J'étais au lycée Hoche samedi matin, au moment même où l'ancien hôpital royal (voisin de l'établissement scolaire), celui appelé aussi ancien hôpital Richaud, était en train de brûler : la fumée noire surplombait ma salle de cours mais sans danger pour les élèves ni le lycée lui-même, et l’agitation liée à l’incendie (sirènes de pompiers, hélicoptère survolant l’incendie, etc.) n’a guère empêché ma classe de Première S de l’heure de composer sur des thèmes aussi divers que « L’Argent dans les révolutions industrielles » ou « l’automobile, moteur ou acteur de la 2nde industrialisation »… Sortant de cours à 13 heures, les bras chargés de copies, j’ai alors aperçu les dégâts, considérables : la toiture dévastée et effondrée par endroits laissait apparaître un squelette de bois noirci dont des fumées continuaient à s’échapper par endroits.
Il se trouve que, quelques jours auparavant, passant par la rue Richaud avec quelques collègues et regardant les dégâts du précédent incendie, celui survenu il y a à peine quelques mois et qui faisait suite à un premier feu en 2008, nous « plaisantions » (ironiquement, s’entend !) sur « le prochain incendie », évoquant les appétits de quelques promoteurs ou de ceux qui souhaitaient transformer cet espace historique en centre commercial ou en appartements de standing : nous ne savions pas alors que le samedi suivant nous repasserions au même endroit quand les flammes dévoreraient la partie jusque là épargnée de l’hôpital, triste ironie d’une triste histoire.
Soyons clairs : cet incendie est fort « étrange », à peine quelques jours après l'annonce qu'il était « sauvé » des promoteurs et mes collègues ne croient pas à un « malencontreux hasard » : 3 incendies en moins de 2 ans, c'est au moins un de trop... Cet incendie remet en cause la restauration prévue (et annoncée par la municipalité le 24 septembre dernier) dont le coût vient évidemment de « flamber », c'est le (triste) cas de le dire... De plus, ce feu éclate dans les combles, semble-t-il, deux jours avant que le site ne soit sécurisé par la force publique : il n’est pas étonnant alors que les Versaillais rencontrés ces derniers jours ne soient pas dupes de ce qui s’est réellement passé et des enjeux financiers qui se cachent derrière une affaire qui rappelle d’autres lieux et d’autres mœurs que l’on croyait réservée aux scénaristes de cinéma. L’opération financière de sauvetage risque d’être remise en cause, et l’état désormais de ruine des bâtiments risquent d’entraîner des solutions plus « rentables », c’est-à-dire la vente à des capitaux privés qui ne manqueront pas de transformer cet espace en un lieu à « fort rendement spéculatif et immobilier », l’argument mis en avant par certains étant désormais que les Versaillais ne peuvent supporter seuls par des dépenses (et donc des impôts…) supplémentaires le poids de la réhabilitation du lieu… J’ai d’ailleurs lu sur des forums qui rapportaient l’information de l’incendie des commentaires qui ne comprenaient pas pourquoi garder un hôpital en ruines, fut-il un monument historique…
Désespérant... Décidément, la cupidité reste la plus forte chez certains... Et certains promoteurs, disons-le comme grand nombre de Versaillais le pensent et le disent, sont des voyous !
Après la rénovation à l'identique, qu'est-il prévu d'installer dans ces bâtiments?
Rédigé par : nicolas | 05 octobre 2009 à 23:49
ahhhh ...dommage pour ce beau batiment ! heureusement notre lycée reste entier ! je me rapelle maintenant avec nostalgie de mes devoirs de l'année dernière sur l'industrialisation...et d'autres sont là pour me rapeller aussi ceux de seconde ! à bientot
Rédigé par : Séraphine | 06 octobre 2009 à 19:07
Je me demande s'il y a malveillance ou si cela participe du je-m'en'foutisme général.
A force de tailler dans les effectifs intermédiaires (contremaitres) et de "productiviser" les postes manuels, on n'embauche plus que des traîne-lattes que l'on ne surveille pas.
Rédigé par : Catoneo | 08 octobre 2009 à 10:43