En fouillant dans mes archives sur la toile, j’ai retrouvé un discours que j’avais prononcé, avant même la création du Groupe d’Action Royaliste, sur le thème de l’écologie, lors d’un banquet traditionnel et annuel de l’Action française, en présence de mes amis Pierre Pujo et Michel Fromentoux, en 2006 je crois. En cette veille de COP 28 qui risque bien d’être une farce malgré la présence (bienvenue) du pape François, il me semble intéressant de republier ce texte légèrement remanié mais dont je n’ai pas, en revanche, changé l’esprit…
« La question environnementale fait les beaux jours de quelques organisations dites « écologistes » à défaut d’être vraiment pratiquée par une République d’abord électoraliste…
Or, l’environnement, c’est beaucoup mieux que cela, c’est la vie même de notre planète, de nos sociétés, de nos proches.
Il est logique que les royalistes se sentent plus que concernés, puisque nous pensons, non seulement en termes de présent ou d’immédiateté, de passé et d’histoire, mais aussi en termes d’avenir, de cet « avenir que tout esprit bien né souhaite à sa patrie » et, au-delà, à nos propres successeurs.
Car nous pensons au-delà de nous-mêmes, soucieux de transmettre aux générations prochaines un patrimoine que nous espérons enrichir d’expériences et de bienfaits…
Si l’on en regarde la définition littérale, nous, royalistes, sommes des « traditionalistes politiques » et donc, à ce titre, respectueux de ce qui est nécessaire, et critiques, fortement et forcément critiques, de ce qui nous détruit, même dans le confort et dans la « joie » ludique de la « consommation à outrance ».
Deux formules de Charles Maurras peuvent à merveille résumer notre pensée de la transmission : la première, « Maintenir, c’est créer », c’est-à-dire préserver l’environnement sans en faire un musée (qui est la fossilisation de la vie) pour permettre la vie dans de bonnes conditions des générations futures et leur expression propre, leur épanouissement dans les formes qu’ils contribueront à créer, qu’ils pourront assumer…
La seconde, « La vraie tradition est critique », c’est-à-dire remettre en cause les principes de l’actuelle société de consommation qui « consume » ce qui a mis des millions d’années à se faire (pétrole, gaz, etc.), et qui détruit ce qui a mis des siècles à se forger (l’État, la nation, les traditions culturelles ou gastronomiques, le savoir-vivre et le mieux-vivre des générations qui se suivent sur notre terre, etc.).
Nous n’avons pas attendu les « Verts » pour savoir et dire qu’il ne fallait pas gaspiller le capital amassé au fil des siècles, qu’il ne fallait pas « enfumer » nos contemporains. Déjà, dans les années 1880, la revue satirique royaliste Le triboulet s’inquiétait des ravages de la pollution liée à une industrialisation anarchique et l’écrivain Paul Bourget, au début du XXe siècle, y consacrait des phrases terribles dans son récit d’un voyage en Angleterre. Et Maurras lui-même, dans les années 1950, s’en prenait à l’industrialisation sauvage des bords de l’étang de Berre. Que dirait-il s’il revenait !
Royalistes, nous inscrivons notre combat dans le temps long de l’histoire et du politique. Nous regardons au-delà des élections et des locataires de passage à l’Élysée.
Soyons clairs : aujourd’hui, pour incarner la véritable écologie, ce que l’on appelle parfois le « développement durable » (même si le terme reste ambigu et que nous lui préférons la sobriété, voire la décroissance), encore faut-il un « État durable », un État qui s’inscrive dans la durée, dans le long terme ; un État qui s’enracine dans la vie et la suite des générations.
Or, par essence, la Monarchie héréditaire c’est la suite même des générations à la magistrature suprême, c’est l’enracinement dans la longue durée.
Le Roi n’est que le maillon d’une longue chaîne humaine, fils de roi et père de roi : d’ailleurs, n’est-ce pas le plus naturel, le plus respectueux des cycles humains naturels, que cette transmission ininterrompue de père en fils ? Cela impose des devoirs au roi régnant, dont celui de préserver l’héritage, voire de l’améliorer… Il n’est pas indifférent de constater que le seul chef d’État, à ce jour, à s’être rendu pour un voyage d’étude sur le réchauffement climatique au Pôle Nord, est un souverain, le prince Albert II de Monaco, et qu’il avait été précédé par un autre prince, en attente de trône, le prince Jean de France, actuel Comte de Paris.
Quand la démocratie électorale promet le « toujours plus » pour gagner quelques places à brève échéance, qui prendra le risque, en particulier de l’impopularité (fût-elle passagère), pour mettre en place de vraies mesures écologiques dans notre pays, en particulier orientées vers une « société de sobriété » ?
Le Roi, lui, n’a pas à promettre, il doit agir, tenir et maintenir ce qui est et ce qui doit être par delà les élections et les discours, au nom des générations qui viennent.
L’arbre de Saint Louis n’est pas seulement celui de la justice, il est aussi le symbole même de cette vie qu’il s’agit de transmettre, et il incarne l’écologie intégrale, forcément royale en France si l’on veut qu’elle soit pleine et entière, efficace et crédible.
Bien sûr, le sceptre n’est pas une « baguette magique », mais instaurer la Monarchie en France, c’est donner un signal fort au monde et faire de notre pays un exemple, pourquoi pas un modèle, pour peser sur les décisions environnementales mondiales…
Ainsi, pour que vive la vie, nous crions, encore et toujours : Vive le Roi ! »
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