« La France détruit plus de terres agricoles que ses voisins », titrait « Le Figaro » dans ses pages économiques de ce lundi 12 décembre : c'est l'un des problèmes qui affectent aujourd'hui notre pays, au moment même où il serait nécessaire de relancer une véritable stratégie agricole adaptée aux demandes actuelles, problème lié à une urbanisation croissante et dévoreuse de terres arables et déjà dénoncé par les organisations agricoles depuis quelques années. « Aujourd'hui, ce sont 78.000 hectares de terres arables qui disparaissent chaque année en France (...). « A ce rythme, en quatre ans, c'est l'équivalent de la surface agricole d'un département moyen qui disparaît sous l'effet de l'urbanisation. Un paradoxe dans un contexte de forte demande de produits agricoles » (...) ». Cette tendance à la bétonnisation de terres arables est néfaste, et il faudrait dès maintenant y mettre, sinon un terme (il ne s’agit pas de muséifier la France !), du moins un frein si l’on veut, demain, pouvoir développer et promouvoir une agriculture de proximité plus efficace et créatrice d’emplois, ce qui ne serait pas de trop par les temps qui courent ! Ce que souligne le président de la Fédération nationale des SAFER (Sociétés d’Aménagement foncier et d’établissement rural) en rappelant que « l’agriculture en zone urbaine représente pourtant de véritables atouts comme capacité de production alimentaire proche des villes, essor des circuits courts, sauvegarde des paysages et mixité sociale ».
« Reconquérir les campagnes pour nourrir les villes », voici un programme agricole pour les décennies qui viennent, et cela permet aussi de redire combien un véritable aménagement du territoire, ménager de l’environnement, peut fournir quelques pistes pour aider à surmonter la crise qui frappe notre pays.
Mais certains objecteront qu’il faut bien trouver de la place pour les rurbains : alors, pensons à de nouveaux modes de construction et de propriété qui préservent au maximum les terres agricoles, en particulier en renonçant aux lotissements pavillonnaires, marques indélébiles de « l’individualisme de masse » dans le paysage et révélateurs de « l’entassement horizontal », et en privilégiant la rénovation et l’entretien du bâti déjà existant, très important et parfois délaissé dans certaines campagnes qui, pourtant, ne sont pas forcément « profondes », mais aussi en favorisant la construction de petits immeubles de multipropriété avec de vastes espaces jardiniers, par exemple, moins consommateurs de terrain et permettant de loger plus de personnes au mètre carré.
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