L'Algérie est un pays indépendant depuis 1962 après avoir été province française durant plus de 130 ans. Bien sûr la déchirure entre cette terre et ce qui avait été longtemps sa métropole ne s'est pas faite dans la joie mais dans les souffrances de l'accouchement et les affres de la séparation...
1962 est loin, ce qui ne signifie pas "l'oubli" mais la reconnaissance de l'éloignement dans le temps. Cela ne doit pas empêcher de comprendre ce qui a été, cette histoire d'amour entre des colons venus de France (parfois arrivés comme bagnards ou chassés par l'annexion allemande de l'Alsace-Moselle de 1871) et cette terre si belle, si rude aussi. La colonisation française, aujourd'hui dénoncée comme une abomination, fut aussi l'occasion de bonnes choses, ne serait-ce que dans le domaine médical ou éducatif, et ne peut être réduite à la seule domination d'une "classe dominante coloniale" ou à la destruction de certaines cultures ancestrales (ou plutôt de pratiques culturelles, certaines barbares, comme l'esclavage...), ce qu'elle fut aussi.
Les propos insultants du président algérien Bouteflika à l'égard de la France, il y a quelques jours (il dénonçait le "génocide culturel de l'identité" en Algérie par la France dans l'époque 1830-1962), ne sont pas acceptables, ni pour l'historien, ni pour les citoyens des deux bords de la Méditerranée. D'autre part, ils risquent de creuser un fossé entre des Etats dont les populations ne demandent qu'à reprendre des relations normales, une sorte de dialogue interrompu ou, plutôt, aujourd'hui murmuré plus que véritablement assumé. L'outrance verbale de M. Bouteflika, à usage surtout interne (il s'agit de complaire à une opposition islamiste qui prône le "choc des civilisations"...), est d'autant moins acceptable que celui-ci, trois jours après, vient se faire soigner en ... France!
Cela est vraiment malvenu, et semble aussi montrer le peu de confiance que le président algérien éprouve à l'égard des médecins d'Alger... Ce n'est pas la première fois que ce vieux politicien malade se comporte de manière si peu honorable : il n'a pas hésité à traiter, il y a quelques mois, les harkis, soldats français d'origine algérienne durant l'époque coloniale, de "collabos" alors même qu'il venait rendre hommage aux combattants maghrébins de la Première guerre mondiale morts sous les trois couleurs... Certains pourraient qualifier son attitude de schyzophrène, au regard de ses multiples attitudes contradictoires: je me contente de la qualifier d'indécence...
- Les 45000 tués en 1945 ne sont pas établis (et ne le seront jamais). Est-il possible qu'en quelques jours et avec quelques centaines de gendarmes et de militaires de tuer 45000 personnes dispersées sur de grands territoires ? cette révolte était un coup de couteau dans le dos. On profitait de la faiblesse supposée de la France de1945 pour organiser des massacres d'Européens innocents... C'est comme les chiffres d'un million de morts entre 1954 et 1962. C'est Ahmed BEN BELLA - le massacreur du 5 juin à Oran et dans les campagnes -, qui l'a fixé après 1962. Ces chiffres sont de la pure propagande politique digne d'une "démocratie populaire et socialiste". Ces chiffres ont été choisis pour frapper l'imagination du public et pour "mobiliser les masses". On a connu le refrain et la chanson !
Les Harkis sont de braves gens qui ont cru en la départementalisation de l'Algèrie ou qui n'étaient pas d'accord avec le monopole du FLN. Et puis l'Algèrie en 1950 et 1960, c'étaient neuf millions d'indvidus autrement dit neuf millions d'opinions individuelles, malgré tout, sans compter les intérêts matérels. Car comme toute société normale, l'Algèrie est divisée. Le FLN a monopolisé le pouvoir à l'école du "socialisme réel".
Notre responsabilité, celle notamment du Général de Gaulle (le grand monsieur était pressé de pratiquer sa grande politique seule digne de lui), c'est d'avoir laissé un pays entre les mains de massacreurs patentés, entre les mains d'un seul parti avec son idéologie délirante (mais reconnue par l'intelligentsia parisenne !). On aurait pu laisser une république parlementaire derrière nous. Oui une république parlementaire adaptée avec des élections libres ! On aurait pu attendre quelque temps (après huit ans de guerre !), après l'indépendance, pour partir au lieu de tout laisser tomber en quleques jours...
Oui monsieur BOUTEKLIKA est indécent ! Il a fait partie de l'équipe 1962 et des années suivantes.
P.S : Effectivement, la société politique française est bien sans tête depuis 1789 ! Heureusement que la société économique n'est pas à son image. Quant au social fait de haut et de bas avec beaucoup de cris et de pleurs...
Rédigé par : JCGB | 24 avril 2006 à 16:30
Le commentaire d'Abdelazi me surprend par sa virulence mais je lui conseille, en toute amitié, de bien me relire: ma note ne me semble pas évoquer de nostalgie de l'Algérie française... Mais je signale qu'il faut éviter de voir la colonisation de façon excessive ou exclusive, car elle n'est pas un bloc et elle ne mérite pas non plus toute l'indignité qu'on veut lui faire porter. A cet égard, je trouve que la position d'Enrico Macias, qui est pied-noir et aime cette terre sans en maudire les habitants, est tout à fait intéressante, et il ne cultive pas le regret de ce qui n'est plus, mais il se souvient des bons moments de son enfance passée là-bas.
D'autre part, il me semble que M. Bouteflika n'est pas honnête quand il dénonce un pays dans lequel il vient, trois jours après, se faire soigner, comme si l'Algérie n'avait pas de bons médecins: qui, en ce cas, se comporte en citoyen indigne ? Un chef de l'Etat qui ne croit même pas en la médecine de son pays... Voilà pourquoi l'attitude de M. Bouteflika me semblait appeler une réaction. Mais, et relisez bien ma note, je n'ai pas d'antagonisme avec l'Algérie d'aujourd'hui, même si je regrette qu'elle soit, depuis 1962, un pays qui n'a pas su exploiter ses potentialités, ne serait-ce que pour aider à la résolution de la question sociale, brûlante dans ce pays pourtant riche de son pétrole.
Au contraire, je souhaite de nouveaux liens d'amitié entre la France et l'Algérie, sans oublier le passé mais sans le déformer non plus.
Quant aux harkis, ils ont cru en la France, ils se sont battus pour elle, et je leur en suis reconnaissant: leur fidélité douloureuse ne doit pas être un motif de brouille entre nos pays mais au contraire une force pour jeter un pont entre des traditions différentes, de part et d'autre de la Méditerranée.
En tout cas, au regard des nombreux journalistes emprisonnés en Algérie aujourd'hui, il me semble que le Pouvoir en place doit se remettre un peu en cause, ou évoluer dans un sens plus "libéral", au sens premier du terme.
Je n'oublie pas non plus que la France, durant sa présence, avait commencé, malheureusement de façon jacobine ce qui a tout gâché, à introduire en Algérie des idées propres à former une "vie politique" locale fondée sur la discussion et le respect des autres. L'Algérie française est morte mais son bilan n'est pas aussi sombre que certains veulent le croire sur pour des raisons qui n'ont rien à voir avec l'Histoire.
Aujourd'hui, regardons vers l'avenir: or, ce n'est pas en hurlant sur les harkis ou sur la France coloniale que l'on fera avancer l'entente entre les peuples...
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 24 avril 2006 à 17:38
Selon nos informations, lhôpital du Val-de-Grâce se distinguerait particulièrement en la matière. De source sûre, nous avons en effet appris quun dénommé Abdelaziz BOUTEFIKLA - citoyen algérien dont la légitimité de la présence sur le territoire français est sujette à caution - tende à considérer cet établissement comme sa résidence secondaire ; Et ce avec la complicité de la Direction, voire du Ministère des Affaires étrangères ! Après y avoir séjourné plus dun mois en novembre dernier, il y est revenu pour la troisième fois afin dy subir des examens médicaux (dont lutilité ne saute pas aux yeux, vu le flou et surtout les incohérences qui entourent la santé réelle du patient). Heureusement, cette fois-ci son séjour aura été de courte durée.
Cest pourquoi nous vous invitons, en tant quassujettis, à contacter au plus vite lhôpital du Val-de-Grâce ainsi que le Ministère des Affaires étrangères afin de contrôler le bon usage de vos cotisations. Le questionnaire ci-dessous vous y aidera. Celui-ci nest pas exhaustif et nous faisons confiance à votre sagacité - et à votre humour ! - pour le compléter :
- Le dénommé BOUTEFLIKA est-il à jour de ses cotisations ?
- Quel est le montant total des soins qui lui ont été délivrés ?
- Ces soins ont-ils été réglés par le patient ou bien celui-ci a-t-il bénéficié de la Couverture Médicale Universelle ?
- De simples examens de contrôle, comme on nous laffirme, ne peuvent-ils pas être effectués dans nimporte quel hôpital algérien ?
- Le système hospitalier algérien est-il à ce point défectueux malgré laide financière de la France au développement de ce pays (139,19 milliards deuros en 2004 source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/Note_48.pdf ) ?
- Qui paye ces incessants allers-retours Alger-Paris-Alger ?
- Pourquoi lintéressé ne va-t-il pas se faire soigner à Washington, vu les liens étroits quil entretient avec les milieux daffaires américains ?
- Bouteflika ayant récemment accusé la France davoir commis pendant la colonisation un « génocide de l'identité algérienne », une opération réalisée sur le territoire français par des chirurgiens français avec une technologie française ne constitue-t-elle pas un acte néo-colonialiste réalisant un « génocide de l'identité ulcéreuse », de lestomac du patient ?
Et toujours AVEC FERMETÉ MAIS COURTOISIE
Rédigé par : VB | 25 avril 2006 à 00:32
M. Chauvin évoque le traité d'amitié franco-algérienne. Pourquoi oeuvrer dans ce sens avec des gens qui apparemment ne nous aiment pas ?
Le peuple algérien ne pense à la France que pour sortir de sa crasse sociale. Chirac fut applaudi debout, dans la décapotable présidentielle à côté de Bouteflika aux cris enthousiastes de la foule qui scandait :
DES VISAS ! DES VISAS !
Quelle honte pour l'homoncule président algérien.
Perdons cette propension oecuménique à la fraternité universelle qui est un leurre, et contentons-nous de faire des affaires avec l'Algérie, comme tous nos voisins ... et espérant qu'un hypothétique développement économique de ce beau pays incitera nombre de ses enfants à y retourner !
Rédigé par : catoneo | 26 avril 2006 à 15:59
Pour Catoneo
Vos propos dans le 2ème paragraphe me paraissent extrèmement indécents et simplistes.
Rédigé par : Princesse Palatine | 27 avril 2006 à 17:46
A Palatine,
Indécent, je ne vois pas, simpliste peut-être parce qu'au final "extrèmement simple".
Quinze ans de liaisons professionnelles avec l'Algérie, quelques relations avec des acteurs économiques et politiques de premier plan, employeur d'Algériens sur place pendant quelque temps, je puis vous assurer qu'il n'y a pas de feeling particulier de leur part à notre endroit, sauf la communauté de langue, que le pouvoir actuel cherche à entamer.
Dès que l'on descend au-dessous de la petite classe bourgeoise, leurs conditions de vie sont immondes et dans certains coins, sans espoir aucun d'en sortir. C'est ce que j'appelle la crasse sociale. Dans les hautes écoles de sociologie il est des mots plus chics, qui ne change pas la réalité de cette misère.
On comprend qu'ils cherchent chez nous leur avantage, ce qui est normal, mais ne les prédispose pas à l'exception d'un traité d'amitié. C'est une marotte diplomatique chiraquienne.
Quant à l'affront que la foule fit à Bouteflika lors de la visite de Chirac, j'en suis un témoin direct ! Ils était trop nombreux pour que la Sureté nationale algérienne puisse les inquiéter.
Popur finir, vous pouvez avoir d'excellents amis algériens, comme bulgares, turcs ou belges : c'est une question de personnalités. Or on parle de nationalités !
Rédigé par : catoneo | 28 avril 2006 à 11:04