Il est plus facile de vitupérer contre le chômage que d’essayer d’en comprendre les causes et de trouver (ou, au moins, d’essayer) les moyens d’y remédier, certes… Depuis que je suis en âge de faire de la politique, le chômage est un sujet qui ne cesse d’être rebattu, discuté, et tous les partis se vantent de pouvoir le réduire si, quand ils ne sont pas eux-mêmes déjà aux affaires (terme d’ailleurs bien ambigu, aujourd’hui…), l’électorat veut bien leur confier les rênes du char de l’Etat ou les fouets du gouvernement : ah, que de promesses avant d’être, soi-même, dans la place du Pouvoir ! Vient vite alors le temps des désillusions, en particulier pour les électeurs, trop confiants ou simplement pleins d’espérance : « le changement, c’est maintenant », murmure-t-on amer après l’avoir chanté à pleins poumons la veille encore…
Cela doit-il nous empêcher d’y croire, ou de chercher de nouvelles pistes « pour en sortir » ? Etrangement, diraient peut-être certains, je suis de ceux qui pensent que, en ce domaine comme en d’autres, il n’y a pas de fatalité mais de trop rapides renoncements qui peuvent expliquer l’échec des stratégies engagées et, au-delà, la trop brève durée de la « volonté politique », limitée par « les prochaines élections »… Au lieu d’être un élément de motivation, celles-ci sont plutôt une occasion de remettre à plus tard (ou à jamais…) ce qui devrait parfois être engagé dans la durée d’une politique sociale et économique qui ne peut se régler dans une logique seulement présentiste.
Royaliste, je suis persuadé que c’est en enracinant le temps dans les institutions politiques, et en particulier au faîte de l’Etat, que l’on peut envisager de mener une véritable stratégie pour l’emploi en France… Mais nous ne sommes pas encore en Monarchie, et les exemples monarchiques autour de notre pays ne sont pas toujours, en fait, probants, comme on peut le voir dans une Espagne toute proche ravagée par un chômage de masse sans que le roi n’y puisse grand-chose. Ce qui permet, en définitive, de rappeler que la Monarchie que je prône, qui n’est pas une solution miracle ou un « sceptre magique », est une Monarchie active, c’est-à-dire qui ne se contente pas d’incarner l’Etat mais qui en impulse les grandes stratégies qu’elle garantit par sa présence pérenne et son mode de transmission héréditaire, et qui, pour autant, n’empêche ni l’expression ni la représentation démocratiques par le moyen du suffrage et de l’activité de débat et de confrontation politiques. Ce point-là méritait d’être souligné pour éviter tout malentendu : je ne suis pas un utopiste ni un partisan de « l’inutile » mais bien plutôt un politique qui ne s’interdit de réfléchir à aucune piste.
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