Voici la suite de mon intervention sur l’affaire d’Alstom-Belfort au banquet de rentrée du Groupe d’Action Royaliste, à Paris : après le constat d’une impuissance congénitale de la République des partis face aux développements actuels de la mondialisation et de ses grandes féodalités, voici le temps de quelques propositions, non exhaustives, et de la conclusion (qui n’en est pas complètement une, mais plutôt l’évocation du moyen politique nécessaire à l’efficacité économique et à la justice sociale en France)…
2nde partie : Propositions et conclusion monarchique.
Pourtant, et malgré tout, des solutions existent ! Et les pressions de l’Etat sur la SNCF (dont il est l’unique actionnaire, à ma connaissance) ne sont pas vraiment infondées : après tout, la SNCF vit aussi des subventions de l’Etat et de l’argent des contribuables (et cela depuis 1937), et cela lui donne quelques devoirs, me semble-t-il !
Ainsi, le développement du ferroutage, nécessaire pour diminuer le poids de la route dans l’économie des transports et des échanges, mais aussi les rejets de gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique dont on connaît les effets dévastateurs sur la santé des Français, apparaît-il hautement souhaitable et permettrait de donner quelques années de travail supplémentaires aux salariés de Belfort.
Quant à l’usine Alstom de Belfort elle-même, sans doute n’est-il pas impossible d’engager une certaine mutation de l’outil industriel, par exemple vers la construction de nouveaux équipements, comme l’a suggérée le maire de la ville de Lourdes, Mme Bourdeu, qui souhaite la fabrication de trains médicalisés pour acheminer les malades vers sa ville, lieu de pèlerinage catholique mondialement connu mais plutôt mal desservi depuis quelques années par une SNCF peu motivée par cette activité de transport pour personnes handicapées.
De plus, l’on pourrait imaginer que l’usine de Belfort s’oriente aussi vers une logique de « récupération et réparation » des matériels déjà existants mais nécessitant des aménagements pour répondre à d’autres options ou à d’autres clients que leurs propriétaires initiaux.
Ce ne sont que quelques propositions, mais elles existent et elles ne sont pas, là encore, exhaustives : encore faut-il bien vouloir y réfléchir, et c’est aussi le rôle de l’Etat de soutenir ces réflexions et les efforts d’imagination qui peuvent permettre de sortir de la seule logique comptable…
Mais, avant tout, il nous faudrait un Etat digne de ce nom, un Etat véritablement stratège, un Etat qui décide et dirige, non pour faire peser un insupportable étatisme sur les entreprises, mais pour en orienter intelligemment l’activité et impulser (et soutenir, évidemment) de nouveaux projets, dans le cadre d’un nécessaire redéploiement industriel et de l’aménagement équilibré du territoire (ou, plus exactement, des territoires).
Il y a tant à faire ! Ce ne sont pas les idées, les projets, les volontés qui manquent en France, pays où la matière grise est un gisement parfois sous-exploité : c’est surtout la volonté politique et l’Etat qui manquent à l’appel et à ses missions, et les royalistes ne cessent de le clamer depuis des décennies, en particulier depuis la fin de la République gaullienne !
Disons-le haut et fort : si vous avez résolu d’être « patriote économique », vous devez, et la raison et l’expérience le commandent, conclure à la Monarchie « à la française », monarchie éminemment politique, stratège et sociale.
L’histoire nous le rappelle : il n’y a pas de Colbert en France qui vaille et qui tienne s’il n’y a pas le Roi qui lui permet d’être et de durer, en toute indépendance et en pleine efficacité !
En attendant le roi des temps présents, les royalistes ne doivent pas oublier d’assurer cette sorte de « régence politique et sociale » nécessaire, et il est de notre devoir de poursuivre notre travail de proposition et de soutien, pour les ouvriers d’Alstom comme pour tous ceux qui, aujourd’hui, sont abandonnés par une République qui ne pense qu’à se perpétuer quand c’est le pays tout entier qu’il faudrait, encore et toujours, encore et d’abord, conforter et réconforter…
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