du règne de la Vertu instauré par Robespierre et ses comparses.
Néanmoins, dans l’affaire qui concerne le pape, la réaction du maire (de gauche) de Rome Walter Veltroni est plutôt rassurante, qui a dénoncé cette inacceptable censure « inconcevable pour un démocrate » selon ses propres termes, tandis que les catholiques se sont manifestés en masse dimanche 20 janvier sur la place Saint-Pierre pour soutenir « leur » pape. Ainsi, l’extrême-gauche, dans sa logique liberticide a provoqué une « réaction » salutaire, quelle que soit ce que l’on pense par ailleurs du pape et de l’Eglise catholique : manifester contre le pape ou discuter, voire critiquer ou même combattre ses idées, est un droit, une liberté qui doit être praticable, mais l’empêcher de parler, de s’exprimer en certains endroits qui lui seraient « interdits » pour des raisons politiques ou morales est inacceptable et détestable.
La réponse d’un Maurras, tout compte fait et même s’il n’a pas toujours respecté ses propres préceptes, est la plus juste qui soit : « Les libertés ne s’octroient pas, elles se prennent », ce que je complète par ma propre formule : « La liberté, ça ne se renifle pas, ça se respire ». A écrire sur tous les miradors du « politiquement correct », en grosses lettres et de toutes les couleurs, en accompagnant cette noble tâche d’un bras d’honneur à tous ces gardiens de la Vertu liberticide qui nous empuantissent l’atmosphère de leurs haines mal recuites…
Et m… aux cons !
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