Je suis invité ce mardi soir à prendre la parole au Cercle Jacques Bainville de Paris sur le thème de mon choix : aussi, j’évoquerai, à nouveau, la question des « banlieues », ne serait-ce que parce que c’est encore un sujet d’actualité et qu’il n’est pas inutile de remarquer, sept mois après l’embrasement des cités, que rien n’est vraiment réglé.
Ce qui me paraît fort inquiétant et significatif de notre « démocratie hésitante », c’est la distorsion entre les discours rassurants et l’absence de règlement politique des tensions qui, conjuguées avec le doute politique qui semble avoir saisi à la fois l’Etat et l’Opinion publique, risquent de provoquer de nouvelles explosions dans les mois à venir, soit par le biais des « voitures brûlées », soit par celui tout aussi révélateur des urnes
A bien y regarder, on a posé quelques pansements sans soigner le mal.
Il n’est pas de solutions miraculeuses mais encore faudrait-il mettre en place une vraie politique de la Ville mais aussi de l’Aménagement des territoires, urbains, rurbains comme ruraux. Ce matin, sur France-inter, M. Borloo se félicitait de la construction de nouveaux logements sociaux mais, même si cela est utile et fort appréciable, cela ne peut suffire à répondre à tous les défis que soulève la crise des banlieues.
Il me semble qu’il serait de bon aloi de créer un Ministère (à part entière) des Politiques et des Aménagements urbains qui pourrait coordonner toutes les initiatives dans les « banlieues », en relation avec les Pouvoirs publics, nationaux, régionaux et municipaux, avec les associations de terrain et avec les habitants eux-mêmes de ces cités considérées comme difficiles. Mais, ne serait-il pas intéressant d’en faire un Ministère a-gouvernemental qui ne dépendrait pas, pour une durée à déterminer dès l’origine, des fluctuations électorales ? La mise en place de cette proposition serait d’ailleurs, il est vrai, facilitée par un Etat dont la magistrature suprême ne dépendrait pas, elle-même, des modes idéologiques ou des querelles électorales, qui serait au-delà du simple « temps démocratique » sans pour autant remettre en cause le fonctionnement normal des institutions électives (Assemblée nationale, Sénat, Conseils régionaux, etc.). En somme, une magistrature suprême qui serait à la fois le symbole de la permanence de l’Etat et l’instance d’arbitrage au-dessus des forces politiques concurrentes. N’est-ce pas là la définition de la Monarchie royale ?
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