L’Université d’été des royalistes de L’Action française sera un des souvenirs forts de mon été, sans doute grâce à l’ambiance fantastique qui y régnait, aux conférences d’une grande qualité et diversité auxquelles j’ai assisté, mais aussi grâce à mes retrouvailles avec de vieux amis qui, comme moi, n’ont pas perdu l’espoir de faire avancer le royalisme et ses idées dans notre pays.
Ainsi François-Marin Fleutot, ce royaliste non-conformiste spécialiste de l’histoire des royalistes du XXe siècle et, en particulier, de ceux qui se sont engagés dans la Résistance, et qui a évoqué la Monarchie comme le régime fondateur de l’unité et de la liberté françaises, régime indépendant des pressions de Rome et obstacle à toute théocratie ou idéologie liberticide par essence même. Il nous a rappelé que son opposition virulente à la République tient au fait, historique et politique, que ce régime a commencé son règne par l’imposition d’une loi terrible, celle « des suspects » qui fait obligation à tout citoyen d’être vassal de l’idéologie républicaine pour ne pas être inquiété, et qu’elle se poursuit aujourd’hui par toutes ces lois et réglementations qui enserrent la personne dans un véritable esprit de soumission et de déresponsabilisation, mais aussi par ce « fichage » électronique dont la biométrie n’est que le dernier exemple en date : désormais, sans que vous ne l’ayez choisi ou voulu, et même sans que l’on vous pose de question, votre identité est « à disposition » des institutions de contrôle, et pas seulement étatiques (cf le film tiré d’un livre des années soixante : « Minority report » qui est annonciateur de certaines pratiques en cours de réalisation
). Fleutot, viscéralement attaché à la liberté personnelle sans tomber dans l’individualisme négateur du Bien commun, me semble dans la ligne d’un Bernanos qui, dans « La France contre les robots », dénonce toutes les atteintes techniques et idéologiques à la liberté humaine. C’est un livre dont, d’ailleurs, je recommande la lecture à mes élèves de Première, dans le cadre du cours sur la Révolution industrielle et la société de consommation.
Autre ami présent à Lignières, lieu de l’Université d’été royaliste : Reynald Sécher. Nous nous connaissons depuis près de 25 ans, à l’époque où il préparait sa thèse sur la Vendée Militaire (qui n’est pas exactement la Vendée au plan géographique) et l’extermination, votée par la Convention de 1793, des habitants « rebelles » de cette région. Sa thèse soutenue en septembre 1985, qui vient d’être republiée ces jours-ci chez Perrin sous le titre « La Vendée-Vengé », a fait, à la veille du bicentenaire de la Révolution, un véritable scandale parce qu’elle osait, sur le plan historique, remettre en lumière une triste réalité que la République, dans ses écoles et sa presse, s’était ingéniée à cacher ou à maquiller, pour des raisons purement idéologiques. Sa conférence sur ce qu’il définit comme le génocide vendéen a profondément impressionné les étudiants de l’Université d’été, en particulier grâce à la précision des textes et des faits évoqués par Sécher.
J’ai croisé et écouté d’autres amis, comme Didier Béoutis, sur le problème de la cohésion sociale. J’ai aussi longuement discuté avec mes vieux compagnons de militantisme, les frères Castelluccio, avec Marc Van de Sande, Olivier Dejouy, Eric K., et tant d’autres
C’est à regret que j’ai quitté Lignières, ses jeunes royalistes pleins de promesses et d’espérances (que de nouveaux amis ! Le « petit peuple royaliste » s’agrandit
), mes vieux copains, et cette ambiance faite de travail, de repas animés et d’affichages improvisés, de débats vifs et de franches rigolades. La politique peut, aussi, être joyeuse
L'intervention de Reynald Secher m'est apparue trés instructive pour la diffusion de nos idées.Nous devrions tenir compte des coefficients de lecture des différents media écrits et penser à la B.D. royaliste.
La conférence de l'abbé de Tanouarn fut intéressante car elle évoque un des problèmes capitaux de la pensée maurrassienne: C.Maurras et le Christianiisme. Malgré le talent de Guillaume de Tanouran je n'ai pas été convaincu: le salut ne semble pas la préoccupation du Maitre de Martigues.Vaste débat....
Rédigé par : Gaspard de Coligny | 29 août 2006 à 21:08