Hier soir, j’ai présenté quelques unes de mes propositions sur « les banlieues » devant les auditeurs du Cercle Jacques Bainville. J’ai en particulier évoqué cette notion de « nationalisme d’inclusion » qui me semble nécessaire pour ne pas laisser les communautarismes miner l’unité française et pour « faire France » avec les populations diverses des périphéries, celles venues d’ailleurs comme celles présentes depuis des générations mais aujourd’hui désemparées devant les effets de la globalisation. Cette notion me semble aussi plus significative que celle d’intégration, utile mais ambiguë : en effet, de nombreux jeunes révoltés des cités (révoltés et non révolutionnaires) sont totalement intégrés au système de la société de consommation et de la globalisation, revendiquant plus d’accès à celle-ci sans en remettre en cause ni les fondements ni le sens. Ces jeunes, qui se veulent en « rupture avec la France » (en particulier en ne se reconnaissant pas dans son histoire et son unité de destin), portent des baskets Nike, mangent au McDonald et boivent Coca-Cola ou des boissons approchantes
, tout ce qui les rapproche des autres jeunes d’un monde globalisé. Sont-ils les responsables de cette situation ou, plutôt, les simples « clients » inconscients d’une globalisation consumériste qui leur fait miroiter la « vie facile » et valorise la seule valeur financière des choses et des êtres ?
Le « nationalisme d’inclusion » n’est pas le refus de la consommation ou des liens entre les populations du monde entier, mais la tentative de « racinement » des personnes dans un cadre national qui soit un mode d’accès à l’universel et non pas un enfermement dans un monde global, en définitive déstructurant des communautés « vraies » et des ensembles historiques. Le « nationalisme d’inclusion » n’est pas une « prison des peuples » mais un trait d’union entre les communautés, les personnes et les générations ; c’est aussi la reconnaissance d’un destin national commun, d’une solidarité propre aux personnes présentes sur un territoire « fruit de l’Histoire ».
Ce nationalisme, qui « inclut » des personnes dans un terreau historique, n’est pas la négation des cultures originelles mais leur dépassement dans un ensemble dynamique commun, dans une « civilisation française » construite au fil du temps et qui s’avère nécessaire pour permettre la compréhension des hommes entre eux et leur « marche en avant » à l’heure des défis (et des inquiétudes) liés à « notre bel et sombre aujourd’hui »
Post-scriptum : cette proposition d’un « nationalisme d’inclusion » doit être comprise comme telle, c’est-à-dire que j’essaye de trouver des solutions aux problèmes de notre temps et de notre société. Elle n’a donc pas vocation à être un « dogme intangible »
Je ne suis pas un charlatan qui annoncerait des remèdes miraculeux, mais je cherche à ouvrir des pistes de réflexion, des débats constructifs sans a priori. Aussi, j’attends vos réactions, vos remarques, vos critiques
Elles sont les bienvenues et elles permettent de faire avancer les choses. D’autre part, cela me permet de peaufiner mes analyses et d’approfondir, ou de corriger, ma propre pensée sur tel ou tel thème.
Si le nationalisme d'inclusion met en avant la Nation, et si l'objectif est de faire entrer les personnes dans ce cadre, quelle est la véritable différence avec le nationalisme d'intégration ? Je n'arrive pas à vous suivre !
Rédigé par : franphil | 08 juin 2006 à 21:27