Samedi s’est tenu le Café politique que j’avais annoncé la semaine dernière, sur le thème de « La Monarchie ». En fait, une heure et demi n’a pas suffit à épuiser le sujet, et les questions posées par les participants mériteraient des réponses parfois plus longues que celles données. Mais il y aura d’autres Cafés politiques cette année et l’occasion se trouvera sûrement d’aborder à nouveau ces questions
J’ai insisté sur l’importance de la transmission héréditaire dans la Monarchie française comme le moyen privilégié d’assurer l’indépendance de la magistrature suprême de l’Etat qui, ainsi, échappe aux querelles partisanes et électorales, dont on voit les conséquences dans notre République actuelle (divisions gouvernementales et paralysie de l’Etat ; démagogie électorale et surenchère programmatique; désillusions des citoyens ; etc.). J’ai rappelé le sens particulier de la formule traditionnelle « Le roi est mort, vive le roi » qui symbolise la continuité de l’Etat au-delà même de la vie mortelle du souverain, et qui est l’inscription de l’Etat dans le temps, dans la durée. D’où la fameuse phrase du général de Gaulle au comte de Paris : « Vous, vous êtes éternel. Moi, je ne suis que l’homme qui passe. Vous avez cet unique privilège d’être toujours là ». D’où la citation de l’Anglais Richard Frederick Dimbledy, cité par Stéphane Bern dans son ouvrage « La Monarchie dans tous ses états », et qui explique que « lorsqu’on regarde la reine [Elisabeth II], on voit en réalité le souverain qui, sous des visages différents, guide et garde nos affaires depuis neuf cents ans ».
Dans un autre registre, j’ai insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas de « restaurer » mais véritablement d’instaurer une nouvelle Monarchie : le dernier roi ayant été chassé du trône en 1848, le terme « restaurer » me semble, en effet, ne plus correspondre au temps présent, alors que, malgré les institutions teintées de monarchisme de la République voulue et fondée par de Gaulle, il s’agit de refaire la Monarchie que les deux premiers princes régnants auront l’immense tâche d’enraciner comme nouveau régime royal, et de légitimer.
A une question posée sur la religion et l’Etat, j’ai répondu que, dans ma réflexion monarchiste, sans méconnaître l’importance du fait religieux dans nos sociétés et la nécessité d’un « sacré » en politique, je ne faisais pas de la Monarchie un régime théologique mais un régime d’abord et éminemment politique, et qui, aujourd’hui, devait prendre en compte, sans se renier, la grande diversité religieuse des Français.
Voici, en résumé, quelques unes des idées évoquées dans ce Café politique de Versailles. Il me reste aussi, par le biais de ce blog, dans les jours (ou les semaines
) qui viennent, à répondre à Catoneo (http://royalartillerie.blogspot.com) qui a consacré une note très intéressante à mon petit Café politique et que nous espérions voir ce samedi pour poursuivre de vive voix le débat engagé
Les prochaines séances du Café porteront sans doute sur l’écologie ; la diplomatie ; la VIe République ; etc. J’en reparlerai
Sorry, mais ... je travaille le samedi.
J'y étais en pensée ...
Rédigé par : Catoneo | 23 octobre 2006 à 17:11
c' était bien sympa, en tout cas.
Mais c' est vrai qu' une heure et demi, c' était plutôt court.
Bonnes vacances!
Rédigé par : Pentagramme | 24 octobre 2006 à 22:41
Vos propos sont pleins de sagesse, en particulier en ce qui concerne la relation entre royauté et religion: la Royauté est une réponse politique et non religieuse.Il est bien dommage qu'un certain nombre de Royalistes veuilllent mêler les deux.Non! nous restaurerons pas la Monarchie de droit divin! La religion du Prince n'est pas forcément celle de ses sujets d'autant que nous vivons dans une société qui est athée....
Rédigé par : Lepante | 25 octobre 2006 à 06:24
je tiens à dire à Lepante, que notre société est peut-être laïque, mais sûrement pas athée, la société voulue par les soviétiques était athée, quoiqu'on pourrait penser à un certain culte de l'homme à la Comte, mais nous ne vivons pas dans une société athée, en témoignent les violents débats sur le port de signe religieux à l'école, ou encore l'importance des événements religieux, de toutes les religions, en France.
Rédigé par : Louis | 03 novembre 2006 à 15:58