Le drame survenu le 7 juillet à Londres ne doit pas nous empêcher d'évoquer la désignation de cette même ville, la veille, pour recevoir les J.O. en 2012.
"On attendait Paris, ce fut Londres" pourrait-on dire en paraphrasant Victor Hugo. Paris, donné favori, y compris par de nombreux parieurs anglais, a été coiffé sur le fil par Londres, considérée comme la nouvelle capitale du néo-libéralisme en Europe par les médias et les économistes.
Ce qu'a prouvé à nouveau cet évènement, c'est que les Jeux olympiques sont un véritable enjeu géopolitique et que le seul sport, les qualités du dossier présenté par chaque ville concurrente, ne pèsent pas vraiment lourd par rapport aux "amitiés" diplomatiques, aux réalités politiques et aux intérêts économiques.
Un député anglais expliquait mercredi soir à la radio que le dossier français était "bien sûr" le meilleur mais que le rapport de force géopolitique au sein du CIO était favorable à Londres. Il soulignait que c'était "sans doute" les voix africaines qui avaient fait la différence, le Royaume-Uni et Tony Blair ayant fait de l'Afrique leurs nouvelles terres d'influence dans le Sud tout en conservant et renforçant les autres alliances,plus traditionnelles.
Dans son discours de "victoire", M. Blair affirmait que ce qui avait aussi marqué les délégués du CIO, c'était la notion d'"héritage" mise en avant par le Royaume-Uni. En inscrivant les J.O. dans une perspective de "durée", au-delà même de leur tenue en 2012, par le développement d'une grande politique sportive au R.U. et par la construction d'infrastructures destinées à servir bien au-delà de l'événement sportif lui-même, Tony Blair, qui ne sera plus Premier ministre à cette date, rappelait aussi l'une des forces du Royaume-Uni: sa stabilité institutionnelle et la continuité de l'Etat au-delà des échéances électorales et des gouvernements politiques.
Dans le quotidien "20 minutes" du mardi 5 juillet (page 30), le correspondant du Times à Paris, Adam Sage, affirmait: "La France a un point faible. Depuis la Révolution, tous les quarante ans il y a une crise. La dernière était en 68, rien ne dit que la prochaine ne sera pas en 2012. Miser sur Londres est bien plus sûr." : un véritable argumentaire monarchiste!
Quel dommage, néanmoins, que cela soit la Couronne britannique qui en ait tiré avantage... Mais cela peut nous inciter à réfléchir, en attendant mieux et en espérant mieux pour la prochaine candidature parisienne.
L'attribution des JO Londres traduit très bien le côté factice de la gesticulation politique. Tony Blair, ce dégonflé, face aux USA (guerre en IRAK), face à son peuple (ratification du traité européen différé au premier soubressaut), truqueur de chiffre (80% des emplois créés en GB en 2004 le sont dans le secteur public), gagne par la séduction, voire la corruption. Je rappelle qu'il s'agite dans une monarchie de parade qui célébre encore les raclées administrées aux Français il y a 150 ans. Quant à sa présidence de l'Europe et aux leçons qu'ils veut donner rendez vous dans 6 mois Je crains pour lui que la claque soit violente. Les luxembourgeois ont dit ce qu'ils en pensaient ce week end, ce qui j'espère lui ouvrira les yeux sur son manque de courage.
Voilà donc le tableau d'une monarchie. Je n'en veux pas.
Au fait est il possible de savoir les positions des royalistes sur des sujets prècis tels que:
-la peine de mort
-la politique sociale d'un pays comme la France
-les valeurs pour l'Europe,
etc
Rédigé par : nougil | 12 juillet 2005 à 09:43
Cher Nougil ,
Vous n'aimez pas Tony Blair et l'on peut vous comprendre : voilà un homme qui incarne un parti de gauche (les travaillistes) et qui ose réformer son pays ! Pire encore , il obtient des résultats dont nous sommes bien incapables :
un chomage inférieur de moitié au notre , et une croissance double de la notre !
Sans remonter jusque Jeanne d'Arc, les anglais nous agacent aussi parce qu'ils donnent priorité à leurs intérêts plutôt qu'à l'Europe (chose que nous ne faisons plus , esprit de compromis oblige !) en refusant l'euro , en refusant de revenir sur le chèque anglais , en faisant pression sur la PAC et parce qu'ils sont fidèles à leurs (à nos ?) alliés américains qui rappelons le nous ont un peu aidé militairement face aux nazis et financièrement ensuite pour reconstruire la France
Pour conclure , si je peux me permettre de vous donner quelques conseils :
- ne confondez pas la politique de Blair avec la Monarchie.
- ne soyez pas trop anti anglais (ni anti américains) : ce sont des alliés historiques même s'ils ont des points de vues différents sur pas mal de sujets.
- sur les 3 questions que vous posez ensuite (peine de mort , politique sociale , valeurs) , sachez que vous n'obtiendrez que l'avis de M. Chauvin (qui n'engage que lui) , tout au plus l'avis de telle ou telle formation royaliste (qui n'engage qu'elle) ... mais ces avis n'engagent en rien le comte de Paris qui pourrait avoir un autre avis . A moins que Chauvin trouve un discours du Comte de Paris sur l'un des sujets qui vous préoccupe... (?)
- l'essentiel de toute façon n'est pas là , mais plutôt de bien comprendre la nécessité d'un changement institutionnel ainsi que l'apport supposé (ou les risques) d'une Monarchie .
cordialement.
Rédigé par : d artagnan | 12 juillet 2005 à 12:00
A Nougil,
Je n'ai pas saisi le fil de votre argumentaire anti-britannique. Vous vouliez dire quoi à la fin ? Qu'ils ont volé les JO ?
Cela concerne-t'il le parti travailliste, le régime parlementaire le plus libéral ou la monarchie anglaise, ou le ... CIO, ou notre incompréhension d'un monde qui ne nous entend plus ?
Pour le reste, une seule question est précise. La peine de mort. Jusqu'à plus ample informé, je ne crois pas qu'il y ait une "position royaliste".
La politique sociale, les valeurs européennes, c'est immense.
Pouce !
Rédigé par : catoneo | 12 juillet 2005 à 18:29
Effectivement, la priorité des royalistes n'est pas d'établir un "programme" mais d'engager une réflexion sur les institutions. Je suis personnelement opposé à la peine de mort, d'autres roycos ne le sont pas. Quand aux question sociales, par essence le royalisme rançais est anti-libéral. Mais vous pourrez trouver des individualités libérales.
Rédigé par : Lafarge | 12 juillet 2005 à 22:19