Comme tous les dimanches de campagne électorale, le marché de Versailles bruissait des promesses des uns et des autres, en fait des trois grands candidats, les seuls représentés ce matin : des tracts distribués et parfois aussitôt froissés, des sourires parfois un peu contraints, quelques (rares) éclats de voix, des discussions ou des encouragements pour l’un ou pour l’autre
N’ayant rien à offrir aux passants, j’ai tenté quelques débats avec les militants que je croisais, quelle que soit leur étiquette présidentielle : à une jeune étudiante de l’UMP qui arborait une casquette siglée du drapeau de l’Union européenne, je faisais remarquer que cette « Europe-là » ne me semblait guère viable et que son impuissance dans l’affaire du Darfour (un génocide d’aujourd’hui, pas d’hier ou d’avant-hier) ou son ralliement, à travers la majorité des Etats actuels la composant (et ceci malgré la politique raisonnable de la France suivie alors par l’Allemagne), à la politique aventuriste en Irak des Etats-Unis en 2003, ne me semblaient guère rassurants pour la suite ; je rajoutais que j’accordais plus d’intérêt à une politique d’alliances privilégiées des Etats, en particulier par la construction d’un axe Paris-Berlin-Moscou, ce qui l’a visiblement choquée
Lorsque je lui ai fait remarquer la politique atlantiste prônée par M. Sarkozy lors de sa rencontre avec le président Bush, elle m’a rétorqué qu’il avait renoncé à cette optique, ce que je demande à voir, sinon à croire
Pour être clair, je crains qu’après la période électorale M. Sarkozy, par cette volonté de rupture qu’il affiche à l’égard de la politique chiraquienne (en particulier sur le plan diplomatique), ne revienne à ses vieux démons
Un peu plus loin sur le marché, j’engageais la discussion avec un partisan de M. Bayrou, là encore sur la question de la diplomatie française, et nous tombions d’accord sur la lecture nécessaire du dernier ouvrage d’Hubert Védrine, « Continuer l’Histoire », pour éclairer ce que la France pourrait dire et faire dans les années prochaines. Malgré ce point commun avec ce militant centriste, je ne suis pas certain que son candidat soit aussi bien disposé à l’égard de la politique quasi-capétienne (ce qui ne signifie pas « purement capétienne », je le souligne) de Védrine
Me voilà, à quelques mètres de là, rejoint par d’autres jeunes, de l’UMP ceux-là, qui, moins « choqués » que leur collègue de tout à l'heure par mes propos, m’expliquent qu’il faut bien passer par les « grands partis » pour faire admettre des valeurs qu’ils avouent en partie communes avec les miennes, sans doute sur la question de la nation
Pourtant, leur dis-je, il faut bien des « royalistes affirmés et visibles » (comme ma modeste personne
) pour rappeler les devoirs de l’Etat et la nécessité d’un nouveau régime, fondé sur la transmission de génération à génération, pour maintenir cette possibilité, qu’un jour (et le plus tôt sera le mieux
), cette Monarchie si utile à notre pays, pour son unité comme pour sa visibilité diplomatique, puisse apparaître comme « le recours » éminemment politique, au-delà des seuls réponses partisanes ou parlementaires qui, sans être négligées, doivent parfois être « surplombées et arbitrées ». J’avoue que ce que j’écris ici n’est pas exactement ce que je leur ai dit, faute d’en avoir eu le temps, me contentant du rappel de mon attachement à l’Etat royal
J’ai discuté avec d’autres distributeurs de tracts, certains cherchant visiblement à ne pas perdre de temps avec « l’irrécupérable » que je suis
Les derniers que j’abordais étaient des partisans de Mme Royal à qui j’évoquais mon souhait de la voir s’inspirer des propos de Védrine (en attendant mieux, bien sûr
) et qui m’ont semblé fort gênés des déclarations « nationalistes » de leur championne sur le drapeau tricolore
En tout cas, je n’ai refusé la discussion avec aucun des militants que j’ai croisé sur le marché, même si je crains de n’avoir convaincu personne de rejoindre, dès maintenant, le « Parti du Roi » (les guillemets s’imposent, bien sûr)
Mais il n’est pas certain que ces quelques mots échangés soient totalement inutiles, et je ne désespère pas qu’ils laissent une petite trace dans les esprits. Maurras parlait de créer un « état d’esprit royaliste », y compris dans les milieux officiellement les plus éloignés de l’idée monarchique. Après tout, il s’agit, non d’exclure, mais de rassembler
Le Roi peut être ce trait d’union entre des citoyens de pensée et d’engagement électoral si différents.
Jean-Philippe, vous vous surestimez, les seuls royalistes affirmés et visibles sont ceux qui se battent au sein d'un parti politique royaliste, qui financent, qui votent royaliste, c'est-à-dire Alliance Royale. Les autres, notamment qui votent républicain quand Alliance Royale aurait les 500 signatures, ce sont des royalistes défroqués. Ceci dit, que la république m'ait ôté le droit de vote par le biais des cinq cents signatures ne m'empêchera nullement de voter Adeline, et je ne serai pas la seule !
Si vous n'avez pas pu convaincre ces militants, c'est parce que vous leur avez parlé de Maurras, qui donne des boutons à pratiquement tous les Français parce qu'il est d'un autre temps, et que vous ne vous êtes pas présenté comme appartenant au "parti du roi" : Alliance Royale, un parti moderne, avec une volonté et des idées.
Rédigé par : Domy | 30 mars 2007 à 19:36
Bien vu Domy ! Je voterais egalement pour Yves-Marie Adeline et l'Alliance Royale pour le premier et second tour sur papier son nom d'inscrit, même si YMA n'a pas c'est 500 signature. Pour revendiquer et parce que les autres candidats republicain me sorte par les yeux ! Et surtout pour mon affirmation a la Monarchie. Pour ce qui est de Maurras, je crois sincerrement qu'il a sali et mis a mal la Monarchie française a cause de ses idées d'extrème droite auquel je n'adère pas du tout. C'est donc normal que les français ce braque quand vous parlez de Charles Maurras. Et je repète ce que viens de dire Domy : l'Alliance Royale et un part moderne, avec une volonté et des idées !
Rédigé par : antiwin | 05 avril 2007 à 22:57