Je reviens d’un colloque qui s’est tenu à Paris, au Centre d’histoire de Sciences Po, du 21 au 23 mars sur le thème de « L’Action Française. Culture, société, politique », colloque qui s’est avéré de très haute tenue intellectuelle et passionnant, et qui a montré, comme l’a souligné Jacques Prévotat dans sa conclusion, que les études sur le mouvement royaliste du XXe siècle n’en sont encore qu’à leur commencement, « L’Action Française » étant « un océan »
Durant ces trois jours de conférences et de débats, j’ai pris près d’une cinquantaine de pages de notes et enregistrés près de vingt heures de ce colloque. Les sujets abordés allaient, par exemple, de « L’Action Française au féminin. Réseaux et figures du militantisme au début du XXe siècle (1900-1914) » à « Luigi Sturzo, une opposition démocrate chrétienne à l’Action Française », sans oublier des études sur la présence, l’implantation et les stratégies du mouvement d’AF dans différentes régions de France, dont celle qui m’est chère, la Bretagne et sur laquelle David Bensoussan a publié récemment un ouvrage très important : « Combats pour une Bretagne catholique et rurale. Les droites bretonnes dans l’entre-deux-guerres » qui apporte beaucoup aussi sur l’histoire du courant royaliste dans l’Ouest de la France.
J’ai, de toute façon, l’intention de mettre mes notes au propre et de les communiquer dans les mois prochains, en particulier par l’intermédiaire de ce blog, avec mes remarques, précisions et questions, voire critiques.
Voici juste les quelques notes sur le discours d’introduction à ce colloque prononcé par Michel Leymarie, professeur à Lille 3 et au Centre d’histoire de Sciences Po : je rappelle que, comme toutes notes, celles qui suivent sont partielles et, donc, n’ont pas vocation à prétendre à l’exhaustivité. D’autre part, certaines phrases ne sont pas celles du conférencier mais des compléments de ma part, sortes de réactions sur le vif :
Introduction au colloque sur « L’Action Française » :
L’Action Française est un mouvement qui heurte et qui attire, mais qui reste un point de passage obligé pour qui s’intéresse à la vie politique française, en particulier sous la IIIe République.
Dans ce colloque, il s’agit de proposer une approche sociale et culturelle de l’Action Française mais aussi de voir comment les thèses de l’AF ont imprégné la vie politique de la IIIe, depuis les origines de ce mouvement jusqu’à 1940.
Dans un premier temps, ce colloque se penchera sur les héritages : l’AF et la Révolution, la Restauration, l’Histoire ; l’AF et ses rapports et distances avec les ligues nationalistes ; etc.
Dans un second temps, sur les milieux sociaux et les sociabilités : le maurrassisme et les cadres dirigeants du pays ; la presse d’AF, ses soutiens électoraux, son recrutement ; la dimension générationnelle du mouvement ; mais aussi : l’écart entre l’ascendant du mouvement (du journal surtout ?) et son poids sur le paysage électoral et parlementaire ; etc.
Une question se pose : les thèses et thèmes de l’AF ont-ils imprégné d’autres milieux que les siens ?
L’AF est-elle la greffe d’un néomonarchisme, plus nationaliste que royaliste, sur un vieux tronc traditionaliste ?
Ce colloque, qui s’inscrit dans la suite de ceux organisés par Victor N’Guyen (sans doute le meilleur connaisseur de la théorie et de la pratique de Charles Maurras) et publiés sous forme de tomes des « études maurrassiennes », sera suivi d’un prochain colloque sur L’Action Française et l’international, et qui se tiendra dans les mois prochains à Metz sous la direction d’Olivier Dard.
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Voici les quelques notes que j’ai prises sur cette introduction et que je compléterai dans les semaines prochaines par l’écoute des enregistrements.
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