Les voyages de M. Hollande sont-ils inutiles ? En tout cas, ils n’ont pas encore assuré au président de la République la stature internationale dont la France pourrait tirer profit et ils ont souvent laissé la drôle d’impression d’un certain amateurisme aux interlocuteurs du président ou aux observateurs et commentateurs, ce qui n’était évidemment pas le but recherché… D’autant plus que, dans la tradition de la Cinquième République, la politique étrangère est l’une des prérogatives les plus importantes du Chef de l’Etat ! Mais il est certain que la République française, en semblant aujourd’hui indécise sur le plan diplomatique, affaiblit ses positions et prête le flanc à la critique : « où est la France ? », demandent certaines capitales, déçues de l’absence apparente de stratégie française et d’un certain « dilettantisme » de la magistrature suprême sur quelques sujets brûlants comme la francophonie ou « la politique des mers ». M. Hollande, à rebours d’un de Gaulle ou d’un Mitterrand, voire de leurs successeurs (souvenons-nous du discours de M. de Villepin devant l’assemblée générale de l’ONU en 2003 face aux velléités bellicistes des Etats-Unis), semble bien « ne pas avoir de plan », là aussi, en politique étrangère : c’est regrettable, même si la réalité est sans doute moins simple. On peut murmurer la fameuse phrase d’Anatole France mise dans la bouche d’un de ses personnages de roman, à propos de la République et que Maurras avait mis en couverture de son essai « Kiel et Tanger », comme un avertissement à qui se ferait encore des illusions : « Ne sois pas de mauvaise foi : tu sais que nous n’en avons pas, de politique extérieure, et que nous ne pouvons pas en avoir. » La République hollandiste semble le confirmer, au grand dam des diplomates français eux-mêmes !
Ce constat d’Anatole France renouvelé en 2013 est l’occasion, a contrario, de rappeler que la France, née de la fondation et de l’action des Capétiens et de leurs successeurs Valois et Bourbon, trouverait plus d’avantage, en ce domaine, en la Monarchie « à la française » qu’en cette « absence de prince », définition que donnait ce même Anatole France de la République.
De plus, l'intérêt d'une monarchie politique pour la France est, par une présence diplomatique forte, de limiter les abus de l'économie sauvage en pesant lors des négociations internationales : en renforçant l'Etat à l'intérieur, vous lui donnez plus de poids à l'extérieur.
Enraciner un Etat politique dans la durée par une magistrature suprême
qui ne doive rien aux forces économiques et aux promesses des puissants
(puisqu'elle est héréditaire et que la naissance, contrairement aux élections,
ne s'achète pas...), c'est le meilleur moyen de jouer un rôle de médiation
efficace et de ne pas être soumis aux oukases des multinationales qui font
tout, aujourd'hui, pour déposséder les Etats de leurs pouvoirs, parfois même en
prônant l’idée d’une « gouvernance mondiale », véritable piège
pour les Etats et leurs peuples...
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