M. Devedjian a, selon la presse, refusé le ministère de l'Aménagement du territoire en déclarant: "j'ai toujours pensé qu'il s'agit d'un ministère inutile". Un tel propos apparaît bien imprudent: à l'heure où la rurbanisation s'accélère, où les services publics désertent le "rural profond" mais aussi se "redéploient", où la globalisation inquiète les populations, l'aménagement du territoire est sans doute une piste majeure de réflexion et de pratique à exploiter et à approfondir. C'est même dans un aménagement intelligent et ordonné du territoire impulsé par l'Etat ou par les collectivités locales que l'on peut trouver quelques remèdes au chômage: une meilleure répartition des hommes sur le territoire, une "déconcentration" des activités humaines dans le respect des environnements et des cultures ainsi qu'une mise en valeur des territoires hier abandonnés, peuvent engendrer de multiples emplois. La mutation qui s'amorce vers une "nouvelle ruralité" ne doit pas être négligée, mais observée et, éventuellement, lorsque le besoin s'en fait sentir, accompagnée par les décideurs publics et en premier lieu l'Etat qui doit en rester le maître pour éviter toute dérive.
En snobant ce ministère et sa fonction, M. Devedjian commet une lourde erreur d'appréciation. Les royalistes, eux, se garderont bien de l'imiter...