Philippe Ariès a été un royaliste fidèle jusqu’au bout, tout en devenant une référence obligée de ceux qui s’intéressaient à l’histoire de la famille et à celle de l’homme devant la mort. Un ouvrage universitaire vient de sortir sur cet historien original, ouvrage que je me suis empressé d’acheter et, entre deux paquets de copies, de lire. Voici quelques extraits de ce qu’en dit l’hebdomadaire Valeurs actuelles, (16 mai 2008), sous la plume de Pol Vandromme :
« Philippe Ariès, un traditionaliste non-conformiste, de Guillaume Gros.
Un universitaire, Guillaume Gros, consacre un essai biographique magistral à Philippe Ariès, qui se désigna lui-même, avec une modestie malicieuse, « historien du dimanche ». Ce qui voulait dire : un amateur qui, par une recherche solitaire et personnelle, avait édifié son œuvre hors de l’Université ; un franc-tireur, en somme, et déjà, par cette démarche originale, un non-conformiste. Ariès (1914-1984), né dans une famille monarchiste, et fidèle au patrimoine que lui léguèrent les maîtres qui le formèrent, se référa d’abord à la conception bainvillienne de l’Histoire. Sans rompre avec elle et, en même temps, sans ignorer les apports de la nouvelle histoire sensible à l’évolution de la société françaises et aux préoccupations contemporaines des Français, il s’efforça, en conciliateur, d’établir une sorte de synthèse entre la tradition et la modernité. Issu de l’école d’Action française, se réclamant du « Politique d’abord », il se rapprocha de l’école des Annales, attentive à « l’histoire essentielle », aux mentalités qui la nourrissent. Son livre charnière, le Temps de l’histoire, annonçait ses deux ouvrages majeurs, l’Enfant et la Vie familiale sous l’Ancien Régime et l’Homme devant la mort, qui le firent reconnaître, en le plaçant au premier rang, par les plus illustres de ses pairs, de Duby à Le Goff. (…). Mieux que personne aujourd’hui, Ariès apporta la preuve que « la vraie tradition est critique », qu’il importait de la renouveler en la débarrassant des routines, des catéchismes et des litanies bêtes qui la sclérosent. Il fut un rénovateur pour maintenir vivante la part sacré du passé. »
Ariès fut aussi un fidèle compagnon de Pierre Boutang avec qui il participa jusqu’au bout à l’aventure intellectuelle et journalistique de « La Nation française », hebdomadaire monarchiste post-maurrassien. Il est en tout cas l’exemple même du royaliste qui ne se laisse pas enfermer dans le passé mais cherche à comprendre et agir, sans préjugé ni blocage idéologique, tout en gardant sa fidélité, jusqu'à son lit de mort, en 1984, à la famille royale du comte de Paris dont il demandait encore des nouvelles à la veille de son décès.
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