Les acteurs de la prochaine présidentielle sont désormais nommés, et le spectacle a déjà bien commencé, accumulant surprises et trahisons, petits meurtres entre amis et ressentiments... Quelques célébrités politiques sont déjà défaites, avant même que la campagne officielle ne débute : le « dégagisme » évoqué par les partisans de M. Mélenchon a joué à plein, ses victimes étant Mme Duflot, MM. Sarkozy, Juppé, Valls, sans oublier le président en exercice qui, lui, se dégage aussi et tout seul de cette campagne qui ne le concerne plus directement. Mais cette « sortie des artistes » atteint désormais ses limites, et le fait que M. Hamon, candidat officiel du Parti socialiste, dépasse désormais M. Mélenchon dans les études d'opinion, en est le premier signe et cela pourrait augurer d'un combat plutôt classique, malgré la « nouveauté » toute relative d'un Macron. Mais la prudence s'impose et j'éviterai soigneusement, à ce jour, de faire un pronostic : n'insultons pas l'avenir, car l'histoire n'est jamais écrite avant que d'avoir lieu.
Les trois prochains mois nous réservent sans doute bien des surprises, mais ce spectacle électoral m'incite plutôt, tout en le suivant et en m'y engageant, à proposer « autre chose que ce qui existe » présentement : la Monarchie héréditaire et successible (ce dernier terme étant ardemment défendu par mon ancien professeur d'université Claude Nières, qui le préférait même à « héréditaire ») a le mérite immense de préserver la magistrature suprême de l’État des appétits et des ambitions politiciennes tout en chargeant (et le terme n'est pas inapproprié) une famille de cette représentation symbolique de l’État et le roi lui-même de la responsabilité de l'arbitrage politique. Cela n'empêche évidemment pas la vie parlementaire et le débat politique, mais, lorsque la « première place » est prise, les risques d'une dérive et d'abus de pouvoir sont plus limités (sans, pour autant, disparaître complètement, les hommes étant ce qu'ils sont, et la Monarchie n'ayant pas vocation à faire des hommes parfaits...).
Qu'elle apparaisse lointaine en ces temps d'élection présidentielle n'empêche pas la Monarchie d'être toujours nécessaire : peut-être est-ce le spectacle contemporain de cette lutte des clans et des chefs pour un bail chez Mme de Pompadour (1) qui fera, a contrario, réfléchir nos concitoyens et avancer dans les esprits l'idée royale... Dans ce cas, l'élection du printemps aura au moins servi à quelque chose !
Note : (1) Le palais de l’Élysée a appartenu à la marquise de Pompadour, favorite du roi Louis XV...
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