Les jeunes militants royalistes de la rue Croix-des-Petits-Champs ont eu la bonne idée de préparer une réédition du texte fameux de Thierry Maulnier (à qui André Malraux avait confié la direction du théâtre Montansier, à Versailles) intitulé « Miracle de la Monarchie ». A leur demande, j’ai écrit une courte préface qui présente celui que, au début des années 90, j’ai beaucoup lu et par lequel j’ai abordé les « non conformistes des années trente » (selon l’expression de Loubet del Bayle), dont Jean de Fabrègues et le personnaliste Emmanuel Mounier, qui ont tant irrigué ma propre réflexion.
Voici, ci-dessous, le texte de cette préface :
« Dans les années trente, malgré la condamnation vaticane et la concurrence de nombreuses ligues nationalistes, l’Action française continue de susciter de nouvelles vocations monarchistes et d’attirer à elle de jeunes intelligences : parmi elles, le nom de Thierry Maulnier va vite prendre un éclat particulier, jusqu’à apparaître comme le disciple préféré et le successeur de Charles Maurras.
« Né au journalisme politique en février 1930 lorsqu’il rédige avec quelques amis un numéro de « L’Etudiant français » (périodique des jeunes royalistes d’AF), Thierry Maulnier devient, quelques mois après, rédacteur à « La Revue universelle » de Jacques Bainville mais aussi au quotidien « L’Action française ».
Il participe aussi, dans cette décennie 1930-1940 si mouvementée et périlleuse (mais aussi passionnée et intensément politique), à de nombreuses revues, parfois éphémères, comme « La Revue française » ou « Combat », et précise ses colères et sa pensée dans plusieurs ouvrages comme « Demain la France » (après le 6 février 1934) ou « Au-delà du nationalisme ».
« Maurras s’inquiétera parfois des audaces (ou des emportements) théoriques de Maulnier, mais il n’y aura pas de rupture entre les deux hommes, Maulnier étant même souvent considéré comme le « fils spirituel de Maurras ».
« Après la Seconde guerre mondiale, Maulnier poursuivra une carrière journalistique et littéraire et, même s’il se tient désormais éloigné du mouvement d’Action française, il ne reniera jamais sa jeunesse royaliste ni les écrits de sa période maurrassienne. Ainsi, à la fin des années 80, quelques mois avant sa mort, il écrit une lettre à Arnould de Liedekerke où il rappelle quelques traits de la Monarchie française qui lui semblent plaider en faveur de ce régime
« Après sa mort survenue en janvier 1988, Thierry Maulnier est redécouvert par les jeunes royalistes qui se remettent alors à lire ses principaux textes des années trente, les plus productifs sur le plan théorique et politique, et y découvrent quelques « trésors » qui méritent, aujourd’hui encore, l’attention de qui pense politique
Ainsi, le texte qui suit est une véritable synthèse des raisons d’être de la Monarchie dans notre pays : si les « totalitarismes abrupts » que furent le nazisme et le communisme, après avoir commis les dégâts qu’annonce et craint Maulnier dans cet écrit de 1935, ont heureusement disparu, d’autres dangers persistent et menacent, comme l’islamisme extrêmiste, tandis que nos démocraties contemporaines développent, elles, une forme de « globalitarisme » qui, au nom de la mondialisation, étouffe peu à peu les nations historiques et les libertés, autant individuelles que publiques. La réponse que Maulnier apporte aux enjeux de son temps, ressemblants à défaut d’être identiques à ceux d’aujourd’hui, n’est pas seulement valable et crédible, elle est, encore et toujours, nécessaire : pour éviter « les pires toujours possibles », la Monarchie « à la française » est ce régime qui concilie, comme le démontre Maulnier, les libertés concrètes et l’ordre vivant
»
Tout aussi indispensable "La révolution du XXe siècle" du même auteur
Rédigé par : Ancien du Maine | 12 janvier 2007 à 00:57
Il faudrait dissocier royalisme et maurrassisme.
Rédigé par : Périclés | 12 janvier 2007 à 16:51