Depuis quelques mois déjà, je donne un coup de main au Groupe d’Action Royaliste qui travaille à produire et à diffuser des documents monarchistes, sur la Toile comme dans la rue. J’ai donc récemment rédigé un texte de tract sur la crise, texte qui a pour objectif, non de convaincre d’un coup de baguette magique (en quelques mots cela serait fort présomptueux…), mais de susciter l’intérêt et d’ouvrir des débats : pourquoi pas, d’ailleurs, sur mon blogue lui-même ?
Aussi, voici ci-dessous le texte dans sa mouture originelle, un peu plus longue que celle en définitive adoptée par le GAR et visible sur son site.
Quelques remarques néanmoins :
- Ce texte court est donc forcément incomplet, en particulier sur la définition de la notion de protectionnisme, aujourd’hui employée ou décriée à tort et à travers ;
- Il appelle donc un texte plus précis et complet sur cette même notion, texte que, entre mille choses à faire (en particulier les réponses à mes amis Thibault R., à Romain et à Catoneo), je vais m’employer à rédiger d’ici une semaine ;
- Les propositions de fin de tract, elles aussi, méritent explications et approfondissements, et j’y travaille, en cherchant à éviter tout dogmatisme et toute utopie, les deux étant néfastes car négligeant l’humilité devant les faits et la nature des économies et des sociétés humaines. En ce domaine, j’essaye d’appliquer un empirisme organisateur intelligent et pragmatique, et, en tout cas, de garder une certaine humilité en matière économique : je rappelle que je n’ai pas appris l’économie à l’école mais par la lecture régulière d’articles de la presse économique, l’écoute et l’expérience socioprofessionnelle. En somme, je suis en cette matière particulière une sorte d’autodidacte, ce qui explique que je ne sois pas toujours en accord avec les préceptes ou les préjugés enseignés par l’éducation nationale ou les écoles de commerce…
- Ce texte de tract est évidemment amendable… D’où l’intérêt du débat ouvert ici par les commentaires que vous voudrez bien y laisser : merci d’avance !
Sans plus de phrases, le voici :
La crise actuelle n’est pas une fatalité !
La crise que nous traversons est le résultat de la cupidité de quelques uns, de banques et d’actionnaires soucieux de faire des profits sans mesure et par tous les moyens, mais aussi d’un système qui permet et, même, légitime ce genre d’attitude et de pratique.
Au-delà du système économique capitaliste, c’est l’esprit même d’un libéralisme qui, au nom de la liberté de l’Argent et de l’individualisme, autorise tous les excès et toutes les démesures, toutes les exploitations et tous les égoïsmes.
Quant à la société de consommation, elle enchaîne les personnes à la marchandise et à la dépense inconsidérée, au risque d’épuiser les ressources naturelles et d’exploiter les plus faibles…
Doit-on, aujourd’hui, se contenter de subir sans réagir ?
Doit-on continuer sur cette voie qui mène à la catastrophe économique comme sociale et environnementale ?
Doit-on tolérer que notre travail et nos impôts financent un système bancaire et économique injuste ? Que des financiers et des traders sans morale continuent à s’engraisser sur le dos de ceux qui travaillent honnêtement ? Que certains fassent de super-profits quand des millions de travailleurs se retrouvent sans emploi ?
Non, il faut agir, il faut réagir !
Repenser l’économie et le social, c’est possible et c’est nécessaire !
Produire au plus proche pour consommer en assurant nos emplois : nos achats sont aussi nos emplois ! C’est un protectionnisme intelligent qui privilégie les intérêts des travailleurs, des producteurs, des consommateurs de notre pays, et qui ménage l’environnement autant que possible, en évitant les longs déplacements et les grosses dépenses d’énergie et de transports. C’est aussi le moyen de garantir de vivre et travailler au pays, sans être obligé de se déraciner loin de chez soi !
Relocaliser nos industries et nos services, c’est aussi privilégier la qualité et non la simple quantité obtenue par l’exploitation scandaleuse des populations lointaines de Chine ou d’Inde. C’est défendre les intérêts de tous et non ceux des spéculateurs !
Avec les Royalistes, contre le règne de l’argent,
pour la justice sociale
et la qualité de travail et de vie !
Pour une Monarchie qui protège et qui innove !
Je rappelle que la crise est du à la décision des USA de favoriser les crédits pour la classe pauvre et les latinos et les afro américains au nom de la discrimination positive et des mesures sociales...
Rédigé par : Partisan Blanc | 20 février 2009 à 23:24
Non vous n'êtes pas un autodidacte de l'économie. Vous le seriez si vous aviez monté un commerce ou pris une carte de commercial ou de travailleur indépendant, et si vous saviez lire un bilan.
On a vraiment une légitimité pour parler d'économie quand on sait lire un bilan et surtout tenir une caisse.
Rédigé par : XP | 23 février 2009 à 10:52
@ XP : je suis surpris de lire votre commentaire ! A vous lire, même les profs d'économie ne sont pas légitimes pour parler d'économie...
D'autre part, à défaut d'avoir tenu la caisse d'un commerce (mais la trésorerie d'un groupe politique local, et je n'ai jamais connu le déficit...), je sais lire un bilan...
Plus sérieusement, j'aimerai savoir ce que vous pensez de ce texte de tract et de vos critiques éventuelles : merci d'avance de vos réponses.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 23 février 2009 à 11:35
@JP Chauvin.
Il me semble que les professurs d'économie sont légitimes pour faire leur travail, c'est à dire decrire des mécanismes et faire l'exposé des diférentes écoles, mais beaucoup moins pour donner leurs points de vue, qui selon moi on beaucoup moins d'intérêt que celui d'un praticien de l'économie, fût-il un vendeur de Pizza.
Ce que je pense de votre tract? Beaucoup de mal.
Pourquoi? Il serait trop long et fastidieux de décrire l'océan qui nous sépare, mais si le coeur vous en dit, vous pourriez vous en faire une idée en parcourant mes billets, mais si vous connaissez déjà Ilys, vous n'en serez pas surpris:)
Je me contenterais donc de vous dire une chose:je crois qu'ironie du sort, votre conception de l'économie, l'idée que vous vous faites des intérêts comme des aspirations des Français, votre dénonciation de la finance et de la spéculation que vous opposez implicitement à "l'économie réelle" et ceux qui la font tourner, votre défence du modèle social, tout cela relève de votre déconnection totale avec ce "pays réel" dont le principe doit pourtant être cher au Maurrassien que vous êtes.
Pour utiliser un raccourci saisissant, ellez donc dire à votre plombier que le mal, c'est le spéculateur, et non l'état social, et inspecteur des impôts, ou de l'Ursaff. Vous verrez comment il vous fera comprendre combien vous êtes déconnecté du pays légal.
Je viens de la famille politique monarchiste, j'y suis d'une certaine manière encore attaché, je suis un contempteur de la Révolution Française, vous aussi.
Je suis catholique, vous aussi.
Je suis un libéral et un atlantiste, vous non plus:)
Je ne suis pas le seul du reste, le site "royal artillerie est là pour le démontrer.
Cela dit, je vous remercie pour votre courtoisie et votre urbanité.
Rédigé par : XP | 23 février 2009 à 13:04
"Je rappelle que la crise est du à la décision des USA de favoriser les crédits pour la classe pauvre et les latinos et les afro américains au nom de la discrimination positive et des mesures sociales..."
Tout à fait. C'est donc le manque de libéralisme qui a provoqué cette crise.
Les anti-libéraux me font penser, depuis cette crise, à Pichel Galabru dans le viager, à chaque fois que Michel Serrault tomble malade: il croit que cette fois, ç'est la bonne, et que l'histoire va enfin cesser de lui donner tort... Comme dans le film, ce ne sera pas pour cette fois:)
Rédigé par : XP | 24 février 2009 à 13:58
En fait, l'argument sur le "manque de libéralisme" qui serait à l'origine de la crise se retourne car c'est bien plutôt le "laisser-faire, laisser-passer" qui a entraîné cette situation où l'on a vu des banques prêter à des personnes dont les mêmes savaient qu'elles connaîtraient des difficultés pour rembourser. D'ailleurs, le "laisser-faire, laisser-passer" est, si je ne me trompe, le credo même du libéralisme...
Cela étant, la France n'est pas les Etats-Unis et la situation n'est pas totalement la même : l'Etat, chez nous, oscille souvent entre le colbertisme (impulsion, contrôle mais pas d'étatisation de l'économie) et l'étatisme (reste de jacobinisme ?) qui est une confiscation de l'économie par l'Etat.
Ce qu'il faut, ce n'est pas un dogme mais du pragmatisme et, puisque les possédants ont du mal à se rappeler de leurs devoirs sociaux (comme le soulignait La Tour du Pin en son temps), il faut bien que l'Etat joue son rôle d'arbitre...
Je développerais cette réponse dans une prochaine note, si vous le voulez bien.
En tout cas, merci de vos commentaires qui permettent de débattre sans langue de bois et en toute cordialité.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 24 février 2009 à 18:32
"En fait, l'argument sur le "manque de libéralisme" qui serait à l'origine de la crise se retourne car c'est bien plutôt le "laisser-faire, laisser-passer" qui a entraîné cette situation où l'on a vu des banques prêter à des personnes dont les mêmes savaient qu'elles connaîtraient des difficultés pour rembourser."
En fait, vous me dites en substance ceci:
"l'argument se retourne, puisqu'il ne colle pas avec mon idéologie"
Ou encore, le réel ne peut pas être prise en cause, puisque il ne rentre pas dans mes shémas.
""Je rappelle que la crise est du à la décision des USA de favoriser les crédits pour la classe pauvre et les latinos et les afro américains au nom de la discrimination positive et des mesures sociales..."
Ca, se sont des faits. Ils nous apprennent que cette crise n'est pas dû à un excès de libéralisme, mais à un carence en libéralisme.
Rédigé par : XP | 10 mars 2009 à 18:58
Il ne s'agit pas, je vous assure, d'idéologie mais bien au contraire d'empirisme, et je ne suis pas persuadé que la situation de crise soit le résultat d'une "carence de libéralisme", mais bien plutôt le résultat de la cupidité et de l'égoïsme de ceux qui veulent, sans limites, "profiter plus".
Or, le libéralisme permet, par sa définition même, ce genre de comportement a-social qui oublie la "nécessité du partage" chère à l'Eglise catholique.
Je ne suis pas favorable à une Liberté qui oublie les devoirs du fort envers le faible : or, le libéralisme, en ne voyant que le profit à court terme et par tous les moyens, en tolérant des profits liés à la spéculation et non pas au travail, seule source véritable de richesses honnêtes, ce libéralisme-là a fragilisé les sociétés et, souvent, pillé les ressources naturelles tout en exploitant les hommes : délocalisations, misère ouvrière dans les pays émergents mais aussi désindustrialisation dans nos pays, écarts pharamineux de revenus entre de grands patrons, voyous pour certains, et les classes populaires, etc.
Non, décidément, le libéralisme, dans son acception et sa forme actuelles, n'est pas le bienvenu et, même, il a ruiné l'idée de liberté économique en pratiquant une liberté financière qui confine au libertarisme et au "n'importe quoi pourvu que ça rapporte".
Quant aux mesures prises par les Etats-Unis pour leurs minorités, mesures qui, en soi, ne sont pas choquantes, c'est bien le libéralisme (par le biais des banques privées comme publiques) qui, en voulant faire des profits immédiats sur les rêves de ces gens des classes populaires et en leur accordant des prêts exagérés, a précipité le mouvement : et qui, désormais, vient au secours, non pas des plus pauvres, doublement ruinés aujourd'hui quand un Madoff continue à parader, mais des banques (celles-là même qui ne veulent pas de l'Etat dans leurs affaires d'ordinaire...) ? C'est bien l'Etat et les contribuables...
Si l'Etat n'intervenait pas, le système libéral, véritable château de cartes, s'effondrerait complètement comme on l'a vu avec la chute de Lehman brothers...
Ce sont des faits, rien que des faits : ils ne sont pas à l'honneur du libéralisme...
Cordialement.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 10 mars 2009 à 22:17
Cher JP Chauvin, J'aimerais vous répondre, je devrais le faire, mais je ne vais pas le faire, et je m'en excuse. Je ne vais pas le faire parce que j'ai dû consacrer des dizaines d'articles sur le sujet et (vous devez connaitre ça), il m'épuise. Si le coeur vous en dit et si vous souhaitez connaitre ma position, vous pouvez les consulter.
Pour les résumer, j'ai appelé ça, par une formule moins polémique qu'il n'y parait, "les anti-libéraux à babouches", "les catholiques à babouches" et les "maurrassiens à babouches". Parce que je pense qu'en derni_re analyse, le refus du libéralisme et de la spéculation découle dune incopréhension de ce qu'est notre civilisation judéo-chrétienne et d'une "structure mentale" qui est foncièrement a-chrètienne. Pourquoi je le pense? Encore une fois, je m'en suis explqué des dizaines de fois. Je poste ici, chez vous, non pas pour vous agressez, mais je crois qu'il est bon que des gens de votre famille de pensée (qui d'une certaine manière est aussi et encore la mienne) sachent et n'oublient pas que cette vision là existe. (je pense que le site "royal artillerie" est dans cette veine-là aussi.
Un lien sur les ce que j'ai nommé les "anti-libéraux à babouches" et cette volonté que je pressens de se débarrasser de l'essence de notre civilisation en visant le libéralisme:
http://ilikeyourstyle.net/2008/12/18/anti-liberaux-a-babouches/
Bien à vous
Rédigé par : XP | 11 mars 2009 à 02:27