Après la sécheresse de 2005, sans doute faut-il s'attendre à une sécheresse pire cette année, ne serait-ce que parce que, dans de nombreuses régions françaises, les précipitations de cet automne n'ont pas atteint 30 % de ce qu'elles sont d'ordinaire, ce que signale "Le Monde" dans son édition de samedi.
Aussi, c'est dès maintenant qu'il faut agir pour atténuer les effets de cette situation sur nos campagnes et pour les populations, urbaines comme rurales. Une nouvelle gestion de l'eau s'avère nécessaire, plus axée sur les économies et une meilleure répartition des quantités distribuées. Intensifier les campagnes d'information et de responsabilisation du grand public mais aussi des agriculteurs et des industriels, est une nécessité. Il n'est pas certain que cela soit suffisant, malheureusement, mais au moins faut-il le faire. Tout comme il est urgent, avec les agriculteurs, de réfléchir à des productions agricoles moins consommatrices d'eau: à plus ou moins long terme, le maïs devrait céder la place à des cultures moins exigeantes en eau. D'autre part, sans doute faut-il mettre en place une nouvelle politique de l'irrigation, en réduisant la pratique trop gaspilleuse de l'irrigation par aspersion et en privilégiant celle du "goutte-à-goutte", par exemple.
Il faudra aussi réfléchir, là aussi, à un aménagement intelligent du territoire: est-il logique de poursuivre, dans certains endroits, une rurbanisation qui entraîne une trop forte pression de la demande en eau (et, donc, des difficultés croissantes à assurer la distribution de celle-ci de façon satisfaisante et équitable) tandis que d'autres zones, pourtant bien pourvues en sources ou en moyens de distribution d'eau, continuent à se vider, faute d'une politique de soutien et de renforcement des services publics dans ces campagnes dites "profondes" ?
Mais il y a aussi une absurdité politique sur cette question. Alors que l'on sait que "gouverner, c'est prévoir" et que c'est aussi "prévenir", la ministre de l'écologie Nelly Olin, qui ne cesse d'alerter sur la sécheresse à venir, annonce dans le même temps que l'examen à l'Assemblée nationale de la loi sur l'eau (qui évoque justement la gestion des sécheresses) est reporté au mois d'avril... Or, avril, c'est fort tard, surtout quand on connait les délais pour faire entrer une loi dans la pratique. Alors, pourquoi retarder ce qui est urgent et nécessaire ? S'agit-il, comme certains le murmurent, d'une "stratégie électorale" : les mesures annoncées, qui devraient faire appel à l'effort de chacun (agriculteurs, industriels, collectivités locales, particuliers) et seront parfois contraignantes, ne prendraient ainsi effet qu'en ... 2007, après l'élection présidentielle. Si c'est cette seule raison qui explique ce report peu judicieux, cela n'est alors qu'une preuve supplémentaire de la démagogie d'une République qui méconnaît les intérêts réels du pays et de ses habitants pour satisfaire à quelques ambitions électoralistes... Ce n'est ni honnête, ni civique.
Bom texto.
Rédigé par : Cláudia Santiago | 09 janvier 2006 à 02:49
hé oui...mais si on savais tout ce qui ce passe chez les hommes politiques!!
on serait tous en train de gerber sur les distributeurs de billets
Rédigé par : gba | 12 janvier 2006 à 19:12
Pour autant, il ne faut pas laisser la politique aux politiciens, et, malgré ma défiance envers ces apparatchiks des grands partis, il faut reconnaître que certains prennent leur travail très au sérieux. C'est surtout un système où l'Etat est la proie des partis qu'il faut critiquer.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 13 janvier 2006 à 15:21