Contrairement à ce que l’on continue à lire dans la presse ou sur les forums de la Toile, Sarkozy ce n'est pas la monarchie, c'est bien la république ! Rappelez-vous les Thiers, Grévy, Ferry, etc. qui en furent les fondateurs (après 2 tentatives infructueuses et sanglantes) et qui n'eurent aucune attention pour la question sociale alors que des royalistes sociaux comme Albert de Mun ou René de La Tour du Pin (qui a inspiré de Gaulle pour la "participation") luttaient pour améliorer le sort des ouvriers alors surexploités au nom de cette fameuse « liberté du travail » qui n’était que celle du « renard libre dans le poulailler libre »...
En tenant ces propos, certains me traitent de « réactionnaire », confondant la réaction nécessaire à cette injustice sociale qui porte au pinacle des Tapie quand les ouvriers de Sandouville et d'ailleurs sont abandonnés à un bien triste sort social, avec une attitude qui serait « socialement régressive »... Erreur de perspective de ceux-là qui ne prennent pas assez le temps de me lire et de chercher à comprendre les fondements de ma pensée politique et institutionnelle.
De plus, si j’évoque une « révolution royaliste », politique et institutionnelle là encore, révolution « par le haut » (car c’est par la maîtrise de l’Etat que l’on peut le mieux agir, en utilisant le temps que permet la succession héréditaire qui libère la magistrature suprême de l’Etat des jeux de clientèles et des groupes de pression, nouvelles féodalités contemporaines), c’est parce que ce n'est pas qu'une simple réaction, ou une révolte, mais la volonté de fonder "autrement" le politique, sur les notions d'indépendance, de justice, de transmission. En tout cas, cette révolution, si elle peut sembler lointaine (en tant qu’ « instauration monarchique »), est d'abord et aussi, avant même d’advenir et d’agir en son espace étatique nécessaire, un "état d'esprit" contre le règne indécent de l'Argent.
En votre qualité de professeur d'histoire, pouvez vous me citer des retours à des anciens régimes réussis ?
Et je ne vois pas ce vous apportez de nouveau, et ce qui a déjà échoué ne risque pas de mieux réussir, et l'opinion publique préfèrera la nouveauté.
Rédigé par : Zoubi | 08 janvier 2009 à 18:07
Instaurer la monarchie n'est pas revenir à l'ancien régime, ce qui n'aurait pas, en soi, de sens : il s'agit bien de l'instauration d'un nouveau régime par rapport à celui qui, aujourd'hui, condamne la magistrature suprême de l'Etat à être le jeu des clientèles et des intrigues, tout simplement.
pour mon compte, je pense que la nostalgie ne fait pas une politique et, si je suis royaliste, c'est pour penser le politique, non seulement sur "l'instant", mais sur le long terme, nécessaire (comme le souligne le philosophe Michel Serres), pour mener à bien de "grandes politiques", qu'elles soient économiques, géopolitiques, institutionnelles (aménagement du territoire), environnementales ou sociales.
Ainsi, regardez l'Espagne : le retour à la monarchie (1975) n'a pas été un retour à un ancien régime mais a permis à l'Espagne de sortir définitivement de la guerre civile et de la dictature, en douceur, par une "révolution par le haut". Idem pour la monarchie cambodgienne en 1992.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 08 janvier 2009 à 23:56
Vous avez donc besoin d'une guerre civile ou d'une crise quoi ...
Rédigé par : Zoubi | 09 janvier 2009 à 22:39
Mais non ! Il ne faut pas souhaiter le pire pour instaurer la monarchie, meme si, dans l'histoire, il arrive que cela se soit fait ainsi, comme d'ailleurs pour les républiques en France : 1ère en 1792 durant les guerres révolutionnaires, 3ème pendant la défaite française face à la Prusse, 5ème pendant la guerre d'Algérie, par exemple...
Pour faire une monarchie, comme le faisait remarquer de Gaulle, il faut "les circonstances et l'homme" : cela reste vrai aujourd'hui encore... Le champ des possibles est ainsi fort vaste !
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 09 janvier 2009 à 23:59