Encore une information passée inaperçue, à mon grand dam ! C’est le journal « La Croix » qui, dans son édition du mercredi 19 novembre, rapporte l’histoire : en mai dernier, l’idée de consacrer à l’aide aux pays du Sud (principalement des pays africains, dans ce cas précis) un milliard d’euros, consacrés initialement à la PAC (politique agricole commune) mais en définitive non utilisés, avait été avancée par des députés européens et reçue le soutien de la Commission de Bruxelles et du Parlement européen. Une belle idée, témoignant d’une solidarité bienvenue dans un monde souvent cruel aux plus faibles… D’autant plus que cette somme devait surtout servir « à développer leur agriculture, en leur offrant engrais et semences (non OGM) appropriés », selon l’auteur de l’article.
Mais la crise financière est passée par là, depuis, et certains États de l’UE, qui n’ont pas hésité à débourser des milliards d’euros pour sauver des banques pas toujours irréprochables, se refusent désormais à entériner cette mesure de solidarité : l’Allemagne, la Pologne et la Hongrie pourraient former, avec d’autres, une minorité de blocage et faire capoter le projet, « débattu ce vendredi dans le cadre d’une tentative de conciliation sur le budget 2009 entre le Parlement et la Commission ».
Cette information, peu médiatisée en ces heures de « guerre des roses », mériterait, me semble-t-il, plus d’attention et, en tout cas, est fort révélatrice des hypocrisies de notre société de consommation qui est prête à brûler des milliards pour soutenir une croissance qui s’apparente parfois à un vaste gaspillage des ressources de notre planète, et qui oublie, dans le même temps (à part dans les discours électoraux…), les notions de partage, de charité et de solidarité… Le journal « Le Monde » faisait sa « Une » il y a quelques semaines sur ce chiffre faramineux de 25.000 milliards de dollars envolés en fumée ces derniers mois, tandis que les différents plans de sauvetage financier de par le monde atteignent des sommes qui donnent le tournis : et, dans le même temps, quelques pays d’Europe chicanent sur un « misérable » milliard d’euros, un « milliard utile » pour une fois, et non pas destiné à la spéculation ou aux banques… Triste temps, triste monde…
Il faut souhaiter que, dans cette affaire, le cœur et la raison l’emportent, et que l’Union européenne saura où se trouvent l’honneur et son devoir. A moins que, comme l’affirme la cynique formule, « on ne prête qu’aux riches »…
Sauf que les milliards des plans de sauvetage n'ont pas besoin d'exister. Personne n'a deux cents milliards par magie. Ce sont juste des dettes... donc des emprunts... et qui peut prêter, à part les banques ?
Donc oui ils pourraient pareillement annoncer un plan de 20 milliards de trilliards d'euros, mais ça fait moins crédible. Déjà que bon.
Linmark, abracadabra deux cents milliards !
Rédigé par : Linmark | 22 novembre 2008 à 09:11
Vous comparez des flux qui n'ont rien de comparable.
Rédigé par : broke | 22 novembre 2008 à 22:05
Ce qui est certain c'est que la banque Dexia, pour ne citer qu'elle, a déjà coûté 6,5 milliards d'euros aux pays européens, dont 1 milliard pour l'Etat français et 2 milliards à la Caisse des dépôts et consignations (dont 250 millions en provenance du livret A, comme le signale "Marianne" dans son édition de ce matin... Et il semble que cela ne soit qu'un début !
Cet argent me semblerait plus utile à sauver des vies en Afrique qu'à entretenir des actionnaires qui, après tout, n'étaient pas obligés de jouer leur argent en Bourse...
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 22 novembre 2008 à 23:45