J’ai donné à mes élèves de Seconde des recherches à faire pendant les vacances sur les problèmes environnementaux, dans le cadre du programme de Géographie : or, l’actualité récente fournit de nombreux éléments supplémentaires sur ce sujet, et ce sont plutôt des inquiétudes qui alimentent le débat
Ainsi, ce vendredi matin, la presse évoque une étude sur la biodiversité marine qui prédit, si rien ne change dans les années prochaines, la disparition complète de la plupart des poissons des océans, comme c’est déjà le cas de la morue dans les eaux canadiennes : « Les modèles mathématiques des chercheurs révèlent que, si aucune mesure de restrictions de pêche et de conservation n’est prise, les pêcheurs auront vidé en 2048 les océans de toutes les espèces que nous consommons aujourd’hui. Et le rythme de disparition devrait s’accélérer avec la diminution progressive des espèces pêchées. En effet, en éliminant les poissons carnivores -les plus recherchés par l’homme- situés en haut de la chaîne trophique (chaîne alimentaire), la surpêche perturbe tout le système biologique et diminue sa productivité » (Le Figaro, vendredi 3 novembre). La pollution et la destruction des milieux sont aussi deux causes importantes de cette catastrophe annoncée, de cette désertification des milieux marins : ainsi, le blanchissement (et la mort) du corail causée par les diverses pollutions et l’acidification progressive des mers provoquée par les rejets trop importants de gaz carbonique dans l’atmosphère (celui-ci se transforme en acide quand il se dissout dans l’eau) a aussi des conséquences dramatiques sur la flore et la faune marines.
Faut-il pour autant perdre tout espoir et attendre la fin avec fatalisme, en regardant avec nostalgie les belles images jadis filmées par le commandant Cousteau ? Bien sûr que non, et il faut se rappeler la formule plutôt bien inspirée de Maurras en ce domaine, « Vivre c’est réagir ». D’ailleurs, la même étude explique que, là où des mesures strictes soit d’interdictions de pêche, soit de créations de réserves halieutiques ont été prises, la biodiversité a pu être restaurée dans des proportions convenables : encore faut-il que les Etats soient fermes dans cette politique de préservation des richesses de la mer, et ce n’est pas toujours le cas, souvent pour des raisons économiques ou commerciales.
En France, il faudrait associer le monde de la pêche à des projets de « jardins de la mer », à la fois pour maintenir une pêche professionnelle « durable » et empêcher les dérives de la pêche industrielle, trop « gourmande » et souvent oublieuse des équilibres biologiques nécessaires. D’autre part, il me semble aussi indispensable de limiter, au moins sur quelques années, la pêche à pied qui, certes, fait le bonheur des vacanciers mais appauvrit considérablement et de plus en plus la faune littorale des crustacés et coquillages, comme j’ai pu le constater cet été à Lancieux où bigorneaux et « bouquets » (crevettes) ont totalement disparu des rochers et des mares
Il n’est jamais trop tard pour bien faire, mais, désormais, il ne faut plus tarder, au risque de voir la prochaine Arche de Noë bien légère et bien vide
C'est l'occasion de toucher du doigt les limites du corporatisme !
"Mon grand-père pêchait, mon père pêchait, mon fils pêchera !"
A qui le commissaire européen Bonino répondit par un retentissant "connard !" ... puisque la ressource était déjà appelée à disparaître des eaux européennes.
Le problème n'est déjà plus la surpêche, mais tout simplement la pêche ; et nos petits-enfants liront sans trop le croire dans leurs leçons de choses, qu'au début du XXIè siècle on mangeait encore du poisson sauvage !
Rédigé par : Catoneo | 04 novembre 2006 à 11:19
Ou pas.
Rédigé par : Hugo | 04 novembre 2006 à 13:18
C'est très bien je déteste le poisson (sauf le saumon, je n'ai donc rien a craindre!) Cependant je pense qu'il faudrait arrêter de s'alarmer comme ca à propos de la planète. Cela fait quelques siècles que l'on nous annonce la fin des temps et à chaque fois on en n'a jamais été aussi proches!C'est une facon je pense d'éviter les problèmes sociaux (ou sociétaux comme disent les Diafoirus modernes!), qui sont autrement plus urgent. C'est en réglant nos rapports sociaux que nous parviendrons à régler les problèmes globaux, ce n'est pas l'inverse, comme on a trop tendance à le penser ces temps ci. Le problème de l'environnement c'est le problème du bien commun et de sa gestion, qui découle d'une conscience commune qui a disparu en quelque sorte avec la démocratie moderne (à ce propos je lis Le passé d'une illusion de Francois Furet et il y a de tres bonnes pages la dessus au début, un peu dans la lignée de Constant, auquel il fait peut-être référence)
Rédigé par : Louis | 09 novembre 2006 à 16:28