Après la réunion publique des étudiants royalistes d’Action française de cet après-midi du samedi 11 novembre, j’ai participé à l’hommage et au dépôt de gerbe de ces mêmes étudiants devant la plaque commémorative de la manifestation du 11 novembre 1940, première manifestation de jeunes contre l’occupant allemand, en plein Paris. Parmi les manifestants de l’époque, de nombreux allaient ensuite s’engager dans des actions plus musclées de résistance au nazisme, au risque de leur vie, comme Jean Ebstein-Langevin, que j’ai rencontré fréquemment dans les années 1990 lors de réunions royalistes : il expliquait d’ailleurs que ses convictions acquises dans les milieux monarchistes d'avant-guerre l’avaient incité à refuser le fatalisme et l’abandon. Sans doute se souvenait-il aussi de la fameuse citation de Maurras : « De toutes les libertés humaines, la plus précieuse est l’indépendance de la patrie ». Il est vrai que la sombre période de la défaite et de l’occupation confirmait cette formule et montrait combien la perte de la liberté nationale entraînait, automatiquement, celle de toutes les autres pour les habitants du pays
Devant cette plaque à la mémoire des étudiants de France, quelques gerbes des autorités officielles et celle de « L’Action française étudiante », mais aucune autre trace de mouvements de jeunes ou de syndicats étudiants, à ma grande surprise et, je dois l’avouer, indignation : je ne suis pas un fervent adepte des commémorations à tout crin, mais, sans doute par déformation historienne, j’attache de l’importance à la mémoire (sans tomber dans le « devoir de mémoire » dont la nature me semble ambiguë et, souvent, peu historique) et à son service quand elle est chargée d’un sens et d’une portée qui dépasse le simple événement même. Aussi, il me semble que les organisations étudiantes, si promptes en d’autres occasions à brandir l’étendard de la « résistance », en particulier au « fascisme », pourraient utilement rendre hommage à ces étudiants de 1940 qui ne se sont pas contentés de grands mots et de « postures », mais ont osé défier, à mains nues, les forces occupantes, en un temps où « mettre sa peau au bout de ses idées » n’était pas une simple formule de style
Belle coïncidence, ce poème (dont je vous avais parlé) cadre parfaitement avec la note...
Le texte évoque l' exécution du groupe Manouchian
Je vous le poste par commentaire pour que tout le monde en pofite.
Strophes pour se souvenir, Louis Aragon
Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servi simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant.
Rédigé par : Pentagramme | 13 novembre 2006 à 17:06
j'ai trouvé cette vidéo qui m'a bien fait rire, ou vous essayez vainement de convertir le copain de sarko on fait braiment des découvertes très intéressantes grâce au web!!à demain
Rédigé par : charles | 13 novembre 2006 à 17:40