Dans la campagne de ratification du traité constitutionnel européen, une dizaine de référenda était prévue. A ce jour, trois ont eu lieu: en Espagne, en France et aux Pays-Bas. Un autre est prévu le 10 juillet chez nos voisins du Grand Duché du Luxembourg. Mais ceux qui étaient annoncés au Royaume-Uni, au Danemark, en Irlande, au Portugal.. sont (provisoirement?) décommandés! Il est vrai que, dans ces quatre pays, les sondages prévoyaient tous la victoire du "Non": une bonne raison, semble-t-il pour les gouvernants, pour retarder (provisoirement, bis?) ces scrutins.
C'est une désagréable impression qui se dégage de ces reports car, dans tous les cas, les gouvernements (qui défendent logiquement le "Oui") semblent juste vouloir éviter le désaveu électoral déjà survenu en France et aux Pays-Bas.
Ces manoeuvres n'ont, en soi, rien d'illégal, mais elles démontrent, s'il en était besoin, que la démocratie n'est pas aussi "transparente" qu'elle prétend l'être dans les pays d'Europe.
Quant à la "crise" de l'U.E., que M. Giscard d'Estaing reproche amèrement à la France et à sa majorité "noniste", elle est aussi et surtout la preuve de l'échec des européistes à raisonner au-delà de leurs propres schémas idéologiques et administratifs. Pourtant, cette crise doit donner l'occasion aux Français, et en particulier à ceux qui s'intéressent à la politique, d'"imaginer autre chose que ce qui ne fonctionne pas". En ces temps de "sinistrose médiatique", voici ce qui me semble une bonne nouvelle...
Etre royaliste, c'est aussi cultiver l'espérance, pour la France, et pour le monde...
démocratie et monarchie ne sont pas forcément contradictoires ? Peut-être que la monarchie a la propriété que les gens ont plus tendance à se sentir partie d'un tout, deviennent plus responsables, et que les dirigeants ne se prennent pas chacun pour un petit roi victimes de l'hybris... Une monarchie constitutionnelle en France ? Le plus vite sera le mieux.
Rédigé par : antares | 21 juin 2005 à 17:20
Jamais la démocratie n'a prétendu etre la plus parfaite et la plus pure. Elle comme la justice, l'oeuvre et l'action des hommes. (comme le royalisme, bien sur.)
Rédigé par : le fils de petits profs de gauche | 22 juin 2005 à 23:44
au fait, je note votre allusion aux mathématique... c'est tout vous ca.
4+4 M'sieur? ;)
Rédigé par : le fils de petits profs de gauche | 22 juin 2005 à 23:44
je suis d'accord sur le point qu'il faut imaginer autre chose mais pourquoi retourner à la monarchie ? vous dîtes que vous voulez une monarchie qui ne soit pas tournée vers le passé mais à ce moment là pourquoi ne pas imaginer un systeme tout à fait différent ? pourquoi reprendre un modele qui a montré qu'il n'était plus adapté ?
ne vaudrait il pas mieux s'inspirer des points positif des differents regimes politiques pour en créer un nouveau adapté à la situation actuelle ?
Rédigé par : Ravachol | 22 juin 2005 à 23:56
Il ne s'agit pas de "retourner à la monarchie" mais d'instaurer une monarchie adaptée aux situations contemporaines tout en gardant ses "fondamentaux": succession héréditaire et indépendance de l'Etat; diplomatie "capétienne" d'indépendance entre les grandes puissances; politique sociale contre les "nouvelles féodalités" aujourd'hui financières et économiques; etc. Il ne s'agit pas de "faire de la théorie", mais de pratiquer le réel, ce qui n'est pas toujours aisé...
Rédigé par : chauvin | 23 juin 2005 à 14:39
Justement, si l'on veut l'adapter au réel, comment concilier monarchie fondamentale avec modèle social francais?
Rédigé par : le fils de petits profs de gauche | 24 juin 2005 à 01:34
1/ Les traditions de la monarchie française sont avant tout sociale. Ce sont les royalistes qui comme vous le savez ont fait voter les premières lois sociales au XIX siècle alors que la gauche parlementaire était très "libérale".
2/ La présevation -réaliste - d'un certain modèle social non-dogmatique passe par une réaffirmation de la souverainté à tous les niveaux.
Rédigé par : Pierre Lafarge | 24 juin 2005 à 11:43
Construire un chateau, et le garnir de vaisselle d'or, et cela en faisant crever le peuple de faim, je doute que ce soit très social.
Rédigé par : le fils de petits profs de gauche | 27 juin 2005 à 00:57
La construction du château de Versailles ne peut être ainsi résumée, ce serait une erreur de perspective et même une contrevérité. Il n'est d'ailleurs pas inintéressant de noter que la population française croît à l'époque de Louis XIV et, bien plus encore, sous ses successeurs, à tel point que le royaume de France apparaît, et c'est noté par les ambassadeurs de l'époque vivant en France, comme une terre fort prospère. Ce n'est pas un hasard si la famine disparaît d'abord en France avant de régresser ensuite en Europe. Cela n'empêche pas des crises frumentaires et sociales, mais ne tombons pas dans les caricatures répandues par les manuels scolaires de la IIIème République. D'autre part, comme le souligne Lafarge ci-dessus, les royalistes ont toujours accordé une grande importance à la question sociale, sans oublier le comte de Paris (1908-1999) qui y a même consacré un livre entier "Le prolétariat" en 1937. Ce n'est pas l'aspect le plus connu de leur action, mais c'est pourtant un des plus importants.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 27 juin 2005 à 20:24
Pourquoi résumer le mot "social" au peuple? Il définit tout ce qui tient de et à la société....
Que le comte de Paris ait écrit un livre sur le prolétariat n'induit absolument pas qu'il soit enclin à prendre des mesures favorables ou non le concernant; de plus, le prolétariat de 1937 n'a rien à voir avec celui d'aujourdhui. Je doute que les fougues politiques des ouvriers d'avant la guerre se soient transmises avec les professions...
Rédigé par : Zoroastre, pour changer | 27 juin 2005 à 23:07
Question gaspillage d'argent je crois que notre chère république actuelle fa:it mieux que Louis XIV !
Rédigé par : Pierre Lafarge | 28 juin 2005 à 11:53
Les définitions des mots "peuple", "société" et "social" sont effectivement à préciser quand on en parle. Lorsque j'évoquais la "question sociale", il s'agissait de la question sur l'intégration des personnes et familles les plus modestes dans notre ensemble social et national, il s'agissait de lutter contre l'"exclusion" et de définir des conditions de travail et de vie décentes et respectueuses des corps et des esprits. Or, aujourd'hui, la République n'a pas pris conscience des fractures et des dysfonctionnements au sein de notre pays. Sans doute parce qu'elle a du mal à reconnaître qu'il lui faut redonner "du temps au temps" et inscrire son action dans la durée et la prévision. Or, aujourd'hui, nous volons d'une campagne électorale à une autre: c'est, deux ans avant l'élection, la "ruée vers l'Elysée"... Est-ce bien raisonnable ?
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 28 juin 2005 à 14:57
je lis ces messages avec à la fois étonnement et intérêt.
Pour moi, le principal défaut de la monarchie consiste dans la négation de l'égalité entre els hommes : certains, de par leur naissance, auraient le droit de gouverner les autres, sans que le talent jamais n'entre en jeu..
Qu'est ce qui justifie cela ?
Rédigé par : muppy | 01 juillet 2005 à 00:16
Dans le cadre de l'Etat monarchique, ce qui compte n'est pas la simple compétence du roi, mais sa position d'indépendance, qui lui permet d'utiliser toutes les compétences sans a-priori politique. Il y a d'ailleurs eu des rois médiocres, mais leur position et le devoir de transmettre le patrimoine dont ils étaient les simples dépositaires, les forcaient à prendre les compétences là où elles étaient. Cela a d'ailleurs souvent été reproché aux rois, en particulier par les "élites" (ou se prétendant telles...) de l'époque, les nobles: il suffit de relire Saint-Simon, si sévère pour le roi Louis XIV qui ne s'en laissait pas compter par la noblesse...
D'autre part, être roi n'est pas un droit, mais une charge qui fixe des devoirs parfois très lourds. Louis XVI l'évoque souvent dans ses écrits (y compris avant la Révolution) et il a d'ailleurs assumé sa charge, son "métier", jusqu'à la mort.
Rédigé par : J-P Chauvin | 01 juillet 2005 à 18:49
Je voudrais réagir au mot "compétence" et remarquer que nous avons en France de nombreux hommes politiques forts compétents , méritoires et parfois même patriotes à droite et à gauche ... et pourtant la France s'enfonce dans la crise inexorablement !
Je pense que cela est dû au régime qui ne met pas les hommes politiques en position de pouvoir gouverner :
- ils n'ont pas l'autorité nécessaire (pensez à Juppé incapable d'imposer sa nécessaire réforme des retraites , à tous les ministres de l'éducation qui sautent dès qu'ils tentent de faire bouger le mamouth )
- ils sont condamnés à l'immobilisme (Jospin , 1er ministre n'a rien fait sur les retraites uniquement pour ne pas se faire plomber pour les élections de 2002 . Résultat , la France a perdu 5 ans)
- ils usent et abusent de la démagogie : programmes politiques impossibles à réaliser (exemple de Chirac en 2002) , et ne traitant pas les sujets qui fachent (il faut plaire au plus grand nombre)
- personne n'assume le bilan de la France : quand une nouvelle équipe prend le pouvoir , elle commence par faire un constat accablant sur l'état de la France dû à la mauvaise gestion de l'autre camp (droite/gauche même combat , mêmes méthodes)
- la politique choisie est (presque) toujours de court terme (budgets recherche , environnement et culture trop faibles) car l'objectif est de gagner les prochaines élections ... pas de stabiliser la France dans un horizon de 20 ans .
Les républicains , même lorsqu'ils sont honnêtes, cherchent des solutions aux effets tout de suite visibles. Car à quoi bon consacrer un budget important dans ce qui ne rapportera que dans 20 ans , si c'est pour être battu aux prochaines élections (dans 2 ans) ?
Mais un Roi ferait-il mieux ?
- Il ne serait pas seul , et saurait s'entourer des meilleurs ministres (droite et gauche , seul la compétence et les résultats compteraient) .
- Il se placerait dans un horizon de long terme.
- Il réunirait les français au lieu de les diviser en deux camps artificiels (droite et gauche ne veulent plus dire grand chose)
- Il assumerait et ferait assumer à ses ministres les difficultés de la France .
- Il ne perdrait pas de temps ni d'énergie à chercher à convaincre la population par des arguments démago. mais agirait concrètement dans l'intérêt de la France.
Rédigé par : d artagnan | 12 juillet 2005 à 14:56