Dans la France d'aujourd'hui, lorsque l'on a faim, il suffit d'ouvrir le frigo ou d'aller au restaurant pour répondre à ce besoin, parfois à cette "envie"...
Mais il ne faudrait pas négliger pour autant qu'il est des personnes, dans notre pays, à côté de nous, qui ne mangent pas tous les jours à leur faim: l'an dernier, les "Restos du coeur" ont servis plus de 66 millions de repas (au lieu de 8,5 millions il y a 20 ans).
Si l'on regarde au-delà de nos frontières, vers le "Sud" (terme qui désigne les pays "en voie de développement", jadis qualifiés de "tiers-monde"), la situation est beaucoup plus dramatique encore car, là, c'est (en moyenne) une personne qui meurt de faim toutes les quatre secondes. Calculez ce que cela donne en une minute, une heure, une journée, une année: les résultats sont effrayants. Mais, au-delà de ces chiffres, c'est surtout scandaleux, en particulier au regard des gaspillages des pays du "Nord": la planète a les moyens de nourrir toutes les populations qui y vivent et, pourtant, cela ne se fait pas...
Nos sociétés privilégiées auraient tort de négliger le souci alimentaire et, au-delà, la simple justice sociale. Bernanos disait, me semble-t-il: "Le pas des miséreux fera trembler le monde". Le Sud, ce géant affamé qui regarde avec envie nos vitrines bien garnies et nos assiettes toujours pleines, pourrait bien se mettre en marche, et les assauts dramatiques des migrants d' Afrique subsaharienne contre les barbelés de Ceuta et de Melilla sont un coup de semonce contre les certitudes de nos démocraties consuméristes...
La faim est un spectre qui hante le monde, pourrait-on dire en paraphrasant Karl Marx; sans doute faudrait-il que la France prenne, en ce domaine délicat, une part plus importante à ce combat qui se mène à quelques centaines de kilomètres du continent européen, en des terres où l'on parle notre langue. Un combat qui ne soit pas qu'humanitaire mais aussi politique, ne serait-ce que pour rappeler aussi à certains potentats la sagesse et leurs responsabilités dans ce drame humain. Un combat pour la dignité des hommes, sans la démagogie de certains donneurs de leçons qui ne cessent d'accuser sans discernement les "pays riches" quand ils s'interdisent eux-mêmes de critiquer les dérives de la Décolonisation. Cette participation à ce combat est le devoir de la France, c'est aussi son honneur. La France n'a pas, ne doit pas avoir un tempérament et des calculs de boutiquiers, comme le soulignait là-encore le royaliste Bernanos.
Bien sûr, un seul pays ne peut tout faire, ni tout assumer: mais il importe de donner l'exemple.
Post-scriptum: l'édition du vendredi 14 octobre du journal "La Croix" a consacré de forts intéressants articles sur le sujet de la faim dans le monde: j'y reviendrai sans doute dans une prochaine note, car le sujet est d'importance et il n'est pas possible de l'ignorer. La note ci-dessus est un constat, elle n'apporte pas de réponses ni de propositions concrètes: cela sera aussi l'objet de la note annoncée plus haut.
Cher JP tout a fait d'accord avec ce constat. Il me semble egalement que la France ne doit pas attendre que les autres se reveillent pour reagir. Ce qui me navre dans tout cela, c'est que je n'entend personne crier et s'indigner du mauvais traitement que l'on afflige a ces pauvres personnes.
Tout semble comme si finalement ils n'etaient meme plus consideres comme des etres humains, mais comme une menace. Un peu a l'instar du jeune mal fringue que l'on regarde du coin de l'oeil et que l'on surveille, lorsque l'on passe dans une rue avec a son bras une femme deshabillee d'un manteau de fourrure et arnachée d'une parrure de plusieurs milliers d'Euros autour de son cou ridé. A la différence que là, en ce moment on traite ces personnes plus bas que terre, pire que n'importe quel battard (je parle d'un chien, bien entendu !!!) le plus moche qu'il soit donne de voir.
Ce monde me desole.
Alors, si mes quelques textes apportent au moins des bases pour faire reagir et agir les gens, alors j'aurai atteind mon but. Derisoire Illusion ! Bien entendu. Mais plutot que de ne rien faire, je prefere commencer.
Merci de vos notes/
j'attends avec impatience les autres notes annoncees.
PS : Par contre je ne sais pas encore comment il faut faire pour etre informe du moment ou vous mettrez une nouvelle note. Tout comme je ne sais pas non s'il existe un moyen d'etre averti lorsque quequ'un depose un commentaire sur mon blog.
Rédigé par : EntrAider | 15 octobre 2005 à 19:31
Jeune mal habillé? On parla de moi? ^^
Monsieur Chauvin, evidemment, votre constat est fort louable, fort beau, fort juste...
Mais, malheureusement, il est aussi fort juste que vous ne donnez que des resultats à obtenir, et non pas des solutions. A peine evoquez vous un combat qui ne soit pas qu'humanitaire mais aussi politique???... Encore une fois, j'aimerais que vous décriviez les solutions que vous apportez; sans innovations de ce côté, ce ne serait qu'une Alainduhamélite de plus...
PS: monsieur, les autocollants! :D
Rédigé par : Hugo | 15 octobre 2005 à 21:06
j'aimerai faire quelques remarques sur ce sujet à la fois essentiel et complexe :
1/ sur l'idée de l'aide privilégiée de la France aux pays francophone
- l'avantage , semble t'il, serait de renforcer la francophonie , l'image humaniste de la France , et les liens entre la France et de nombreuses zones du monde.
- l'effet pervers pourrait être d'inciter les USA et la GB d'aider les pays anglophones alors que l' Espagne n'aiderait que les pays hispaniques, etc ... cela , serait il finalement favorables aux pays francophones ?
2/ sur la question sociale (en particulier de la faim), l'image de la Monarchie n'est pas au mieux : "n'est ce pas à l'époque de la Monarchie qu'il y avait des famines en France?" me dit-on . Il conviendrait de revenir sur ce genre d'idées reçues et de rappeler que la productivité agricole a considérablement augmenté depuis le 18è siècle , et que nous avons, aujourd'hui largement les moyens de subvenir à nos besoins alimentaires au niveau national .
3/sur le thème de la décolonisation , lequel ne se traite pas sans la colonisation. Or , sur ce point encore , les idées reçues sont tenaces . Il faut dire que l'hypocrisie et la lacheté des dirigieants français ne réagissant pas aux propos scandaleux de Boutflica (lorsque celui-ci fut l'invité d'honneur de l'Assemblée Nationale et en profita pour insulter la France) , contribuent à détériorer l'image de la France en ce qui concerne la colonisation (en laissant croire que c'est la France qui avait une dette envers l'Algérie!).
Rédigé par : d\\\'Artagnan | 15 octobre 2005 à 23:35
Tout à fait d'accord avec d'Artagnan: sans doute l'aide française ne doit-elle pas se limiter aux seuls pays de la francophonie même si celle-ci peut et doit être favorisée, ne serait-ce que pour ne pas laisser d'autres puissances nous "chasser", ce qui limiterait d'autant notre influence et notre diplomatie indépendante. La politique française doit tenir compte des nouvelles réalités et des équilibres du Sud, et renouveler sa stratégie à l'égard du Sud. J'ai l'impression que ce travail n'est pas toujours mené de façon très active aujourd'hui, le gouvernement jouant d'abord la carte "européenne" par facilité: cela risque d'avoir des conséquences négatives à moyen terme.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 17 octobre 2005 à 16:47
Je pense que tout le monde va me haïr pour ce que je vais dire là mais les pays du tiers monde qui sont aujourd'hui francophonnes et qui sont les premiers vers lesquels nous nous tournons le plus souvent afin de les aider, ont été dans un passé pas si lointain, des colonies françaises, c'est à dire qu'ils ont bénéficié d'un savoir faire extraordinaire dans tous les domaines (langue, medecine, infrastructures, écoles...) Puis ils ont décidé (poussés par l'Oncle Sam) de nous foutre à la porte!!! Ils ont voulu l'indépendance, ils l'ont, qu'ils se débrouillent!!!
Rédigé par : lux | 17 octobre 2005 à 19:02
Mais ce ne sont pas ceux là qui crevent la dalle principalement...
Rédigé par : Hugo | 17 octobre 2005 à 19:16
http://www.observateurocde.org/news/fullstory.php/aid/199/Peuples_de_l%92%E8re_nouvelle_:_ce_monde_nous_appartient.html
Pourquoi ne pas interdire la pauvreté ? :p
"c'est normal, c'est la vie, c'est dur, c'est nécessaire"...
C'est ce qu'on disait de l'esclavage, non ?
Rédigé par : Trant | 17 octobre 2005 à 21:50
""Pourquoi ne pas interdire la pauvreté ?""
Le regretté Ferdinand Lop, homme politique incompris du Quartier Latin, n'avait-il pas sur son programme législatif, l'extinction du paupérisme dès huit heures le soir ?
Ce qui déclenchait la ire des anti-lop !
Rédigé par : catoneo | 18 octobre 2005 à 09:44
Bien sur, c'est triste de voir creuver les gamins, mais en même temps, chaque civilisation est passé par la !! Et chaque civilisation s'en ai sortie elle même.. Le risque, avec les aides, c'est que les pays du tiers monde deviennent dépendant !
Rédigé par : PhenX | 18 octobre 2005 à 17:36
Le mieux pour eux, c'est la colonisation, ils étaient heureux en ce temps là mais les ricains nous ont foutu dehors!!
Rédigé par : lux | 19 octobre 2005 à 23:13
Euh, je sais pas non plus si c'est le mieux mais bon ^^
Il faut les laisser se relever tout seul, au lieu de forcément vouloir les mettre sur un fauteuil roulant.
Rédigé par : PhenX | 21 octobre 2005 à 17:49
Le but de la colonisation n'était pas d'en faire des assistés...Au contraire!! Il y à un proverbe chinois qui dis "donne un poisson à un homme, il vivra un jour; apprend lui à pécher, il vivra toute une vie."
La Colonisation était destinée à leur apprendre à pécher.
Rédigé par : lux | 21 octobre 2005 à 18:59
Tsss.......
Apprends a pecher dans ta propre riviere, avant....
S'ils n'ont pas appris a pecher maintenant, il ne l'apprendront jamais; la colonisation fera couler deux pays au lieu d'un seul, tout simplement...
Rédigé par : Hugo | 21 octobre 2005 à 21:45