Le Cercle Anthinéa et l'Institut d'Action française de Lyon m'avaient invité jeudi 15 décembre à prononcer une conférence sur les "banlieues" et les propositions royalistes sur ce sujet épineux.
Une bonne vingtaine de jeunes se revendiquant d'opinions anarchistes ou d'extrême-gauche sont venus pour m'empêcher de parler, au nom d'une conception "révolutionnaire" de la Liberté: "pas de liberté pour les ennemis de la Liberté"... Durant une heure, il m'a été difficile de tenir correctement mon propos, interrompu par les hurlements, injures et slogans d'un autre âge de certains perturbateurs. Les reproches qui m'étaient adressés montraient que les jeunes manifestants étaient, d'une certaine manière, les "enfants du Politiquement Correct", et qu'ils réagissaient, non en fonction de ce que je disais ou pensais, mais de l'idée préconçue qu'ils se faisaient de mon "idéologie". La confusion était ainsi totale et le dialogue, auquel je n'ai, durant cette heure mouvementée, jamais renoncé malgré les menaces, difficile. Pour la plupart des manifestants, accepter le débat avec des royalistes était déjà une compromission... D'ailleurs, parler des "banlieues" ne les intéressaient pas, à part quelques uns, sans doute intrigués, en définitive, par ce que je pouvais avoir à en dire.
Quelques slogans proférés à mon encontre étaient révélateurs: ainsi, le fait d'être professeur était une circonstance aggravante, selon certains manifestants, puisque "les profs sont les gardiens de l'ordre social" que ces jeunes "anarchistes" combattent... D'autres reprenaient les vieux préjugés en cours dans l'école de la IIIe République sur les royalistes et la Monarchie... L'idée d'un royalisme social leur semblaient une contradiction insurmontable, ou, pire, un "piège fasciste (sic!) pour la classe ouvrière"... Un autre me hurlait que "tout est politique" quand j'expliquais que le Politique n'est qu'un moyen, mais un moyen nécessaire pour atteindre d'autres fins (en particulier sociales). La plupart, en bons "anarchistes", criaient que l'Etat, c'était le mal absolu: en cela, ils me semblent fort proche de la vulgate ultralibérale qui, elle aussi, voue tout Etat aux gémonies... Les traditionnels slogans "Ni Dieu, ni maître" étaient adaptés à ma couleur politique puisque l'Etat et le Roi étaient rajoutés parmi les éléments à dénier...
Au bout d'une heure, tous les contradicteurs, ou presque (certains sont restés, et m'ont écoutés courtoisement, sans m'interrompre), étaient partis, et la conférence a pu se poursuivre dans le calme durant cette seconde heure. J'ai alors pu évoquer les propositions qui me semblent utiles pour apaiser les "banlieues" et leur ouvrir, au sein de notre société nationale contemporaine, des perspectives d'avenir.
D'ailleurs, bien que l'actualité se soit tournée vers d'autres sujets, parfois tout aussi problématiques, je continue à travailler sur celui-ci, et plusieurs textes de ma main sont en cours ou en attente de publication. J'ai aussi d'autres réunions et séminaires prévus sur ce même thème. J'y ferai écho dans de prochaines notes.
Certains s'étonnent de voir un royaliste s'investir autant sur ce thème des "banlieues": mais, il me semble que le devoir d'un royaliste est, quels que soient les lieux ou les circonstances, de "servir". Cela est d'autant plus nécessaire "là où ça fait mal".
Tu n'as jamais parlé ni voulu entendre parler du FN. Pourtant aujourd'hui ce sont évidemment les idées du FN qui s'installent en France, tant à droite qu'à gauche. En fait les seul à ne plus être lepéniste en France c'est Marine, Jean-Marie et toi. Bon, ce que je veux dire, pour revenir à ta conférence, c'est que ça sert à rien de crier dans le désert quand les habitant du désert sont pas décidés à t'écouter et que de toutes manières des gugusses crient plus fort que toi.
Rédigé par : Gwen | 18 décembre 2005 à 02:02
Bravo Jp,
Les banlieues sont une réalité politique dramatique à laquelle les élus de terrain doivent chaque jour faire face. Ces élus recherchent principalement la paix parfois maladroitement mais le plus souvent avec sincérité et leur plus grand problème est la demission de l'Etat et l'idéologie de nos institutions qui refusent le débat. Nous royalistes, devont encourager les initiatives locales et y apporter notre compréhension du monde dans lequel nous vivons et que nous aimons. Bon courage à toi et à bientôt.
Rédigé par : H2MALVAL | 18 décembre 2005 à 13:00
Bah, y'aura toujours des crétins pour crier que "tout est politique" ou je ne sais quel slogan sans jamais l'avoir compris... Il y en aura toujours qui gueuleront du Marx sans jamais s'être demandé si, en plus d'un siècle d'écart, les temps n'avaient pas changés.... "un piège fasciste pour la classe ouvriere".... Bah.... Une classe ouvriere?
Quant au "ni Dieu ni maître", ca me fait penser à quelque chose qu'il faudra que je vous expose, et qui est finalement le fondement de mes convictions anti royalistes... Ca me taraude un peu, puisque ca pourrait révéler une certaine contradiction inhérente à certaines de vos thèses... La suite au prochain épisode.
Rédigé par : Hugo | 18 décembre 2005 à 16:02
Merci JP pour ce compte rendu très complet. M'autorises-tu à le poster sur le forum de l'AF en complément de l'autre, plus court, que nous avons rédigé ensemble l'autre soir ?
Je compte aussi en citer, entre guillemets avec mention de ton blog (un peu de pub !), certaines phrases pour le compte rendu dans le journal.
Amitiés,
Stéphane
Rédigé par : Stéphane | 18 décembre 2005 à 19:22
H2M, les Français, et moi non plus, on ne veut plus "encourager les initiatives locales" pour les banlieues. On n'a plus d'argent. S'il t'en reste, ne te gêne pas.
Rédigé par : Gwen | 18 décembre 2005 à 22:03
Tu devrais installer un moteur de recherche dans tes archives.
Je ne sais plus si tu avais commenté le lancement de l'A380 ou si ton blog n'était pas encore créé.
Bref, toujours est-il qu'on va vendre, au minimum, 4 fois moins d'A380 que prévu !!! La ruine totale !!!! Et Chirac qui joue au héros après en avoir vendu quelques-uns à la Chine ! Remarque il les a bien arnaqué !
http://www.weeklystandard.com/Content/Public/Articles/000/000/006/460nemoe.asp
Rédigé par : Gwen | 19 décembre 2005 à 03:15
Cher Hugo,
j'attends votre argumentaire et j'essaierai d'y répondre le plus clairement possible, soit par l'intermédiaire de ce blog, soit dans une prochaine rencontre au café.
Cher Gwen,
tu me connais, je ne me décourage pas même quand le travail politique semble ingrat. Mais je veux "raison garder" et je suis persuadé que la solution politique n'est pas dans le "déni" ou le néo-populisme, mais dans la reconquête par le Politique de son autonomie à l'égard de l'Economique, et dans l'indépendance de la magistrature suprême de l'Etat. En même temps, je ne suis pas un utopiste, je sais que les choses sont difficiles, mais il me semble qu'il faut "mettre l'espérance et l'amour au coeur de notre combat politique". Cela en vaut la peine!
Quant aux "banlieues", sans me leurrer sur ses réalités (qu'il me semble assez bien connaître...), là encore, il me semble qu'il y a beaucoup à faire, mais qu'elles sont un révélateur de la "crise de sens" de notre société, et que s'engager en politique nécessite de "penser cette crise" pour mieux la dépasser ou en amoindrir les effets négatifs.
La Monarchie, par son inscription dans le "long terme", est un élément de réponse à cette crise.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 19 décembre 2005 à 18:53
Tu me connais aussi,
ce que je te reproche c'est pas d'etre intelligent, c'est de n'etre QUE intelligent.
Par exemple, l'emploi du mot "neo-populisme". C'est intelligent. C'est con, mais c'est intelligent. Enfin, au moins ça fait intelligent. Même si tu double le mot grace à ton "neo", je trouve que ça fait tout de meme un peu court pour éviter un certain nombre de débats qui ne te plaisent pas et auquel tu as toujours voulu couper court, simplement parce que l'urgence ne cadre pas avec ton ideologie.
"On ne construit pas sous un bombardement" : c'est une des plus grosse connerie qu'ai dit Maurras. L'age d'or n'existe pas. Et ce n'est pas faire du "neo-populisme" que d'esssayer d'agir. On est bien d'accord sur l'éllaboration d'une société meilleure, et intelligement pensée. Mais pas à n'importe quel prix ni mépris. C'st courageux de faire des réunions ou il y a plus de personnes qui gueulent contre toi que de personnes qui te défendent... Mais bon.... tu fait quoi a part interresser trois vieilles baronnes. Non j'exagère qu'à peine.
Je vais te livrer le fond de ma pensée. En essayant de faire simple. Nous sommes dans une société avec beaucoup de problèmes. Je crois que, sans l'urgence et la nécessité d'être le meilleur a résoudre IMMEDIATEMENT ces problèmes (sous un bombardement donc), personne n'a de légitimité ni d'intérêt aux yeux de ce que tu appelles le pays réel, et dont je te repproche (comme au reste de l'AF d'ailleurs), d'être par trop éloigné. Je ne suis pas un de tes ennemis, mais je suis au contraire depuis fort longtemps vraiment désolé par la stérilité qui tourne autour de la rue Croix des Petits Champs. Profondément désolé. C'est pour ça que je me permet parfois d'apporter une rustrerie un tantinet "pays réel" dans tes débats.
Si tu ne t'intéresses pas au populo, au moins par charité, personne ne prendra tes théories au sérieux. Personne. Et si après on viens te traiter de "neo-populiste", et alors ? Pour moi c'est loin d'être la pire des insultes.
Rédigé par : Gwen | 19 décembre 2005 à 23:13
Je n'ai pas l'impression d'être coupé des réalités et du "populo", et ce n'est pas exactement un hasard si je suis resté 9 ans aux Mureaux... Mais il me semble que la politique consiste parfois à dire des choses pas vraiment "populaires" (je parle là de popularité, bien sûr) mais nécessaires. C'est aussi pour cela que j'essaye de ne pas me contenter de simples théories mais "d'aller au contact", que cela soit dans le monde agricole (je t'assure que je mets les mains dans la terre...), dans le monde éducatif ou dans celui, parfois combiné avec le précédent, des "banlieues". C'est d'ailleurs ainsi que je peux enrichir ma réflexion, sans a-priori, et que je cherche des solutions adaptées aux différents terrains et territoires parcourus. Sans doute est-ce insuffisant, mais je ne crois pas être étranger aux réalités, mêmes les plus "triviales", de notre société. Certes, il me reste beaucoup à apprendre, et je reste curieux de tout, malgré mon peu de disponibilité en temps qui ne cesse de filer, toujours trop vite.
Le débat continue...
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 20 décembre 2005 à 16:27
Ben pourtant, tout le monde te dis que tu es étranger aux réalités en tant que royaliste. Faut écouter un peu les gens. Ca me faisait pareil autrefois.
Pour le "monde agricole", tu peux arreter, il n'y a plus que des gros propriétaires bien heureux, les autres se sont suiciddés depuis longtemps.
Quand aux banlieues... Il y a une énorme pression foncière sur les côtes françaises. Et pas que les retraités. Les gens font comme toi, ils fuient les terres ex-françaises de "banlieue" pour s'installer ailleurs, et ils ont toujours une bonne raison pour de se barrer, autre que la vérité. Bon, quand même, au bout d'un moment ils votent pour Le Pen, ou plébiscitent Sarkozy.
Mais y a des gens qui sont restés 50 and en banlieue, qui se sont barrés la queue entre les jambes, et qui n'ont toujours pas compris. Enfin, quand même, y en a pas des masses. Ceux qui ont donnés comprennent. Mais, pour toi, c'est un signe de plus, s'il en fallait un, pour prouver que l'idéologie te bouche les yeux.
Les Chrétiens du Soudan sont-ils des populistes ? Ceux d'Indonésie ? D'Irak ? D'Egypte ? Les Trapistes d'Algérie ? Les Serbes du Kosovo ? Ceux de Bosnie ? Les enfants otages du Cocase ? Les Juifs, les Chrétiens, les Athées du World Trade Center ? Des populistes ? Ceux du métro de Londres et de la gare de Madrid ? Les centaines de milliers d'Européens réduit en esclavage par les Maures ? Des Lepénistes ? Les milliers de jeunes françaises victimes de viols collectifs ; les dizaines de milliers de vieux français attaqués et parfois violés depuis 20 ans ; les MILLIONS de POPULOS français obligés de S'EXILER de la région parisienne ? Des saletés de racistes ?
L'empirisme organisateur, ça à pas l'air de marcher à tous les coups ! Meme les cocos réclament AU MOINS des matraques. Aie au moins l'honnêteté d'avouer que ce qui est en train de se passer, certains te l'avaient prédit il y a 20 ans. Et tu n'as pas l'air plus décidé à les écouter. Je n'ai jamais souhaité une guerre civile. C'est pourtant ce qui va se passer. Va-t-on m'accuser moi qui dit cela d'être l'auteur de la guerre, de meme qu'on a mis Maurras en prison, lui qui avait compris et dénoncé le premier ce qui allait se passer ?
Rédigé par : Gwen | 20 décembre 2005 à 22:56
J'ai pas fini. ce que je veux ire et redire, c'est qu'on ne peut pas etre royaliste uniquement mais, quand on est aussi loin que tu l'es du but atteindre, on a un devoir de participation collectif à la vie de la Cité, par l'intérmédiaire d'autres associations ou de partis politiques.
Rédigé par : Gwen | 20 décembre 2005 à 23:04
Je ne suis pas un "exilé de l'intérieur" et je ne fuis pas les réalités, au contraire: mais je ne suis pas fataliste ni "décliniste" et je continue d'espérer et de me battre. Ne pas céder de terrain me semble important, et je reste persuadé que le meilleur moyen de "faire avancer les choses", c'est d'affirmer encore et encore ma foi en la France et son avenir. C'est le sens de mon "nationalisme", amour de la France et espérance constructive en sa destinée. D'autre part, je ne fuis pas la "banlieue" puisque je demande à y retourner pour effectuer une part de mon service d'enseignement l'année prochaine... Aller "là où ça fait mal", n'est-ce pas "servir la nation"?
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 21 décembre 2005 à 21:34
Si tu lis et relis (et fais les ajouts historiques nécessaires à) la liste ci-dessus, alors, "l'empirisme organisateur" te signifiera que retourner en banlieue maintenant est le meilleur moyen de te faire couper la bite un jour comme ils font régulièrement partout (maintenant ils décapitent plutot. Mais ce serait une mort plus "glorieuse" pour toi !! (je plaisante (mais à peine))). Le problème c'est que la France n'est pas une idée ou un bout de papier. Ces gens-là ne sont pas considérés comme Français, ni par les Français, ni par eux-mêmes. Tu es bien fasciste si tu veux les forcer à être Français...
Je pense que tu vas servir la Nation, oui, mais dans son sens républicain, une masse d'individus considérés comme égaux par l'idéologie. Mais, aujourd'hui, heureusement, par l'idéologie seulement ! Comme une espèce de hussard gris (comme un fantome) de l'éucation républicaine... (je fais le parallèle pour te faire réagir, pas pour t'insulter...)
Rédigé par : Gwen | 21 décembre 2005 à 23:07
Si tu veux te rendre utile, rejoins notre armée : http://anr.typepad.com/
Rédigé par : Gwen | 21 décembre 2005 à 23:09