Les affrontements de samedi en Allemagne autour de l’immense mine de charbon à ciel ouvert de Lützerath (non loin d’Aix-la-Chapelle, l’ancienne capitale de Charlemagne) sont révélateurs de l’échec écologique et énergétique de l’Allemagne, et des contradictions des « Verts » quand ils sont aux manettes gouvernementales, les « Grünen » participant activement au gouvernement dirigé par le social-démocrate Olaf Scholz et étant largement responsables de la politique énergétique extrêmement polluante de l’Allemagne depuis les années 2010. Les 25.000 manifestants (1) écologistes dits « radicaux » et traités comme tels par les Verts officiels ont pourtant bien raison (au moins pour cette fois…), et la présence de Greta Thunberg aux côtés des contestataires met dans un grand embarras ceux qui, hier encore et avant d’être au pouvoir aujourd’hui, la louaient comme le symbole de la nouvelle génération écologiste conscientisée… En fait, sa déclaration récente en faveur du nucléaire préférable au charbon est plus logique et moins idéologique que l’attitude des Grünen qui, au nom de considérations plus géopolitiques qu’écologiques, se refusent à maintenir l’activité des centrales nucléaires, même le temps de la transition énergétique vers des énergies renouvelables non-polluantes mais surtout efficaces (ce que celles choisies Outre-Rhin ne sont pas encore) : ces Verts inconséquents leur préfèrent des mines de charbon aux forts effets néfastes pour le climat, en arguant de la rupture avec le fournisseur russe de gaz naturel depuis la fermeture des gazoducs l’été dernier.
De ce côté-ci de la frontière, c’est un silence gêné qui accueille les manifestations et les affrontements de Lützerath : si prompts à réagir sur des sujets qui n’ont souvent rien à voir avec l’écologie, les dirigeants d’EELV sont étrangement muets, comme si l’éclat au grand jour de leurs contradictions (au mieux) ou de leur hypocrisie (au pire) les tétanisait… Est-ce si étonnant, en fait ? La posture de nombre d’écologistes autoproclamés n’est trop souvent qu’une imposture, et un Aymeric Caron et une Sandrine Rousseau en sont les meilleures (ou les pires, d’ailleurs) illustrations.
Ce soir, les derniers défenseurs écologistes du village allemand désormais rasé sont descendus de leurs arbres et sortis de leurs tunnels, débusqués par une police allemande qui n’a guère pris de gants avec des manifestants qui, eux-mêmes, n’ont pas toujours fait montre d’un grand pacifisme : la mine va désormais pouvoir exhaler encore plus de poussières noires et le charbon produit répandre un peu plus ses particules dans l’atmosphère, et les Grünen célébrer leur drôle de victoire qui n’est qu’un affront de plus à ceux qui, en France comme en Allemagne, tentent de limiter les rejets de gaz à effet de serre et les pollutions de toutes sortes qui affectent la santé des hommes comme de la vie animale et végétale sur la planète. Triste soirée, en fait…
Notes : (1) : 15.000 selon la police, 35.000 selon les organisations : j’ai fait la moyenne…
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