Les Jeux olympiques de Pékin se sont terminé il y a quelques semaines mais, à partir de ce samedi, s’ouvrent dans ce même « nid d’oiseau » de la capitale chinoise les Jeux paralympiques, dans une relative et regrettable indifférence, à part quelques articles dans la presse papier et la couverture (et un dossier de 4 pages) du quotidien « La Croix » (le seul à avoir demandé à la Fédération Handisports française une accréditation pour suivre ces Jeux à Pékin) dans son édition du samedi 6-dimanche 7 septembre. Et pourtant ! Quelle belle manifestation sportive, celle du courage physique, de la souffrance intime dépassée, du « désespoir surmonté » comme le dirait Bernanos !
Mais la République française n’a pas daigné s’intéresser véritablement à ces Jeux si peu « bling-bling », comme le font remarquer les sportifs handicapés sélectionnés (ils sont 121 Français à défendre les couleurs tricolores), déçus de ne pas avoir été visités par le président Sarkozy, au contraire de son prédécesseur, attentif à eux autant pour les précédents Jeux de Sydney que ceux d’Athènes.
Ce n’est pas le cas de la République populaire de Chine qui a fait du handisport une « cause nationale », au point de faire porter à Paris la flamme olympique, celle des Jeux du mois d’août, à une jeune sportive en fauteuil roulant devenue depuis un symbole fort du patriotisme chinois pour avoir défendu la torche (éteinte) contre les assauts des manifestants parisiens. (Je recommande la lecture de l’article de « La Croix » sur ce sujet de l’handisport chinois, très instructif, en page 4.)
L’attitude du régime chinois, pourtant détestable sur de nombreux autres points, est ici exemplaire et devrait susciter plus d’attention de la part des autorités françaises : alors que les caméras se sont, pour la plupart, éteintes sur Pékin depuis août pour ne pas se rallumer en ce mois de septembre, la Chine, elle, n’a pas hésité à investir énormément dans la formation et l’entraînement des sportifs handicapés, au point de susciter l’envie de nombreux sportifs valides des pays occidentaux… Cette politique vise aussi à changer les mentalités des Chinois à l’égard des personnes handicapées (80 millions dans cet immense pays d’Asie) et permet de rapprocher valides et « blessés de la vie » : là encore, il est peut-être quelques exemples à prendre du côté de Pékin… Cela ne nous fera pas pour autant oublier les côtés plus sombres du régime dictatorial chinois, mais il serait injuste de ne pas reconnaître les bonnes initiatives d’où qu’elles viennent quand il s’agit d’améliorer les choses en un domaine ou en un autre…
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